La création de la Ligue arabe
C’est l’Egypte qui a pris l’initiative de créer une Ligue arabe en tant qu’outil essentiel à l’action arabe commune. L’histoire commence lorsque le premier ministre égyptien Moustapha Al-Nahasse a invité son homologue syrien et le chef du Bloc national libanais pour élaborer ce projet. Ces réunions ont abouti à la signature du Protocole d’Alexandrie en 1944. Le ministère égyptien des Affaires étrangères a accueilli, entre le 17 février et le 3 mars 1945, 16 réunions visant à finaliser la charte de cette organisation régionale dans sa forme définitive, jusqu’à ce que la charte soit approuvée en mars 1945 au palais de Zaafaran. Abdel-Rahman Azzam, ministre plénipotentiaire, était nommé premier secrétaire général de la ligue. « La diplomatie égyptienne a joué un rôle central dans la création de la Ligue des Etats arabes, afin de soutenir les pays du monde arabe et préservent leurs intérêts face aux grandes puissances », a affirmé l’ambassadeur Mohamed Tawfiq, ancien ambassadeur d’Egypte à Washington.
La guerre de 1967 et la guerre d’usure
Face à l’escalade, le ministère des Affaires étrangères s’est chargé de clarifier la situation auprès de l’opinion publique mondiale, comme en témoigne la déclaration prononcée par le représentant permanent de l’Egypte auprès de l’Onu, l’ambassadeur Mohamad Awad Al-Qoni, devant le Conseil de sécurité le 29 mai 1967, dans laquelle il réfute toutes les allégations israéliennes et ses violations des droits de l’homme. L’Egypte a poursuivi sans relâche ses efforts diplomatiques à l’Assemblée générale et au Conseil de sécurité, visant à exercer une pression politique sur Israël. « La période qui s’est étendue de 1967 à 1973 a été une bataille diplomatique féroce dans laquelle nous avons utilisé tous les éléments de la force égyptienne. Nous avons su correctement lire la scène internationale et l’utiliser pour servir des objectifs internes, qu’ils soient politiques, économiques, militaires ou de développement », explique l’ambassadeur Hussein Haridi, ancien vice-ministre des Affaires étrangères.
Les Nations-Unies et les institutions juridiques

L’Egypte est l’un des 51 pays fondateurs de l’Organisation des Nations-Unies, créée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dans le but de fonder un système international collectif qui promeut la paix, la stabilité et la coopération. Le ministre des Affaires étrangères, Abdel-Hamid Badawi, a participé à la conférence de San Francisco et a représenté l’Egypte lors de la signature de la Charte des Nations- Unies le 26 juin 1945. « L’Egypte a activement participé à la rédaction de documents internationaux très importants, telles la Charte des Nations-Unies ou la Déclaration universelle des droits de l’homme, en plus d’innombrables activités politiques, économiques, sociales et culturelles d’organisations internationales et régionales. Il était tout naturel que l’Egypte soit élue 5 fois membre non permanent du Conseil de sécurité », a confirmé l’ambassadeur Ezzat Saad, directeur du Conseil égyptien des affaires étrangères et ancien ambassadeur à Moscou. « Les diplomates égyptiens ont également été élus juges dans les tribunaux internationaux et les institutions juridiques les plus prestigieuses, tels l’ambassadeur Abdallah Al-Erian et l’ambassadeur Nabil Al-Arabi, qui ont tous deux exercé les fonctions de juge à la Cour internationale de justice siégeant à La Haye, organe judiciaire des Nations-Unies. L’ambassadeur Hussein Abdel- Khaleq Hassouna a été élu membre de la Commission du droit international des Nations-Unies depuis plus de 15 ans ; et l’ambassadeur Ahmad Fathallah élu récemment membre de cette commission », ajoute-t-il.
Le retour de Taba

L’ancien ministre des Affaires étrangères, Esmat Abdel- Méguid, a présidé le Comité national suprême de Taba, formé en 1985. Le directeur du département juridique du ministère, Nabil Al-Arabi, a assumé la tâche de rapporteur et de coordinateur du comité qui comptait parmi ses membres un groupe de diplomates les plus efficaces du ministère et un groupe d’experts égyptiens de haut niveau dans les domaines du droit international, de l’histoire, de la géographie et des questions militaires. Les membres du Comité ont travaillé avec vigilance et professionnalisme, et ont vaillamment défendu Taba, comme ville égyptienne, devant le Comité d’arbitrage international chargé de trancher le différend, jusqu’à ce qu’il rende sa décision le 29 septembre 1988 : Taba est une terre égyptienne.
L’agression tripartite
Le ministère des Affaires étrangères a mené l’une de ses batailles diplomatiques les plus importantes pour faire face à cette attaque sur le plan diplomatique. Et ce, en effectuant des actions intensives au sein des Nations-Unies. Les efforts déployés par l’Egypte ont été couronnés par la publication de la résolution de l’Assemblée générale de l’Onu de cesser les combats le 2 novembre 1956 en vue du retrait des forces d’agression. « La diplomatie égyptienne a joué un rôle complémentaire pour redorer l’image égyptienne au moment de l’agression tripartite », estime Mohamad Al-Arabi, ancien ministre des Affaires étrangères et député.
L’Organisation de l’unité africaine

La diplomatie égyptienne a joué un rôle crucial dans la création de l’Organisation de l’unité africaine en 1963 (ancêtre de l’Union africaine), en accueillant le premier sommet africain en 1964, suite auquel la participation égyptienne active n’a cessé au fil des décennies, conduisant à la création de l’Union africaine. « La diplomatie égyptienne a joué un rôle pivot dans le soutien au processus d’indépendance en Afrique. Elle a cherché ensuite à créer des groupements pour ces pays, qui leur permettent de préserver leurs intérêts, telle l’Organisation de l’unité africaine. Mahmoud Fawzi, premier ministre des Affaires étrangères après la Révolution de Juillet, a participé à l’élaboration des principes du Mouvement des pays non alignés, qui a permis la libération de plus d’un pays africain », a souligné l’ambassadeur Mohamad Tawfiq. En 1969, la diplomatie a participé à la création de l’Organisation de la conférence islamique, qui est chargée de défendre les enjeux du monde islamique et de protéger ses intérêts.
De la guerre à la paix avec Israël

Après la victoire du 6 octobre 1973, la diplomatie a politiquement soutenu les forces égyptiennes sur le front. Et ce, en intensifiant les communications avec tous les acteurs internationaux, pour expliquer la réalité de l’évolution de la situation sur le terrain et pour confirmer que les forces armées égyptienne accomplissent leur devoir national. Suite au cessez-le-feu du 22 octobre 1973 conformément à la résolution 338 du Conseil de sécurité, les efforts de paix ont repris. C’est ainsi que l’Egypte a participé à la conférence de Genève le 19 décembre 1973, avec une délégation dirigée par le ministre des Affaires étrangères Ismaïl Fahmi. En novembre 1977, l’initiative du président Sadate de se rendre à Jérusalem est venue imposer une nouvelle réalité dans le processus de paix au Moyen-Orient, menant à un changement dans les négociations, à commencer par la réunion au Mena House en décembre 1977, en passant par les négociations de Camp David en septembre 1978, qui ont abouti à un traité de paix égypto-israélien, signé à Washington en mars 1979. « J’ai vécu de nombreux événements depuis 1976, notamment la visite du président Sadate à Jérusalem et le boycott arabe pour l’Egypte. La diplomatie égyptienne a joué un rôle majeur dans ce moment historique et a soutenu les positions du président Sadate visant à récupérer le Sinaï tout en préservant les droits des Palestiniens », confirme l’ambassadeur Mohamad Al-Arabi .
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