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Metaverse : Ramy Hammady : Ce monde parallèle non seulement attirera les jeunes, mais fascinera aussi les adultes

Nasma Réda, Mardi, 04 janvier 2022

4 questions à Ramy Hammady, professeur égyptien à l’Université Solent en Grande-Bretagne et fondateur du logiciel et de la page Facebook MuseumEye.

Ramy Hammady

Al-Ahram Hebdo : Comment peut-on utiliser le Metaverse dans les musées ?

Ramy Hammady : Bien que les musées exposent des pièces qui datent de millions d’années, il n’est pas difficile de les présenter de manière moderne. Plusieurs méthodes ont été déjà expérimentées, telles la réalité virtuelle (VR) et la réalité augmentée (AR). La VR n’est qu’un monde clos et très limité, alors que la AR consiste à ajouter un contenu numérique dans un environnement réel. Et il y a aussi la réalité mixte (MR) qui mêle le réel au virtuel. Et c’est actuellement la base de travail dans les musées. A savoir que cette technologie s’est répandue en Egypte dans les musées et les sites archéologiques, surtout l’année dernière lors de la pandémie de Covid-19.

— Décrivez-nous votre expérience au Musée du Caire …

— Comme je suis fasciné par la civilisation égyptienne, j’ai constaté que la visite des musées n’est pas satisfaisante et parfois les informations sont insuffisantes sur les pancartes. J’ai utilisé la technologie de la MR, en faisant des hologrammes du roi Toutankhamon et de son épouse. De même, les colonnes des temples et les dieux apparaissent en virtuel dans les vitrines. La musique qui accompagne les informations amène le visiteur au temps des pharaons. Les logiciels sont très compliqués. Afin de rendre les pièces accessibles, j’ai dû numériser en 3D de nombreuses pièces pour pouvoir les faire tourner facilement et les rendre maniables. Il y a des programmes qui permettent de réduire ou d’agrandir la taille des pièces, d’autres permettent de tirer des objets d’une étagère pour les examiner en détail, en utilisant des gestes de la main. C’est le roi qui raconte ses aventures et montre en photos sa tombe à la Vallée des rois. J’ai également offert aux invités la possibilité de devenir archéologues pour une journée, en débloquant des trésors cachés où les informations apparaissent écrites et le roi les développe.

— Et quel est le sort de ce projet ?

— Malheureusement, le projet n’a pas vu le jour au Musée égyptien faute de budget, mais de nombreux musées à l’étranger ont commencé à l’expérimenter, comme au Musée National Geographic à Washington DC. Franchement, les appareils utilisés sont à la fois limités et coûteux. Le HoloLens coûte environ 3 500 dollars, alors qu’une lunette vaut environ 440 dollars.

— Comment l’Egypte peut-elle prendre part au Metaverse ?

— C’est un monde flou jusqu’à maintenant. Mais certainement, ce monde virtuel, où les grandes sociétés et entreprises se précipitent pour réserver des places, va prochainement et dans peu d’années envahir le monde, dans un environnement complètement virtuel. L’Egypte doit alors avancer les pas. Sans aucun doute, cette technologie du Metaverse commencera et il sera indispensable d’utiliser les VR, AR, MR et d’autres technologies. Le monde sera plongé dans le numérique et chacun d’entre nous, avec son avatar (virtuel), aura son propre groupe avec qui il préfère vivre.

On ne peut pas revenir en arrière, il est devenu impossible de se débarrasser du monde des réseaux sociaux, ou de celui des portables. Ce monde virtuel non seulement attirera les jeunes, mais aussi fascinera les adultes, surtout les personnes retraitées qui cherchent des compagnons permanents.

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