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La traduction comme vecteur de communication

Rasha Hanafy , Rasha Hanafy , Lundi, 13 décembre 2021

La 4e édition du colloque international ICEBFIT a eu lieu la semaine dernière à l’Université Française en Egypte (UFE). Objectif : promouvoir la recherche sur la traduction spécialisée.

Les discussions ont souligné l’importance de la traduction, dans un monde en plein changement.
Les discussions ont souligné l’importance de la traduction, dans un monde en plein changement.(Photo : Ahmad Agamy)

Une première depuis 2014. La 4e édition du colloque international International Conference on Economic, Business, Financial and Institutional Translation (ICEBFIT) a eu lieu en Egypte les 6 et 7 décembre.

Accueillie par le département des langues appliquées àl’UniversitéFrançaise en Egypte (UFE), l’édition 2021 du colloque international ICEBFIT a lieu pour la première fois en Afrique, au Proche-Orient et dans un pays arabe. Cette édition intègre la langue arabe pour la première fois parmi les trois langues principales du colloque, àsavoir l’anglais, le français et l’espagnol.

Selon Nahed Fattouh, professeure de littérature anglaise comparée, «cette édition est le fruit des efforts déployés par les professeurs de l’UFE depuis 2016. Les éditions de ce colloque international visent généralement à appliquer la traductologie au marché du travail de la traduction économique, financière, institutionnelle et des affaires ».

Les trois éditions précédentes se sont déroulées en 2014 àl’Universitéd’Alicante, en Espagne, puis en 2016 àl’Universitédu Québec àTrois Rivières, au Canada, et en 2018 en Espagne.

«J’ai eu l’idée de lancer le colloque international ICEBFIT, alors que je travaillais sur ma thèse de doctorat sur la traduction économique, en 2014. Je me demandais si on était capable d’organiser un colloque en Europe, regroupant les acteurs principaux du processus de traduction trilingue (français, anglais et espagnol), pour discuter des défis devant les traducteurs et interprètes dans le domaine de la traduction spécialisée (économie, affaires, finances, institutions), de la terminologie et de la traductologie.

On a réussi à organiser le premier colloque en Espagne, puis en 2016 au Canada, ensuite en Espagne en 2018 », explique Daniel Gallego, professeur àl’Universitéd’Alicante (Espagne) et fondateur du colloque ICEBFIT.

Et de préciser : «La demande de services linguistiques, y compris la traduction, provient non seulement des internautes, qui ont besoin d’un accès instantané à l’information dans leur propre langue, mais aussi des entreprises qui tentent de rivaliser et de proposer leurs produits et services dans plusieurs langues.

Le secteur public et les organisations à but non lucratif ont également besoin de services linguistiques pour leur permettre de communiquer efficacement. Dans ce contexte, la traduction économique, commerciale, financière et institutionnelle joue un rôle majeur sur le marché de la traduction professionnelle et la charge de travail pour ce type de traduction est plus importante que d’autres types comme la traduction littéraire ».

Selon le vice-président de l’Universitéfrançaise pour la recherche, Dominique Adolphe, le groupe de chercheurs en traductologie et en traduction a ététrès fier d’accueillir cette conférence, avec plus de 100 participants, une cinquantaine d’intervenants, 28 universités et 8 pays qui y sont représentés.

Le numérique, un défi ?

En fait, cette édition devait avoir lieu en 2020, mais àcause du Covid-19, elle a étéreportée. Et àDominique Adolphe d’assurer que tout ce qui a rapport àla traduction, la traductologie, l’interprétation et l’interprétariat est très important par rapport au transfert d’informations et au système informatique.

Le colloque international ICEBFIT, qui a lieu tous les deux ans, est centrésur la traductologie, la terminologie, les théories de la traduction et de l’interprétariat. L’objectif principal de tenir ce colloque est d’instaurer un échange constructif entre professeurs, professionnels et étudiants, pour aider les traducteurs et les interprètes dans le domaine de la traduction spécialisée (domaine économique, commercial, financier et institutionnel) àrelever les défis àl’ère de l’information en nuage et de l’information fluide.

La traduction spécialisée, liée àla technologie de l’information et de la communication, fait face àde nombreux enjeux, notamment avec les plateformes de traduction automatique. «La terminologie juridique, économique, institutionnelle et du business est très délicate, on doit absolument éviter d’avoir une mauvaise interprétation du terme, à cause d’une mauvaise traduction ou du contresens. La recherche sur ces domaines est très importante pour tout ce qui a rapport avec la communication entre gens et entre entreprises.

Pour que les professionnels et les étudiants aient un accès facile aux résultats et recherches des colloques, il est prévu de mettre en place une base de données rassemblant les articles, recherches et publications à cet égard », a indiquéAdolphe. Selon lui, les travaux sélectionnés ayant fait l’objet d’une révision seront publiés en français, en espagnol et en anglais dans la revue internationale de recherches scientifiques META, en 2022 (volume 67, numéro 3).

De son côté, la vice-présidente de l’UFE, Dima El-Husseini, a assuréque le colloque international ICEBFIT s’intéresse normalement aux enseignants-chercheurs dans le cadre du projet de la bibliométrie, lancépar Daniel Gallego, lors de son discours. «Il s’agit d’un corpus et d’une méthode d’analyse de tout ce qui concerne la traduction spécialisée. Professeur Gallego a lancé déjà un appel à collaboration pour le projet de recherche sur la bibliométrie. Un appel qui s’adresse aux pays arabes et aux universités dans la région, pour échanger et partager débats, idées, articles et recherches sur la traduction spécialisée », précise El- Husseini.

Les discussions durant la 4e édition du colloque ont soulignél’importance de la traduction, dans un monde en plein changement technologique et informatique, parce que «la traduction est l’élément essentiel de la communication multiculturelle. Elle continue à exister depuis l’antiquité, malgré les défis de l’intelligence artificielle. On a besoin de plus en plus de la traduction parce que le monde devient de plus en plus global. Le traducteur ne va pas disparaître. Il va seulement s’appuyer sur de nouveaux outils, mais il va maintenir le sens, l’identité et la qualité des textes », a assuréDenis Darpy, président de la UFE, lors de son intervention.

La prochaine édition du colloque international ICEBFIT, prévue en 2023, aura lieu en Europe pour discuter des problématiques de la traduction spécialisée dans le bassin de la Méditerranée .

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