Walaa Gad Al-Karim : Cette initiative va changer complètement le visage de la campagne égyptienne. L’initiative « Hayah Karima » est le plus grand des projets nationaux égyptiens, avec son budget dépassant les 700 milliards de L.E. La campagne égyptienne n’a pas connu de changements structurels depuis l’ère de Mohamad Ali. Ce programme vise à améliorer la qualité de la vie et les infrastructures en milieu rural et créer des emplois temporaires ou permanents pour les jeunes villageois. « Hayah Karima » vise à augmenter le taux des villages bénéficiant des réseaux de drainage sanitaire de 18 à 100 %. D’autres projets sont mis en place comme l’acheminement du gaz naturel dans plus de 4 500 villages, la mise en place de liaisons en fibre optique pour un réseau de télécommunications moderne et un accès à Internet de haut débit, ainsi que l’amélioration de l’efficacité des établissements scolaires de 25 %. En outre, beaucoup d’autres services gouvernementaux qui ne couvraient pas les communautés rurales seront désormais disponibles, comme les services du registre foncier et de l’état civil, dont l’absence poussait les villageois à se déplacer fréquemment vers la ville, ce qui met les infrastructures urbaines toujours sous pression.

— Pensez-vous que 3 années soient suffisantes pour mettre en oeuvre tous ces projets ?

— Oui, 3 ans, c’est un calendrier serré, mais le président a insisté sur le fait que l’Etat égyptien est déterminé à déployer tout son possible pour achever les phases du projet dans les plus brefs délais. En outre, les institutions gouvernementales, le secteur privé et les compagnies de construction ont acquis de l’expérience et de l’expertise au cours des 7 dernières années, ils travaillaient en tandem dans la réalisation des grands projets comme le creusement du nouveau Canal de Suez, la construction des routes, des ponts, des tunnels et des nouvelles villes. Tout cela a permis aux autorités égyptiennes et aux entreprises de construction d’acquérir l’expérience et la capacité de mener à bien des travaux sur une courte durée. Nous profitons énormément de cette expertise dans la mise en oeuvre des programmes de « Vie décente ».

— 15 ministères travaillant en tandem pour réaliser ce projet. Est-ce un défi ?

— Bien sûr, c’est un défi. Le président a évoqué au début de l’annonce du programme que le défi ne réside pas au niveau du financement, mais au niveau de l’organisation. Pourtant, l’Etat a réussi à le relever et a pu parvenir à une formule de coopération et de travail collectif entre tous les organes concernés de manière professionnelle, ce qui a donné lieu à des résultats impressionnants sur le terrain.

— De nombreuses institutions internationales ont loué cette initiative …

— En fait, les objectifs et les axes de la Stratégie de développement durable, Egypte Vision 2030, sont en harmonie avec les objectifs des Nations-Unies. En février dernier, les Nations-Unies ont choisi « Hayah Karima » parmi les meilleures pratiques. L’Onu, dans son dernier rapport, a étalé les efforts de l’Egypte pour fournir des logements appropriés, des services éducatifs et médicaux et pour lancer des projets créateurs d’emploi pour les nécessiteux. L’Organisation onusienne a même loué la détermination de l’Etat égyptien à mettre en oeuvre l’approche de la planification participative en associant les citoyens à l’identification des priorités avec le gouvernement et la société civile. Tout cela montre que l’Egypte est sur le bon chemin.