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Est de Port-Saïd, une région en pleine expansion

Hanaa Al-Mekkawi, Mardi, 01 juin 2021

Dans le cadre du projet de développement de l’axe du Canal de Suez, l’Etat a lancé en 2015 un méga-projet pour développer l’est de Port-Saïd. Focus sur les principaux chantiers de cette région.

Est de Port-Saïd, une région en pleine expansion

Port de l'est de Port-Saïd, une importance économique et stratégique

Est de Port-Saïd, une région en pleine expansion

Un rapport de l’Organisation Maritime Internationale (OMI), publié dans le magazine Lloyds en août 2020, a révélé que le port de l’est de Port-Saïd est le seul port égyptien qui figure sur la liste des 100 premiers ports au monde pour les conteneurs. Le port a reçu en 2020 plus de 3 millions de conteneurs avec une augmentation de 22,9 % par rapport à 2019. Une position qui paraît méritée. Aly Assem, président du port, a annoncé que le port de l’est de Port-Saïd est « né en étant grand ». Situé sur une superficie de 14 km2, le port comprend un grand nombre de terminaux pour les conteneurs, et un terminal pour les voitures est en cours de construction. Le port comprend un quai d’une longueur de 5 km et qui doit être agrandi pour atteindre 12,4 km. Il comprend aussi une région logistique sur une superficie de 4,8 km. La profondeur du port a été augmentée à 22 m pour pouvoir accueillir les bateaux géants. Le port comprend de même une zone industrielle qui s’étend sur 145 millions de m2. « La situation géographique du port au milieu de 3 continents est un grand avantage, et cela lui donne un caractère unique. Avec des plans clairs établis sur des bases scientifiques, ce port deviendra l’espoir de l’Egypte dans les prochaines années en matière de développement économique », a dit Assem. En fait, le port de l’est de Port-Saïd, construit par 9 compagnies égyptiennes sous la direction de l’Organisme de génie des forces armées, est l’un des fondements de la région économique du Canal de Suez. D’après l’économiste Ahmad Chadi, cette région, qui comprend 5 autres ports, présente premièrement des services logistiques aux bateaux qui passent dans le canal, tels la maintenance des bateaux, le ravitaillement et l’aide médicale aux équipages. Deuxièmement, le port comprend des dépôts pour conteneurs, ce qui permet aux grands bateaux d’y laisser leurs chargements pour que d’autres bateaux plus petits viennent les prendre et les amener plus facilement à l’autre bout du monde. Troisièmement, les zones industrielles sur les deux rives du canal sont des centres de production de technologies utilisés dans la fabrication des machines électriques, des voitures, etc. D’après Chadi, cela est en accord avec la tendance mondiale à changer les chaînes de production. L’objectif est de diversifier les sources pour ne pas se retrouver un jour bloqué comme cela est arrivé avec l’épidémie de Covid-19. Un exemple de ces zones industrielles est la zone industrielle russe qui s’étend sur 525 feddans. C’est un investissement dans le secteur de l’automobile, du matériel ferroviaire, agricole et numérique. Ainsi, poursuit Chadi, ce genre de facilités ne se limitera plus aux ports de Singapore ou de Jabal Aly. « Avec de tels services, les revenus du canal vont augmenter énormément, car le monde ne va pas traiter le Canal de Suez seulement comme un passage maritime, mais plutôt comme un endroit qui présente des services logistiques », assure Chadi.

Des mégas-projets d’aquaculture

Est de Port-Saïd, une région en pleine expansion

Le projet de pisciculture, situé à l’est de Port-Saïd sur une superficie de 19 300 feddans comprenant 5 906 étangs de production piscicole, est l’un des principaux projets économiques dont a été témoin le gouvernorat. Son objectif : combler le fossé entre la production et la consommation, réaliser l’autosuffisance et réduire les importations. « Le projet comprend des espaces administratifs et résidentiels pour les employés, un centre vétérinaire, des laboratoires d’analyse et de recherche, un centre de formation pour les travailleurs et des magasins de produits alimentaires », avait déclaré Salaheddine Messelhi, président de l’Organisme général du développement de la pêche. Il explique que le projet, considéré comme le plus grand au monde, avait commencé en 2017 pour augmenter la production de 2 à 8 millions de tonnes de poissons et produire 500 millions de larves de crevettes par an. Ce projet piscicole offre plus de 10 000 emplois directs ou indirects. Messelhi explique que pour la première fois, la pisciculture est pratiquée dans de grandes cages à poissons en Méditerranée pour combiner l’élevage dans les étangs et l’aquaculture dans un environnement naturel dans l’eau de mer. « Le projet offre les meilleures conditions pour la production, la reproduction et la conservation du poisson. Il est doté de trois stations géantes de pompage de l’eau de mer. Celle-ci est déversée dans des canaux pour alimenter les aquariums. Il y a aussi trois usines de drainage », explique Messelhi. Le poisson reçoit une nourriture de bonne qualité pour augmenter sa croissance. Cette croissance est suivie en prélevant un échantillon du bassin toutes les deux semaines, afin de calculer le poids moyen du poisson l

Une ville pour l’avenir

Est de Port-Saïd, une région en pleine expansion

On dit qu’elle sera la prochaine capitale économique de l’Egypte, et aussi la première ville qui dépassera le stade d’un million d’habitants au Sinaï. C’est la ville d’Al-Salam dont l’objectif est de servir les objectifs du développement pas seulement à Port-Saïd, mais dans toute la zone du Canal de Suez. S’étendant sur une superficie de 22 000 feddans, la ville devrait accueillir plus d’un million de personnes. Elle comprend 6 secteurs urbains et 12 quartiers résidentiels. Selon Youssef Al-Chahed, secrétaire général du gouvernorat de Port-Saïd, le projet de logement social dans la ville, qui comprend 4 340 logements, est en cours de construction. 78 % des travaux sont déjà achevés. La ville comprendra une école primaire, une station de police, une église et une mosquée, un centre médical, un marché et un club social. Cette nouvelle ville de l’est de Port-Saïd comprendra aussi un projet de dessalement de l’eau de mer et une centrale de transformation électrique. D’après Adel Al-Lamei, membre du Sénat, on considère Al-Salam comme la deuxième capitale administrative de l’Egypte. La ville comprend un stade sportif, des centres de jeunesse, une zone industrielle pour les petites et moyennes industries, des hôpitaux et des universités. Al-Lamei explique que la fondation de cette ville vise à transformer un endroit qui était complètement négligé en un endroit logistique qui va changer le visage de la région et de toute l’Egypte sur plusieurs niveaux. « C’est un nouveau pôle de développement en matière de gestion d’entreprise et de développement touristique. Al-Salam sera, pour la première fois, le trait d’union entre les régions ouest et est en les connectant à un réseau routier, une ligne de chemin de fer et des tunnels », dit Al-Lamei, en affirmant que la ville sera à l’origine d’un grand développement économique, social et urbain.

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