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Préparer Genève-2

Maha salem avec agences, Mardi, 02 juillet 2013

Le Conseil de coopération du Golfe et l'Union européenne se sont engagés à contribuer à la tenue d'une conférence internationale de paix pour trouver une issue à la crise syrienne.

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L'Arabie saoudite a pressé l'UE de lever l'embargo sur les armes pour aider les rebelles.(photo:AP)

Réunis pour régler la crise syrienne, le Conseil de Coopération du Golfe (CCG) et l’Union Européenne (UE) ont souligné l’urgence d’un règlement politique du conflit en Syrie et se sont engagés à contribuer à la tenue d’une conférence internationale de paix, dite Genève-2. Dans un communiqué publié au terme d’une réunion ministérielle conjointe à Manama, les deux groupes ont prôné « une solution politique d’urgence à la crise syrienne et ont appelé toutes les parties à contribuer d’une manière positive et effective à la réalisation de cet objectif ». A cette fin, ajoute le communiqué, les participants « s’engagent à créer les conditions propices pour assurer la tenue de la conférence internationale de paix en Syrie », initiée par Moscou et Washington, mais dont l’avenir semble compromis.

Le texte ne fait toutefois aucune référence à la fourniture d’armes à la rébellion syrienne, âprement défendue ces dernières semaines par des monarchies du Golfe pour assurer un équilibre des forces sur le terrain en prévision d’éventuelles négociations de paix. L’Arabie saoudite a pressé l’UE de mettre en application sa décision de lever l’embargo sur les armes à la rébellion syrienne pour inverser le rapport de forces sur le terrain en faveur des rebelles.

Cet appel a été lancé par le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud Al-Fayçal. Ce dernier a déclaré que la résistance syrienne ne lutte pas seulement contre un régime qui a perdu sa légitimité, mais elle est également engagée dans une guerre atroce contre un occupant étranger. « Les milices du Hezbollah (chiite libanais) et d’autres forces soutenues par les Gardiens de la révolution d’Iran et bénéficiant d’un apport illimité en armes russes », a affirmé le ministre.

Partageant le même avis, les représentants du CCG et de l’UE ont dénoncé « l’engagement des milices du Hezbollah et d’autres forces étrangères dans les opérations militaires en Syrie » où elles combattent aux côtés des forces du régime de Bachar Al-Assad.

La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a souligné la nécessité de « travailler dur pour une solution politique qui apportera la paix » en Syrie, rappelant que l’UE avait annoncé une assistance supplémentaire de 400 millions d’euros, portant à 1,25 milliard d’euros l’aide de l’UE et de ses Etats membres à la population en Syrie et dans les pays voisins.

S’agissant de l’Iran, l’UE et le CCG ont exhorté la République islamique à « jouer un rôle constructif dans la région, fondé sur le respect de la souveraineté nationale et la non-ingérence dans les affaires d’autrui », et ont exprimé « leur préoccupation » pour la persistance du conflit territorial entre Téhéran et les Emirats arabes unis sur trois îles stratégiques dans le Golfe.

Sanctions mises en oeuvre

Pour faire pression sur le Hezbollah, les monarchies du CCG avaient décidé le 10 juin des sanctions contre « les membres » du Hezbollah visant leur titre de séjour et leurs activités « financières et commerciales », en représailles à l’intervention armée du parti en Syrie. Les sanctions seront mises en oeuvre « en coordination avec les ministères du Commerce et les Banques Centrales des pays du CCG (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar) », a-t-il ajouté, sans donner de détails sur la nature des mécanismes d’application.

A cet égard, la Russie s’est déclarée toujours prête à faciliter la tenue de la conférence de paix « Genève-2 », sur la Syrie tout en critiquant la volonté de certains pays ou groupes d’imposer des conditions préalables. Ainsi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, doit rencontrer la semaine prochaine son homologue américain, John Kerry, pour discuter de ce projet proposé par Moscou et Washington début mai. « Les livraisons d’armements aux rebelles contredisaient le concept de la conférence », a affirmé Sergueï Lavrov. Ce dernier a annoncé qu’il n’y a d’accord ni sur la composition de la délégation de l’opposition syrienne, ni sur la participation de l’Iran que Moscou juge indispensable.

« L’opposition, soutenue par l’Occident et d’autres pays dans la région, a annoncé qu’elle n’irait pas à la conférence tant que le régime n’aura pas accepté de capituler », a déclaré Sergueï Lavrov. Le chef de la diplomatie russe a souligné qu’au moment de la présentation de leur projet de conférence, Washington et Moscou avaient convenu que les participants ne seraient pas autorisés à imposer des conditions. Aucune date n’a été fixée pour la conférence, d’abord annoncée pour le mois de juin, puis le mois de juillet, voire le mois d’août.

Moscou, allié de Damas, dit ne pas défendre le président Bachar Al-Assad, mais estime que réclamer son départ ne peut pas constituer une condition préalable aux pourparlers .

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