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Nouveau soutien à la rébellion

Maha Salem avec agences, Mardi, 25 juin 2013

Le groupe des Amis du peuple syrien a décidé de fournir une aide urgente en matériel et en équipements à la rébellion pour « changer l’équilibre des forces sur le terrain ». Une décision qui incitera peut-être le régime syrien à s’asseoir à la table des négociations.

Syrie
Une lueur d'espoir pour les Syriens. (Photo : Reuters)

Les principaux pays soutenant l’opposition syrienne ont décidé d’intensifier leur aide à la rébellion. Objectif : inverser le rapport de forces sur le terrain en sa faveur avant la tenue d’une conférence de paix à Genève. Après la réunion des Amis du peuple syrien à Doha, les onze pays amis de la Syrie, dont les Etats-Unis, la France et la Grande- Bretagne, ont annoncé avoir décidé « une aide urgente en matériel et en équipements à la rébellion afin de lui permettre de faire face aux attaques brutales du régime », selon le communiqué final. Chaque pays aidera la rébellion à sa manière, contournant ainsi l’épineuse question de l’aide militaire directe que plusieurs pays occidentaux refusent de fournir. Jusqu’à présent, le gros de l’aide militaire provient de l’Arabie saoudite et du Qatar.

Pour rassurer la communauté internationale, les participants ont souligné dans leur communiqué final que toute aide militaire sera canalisée par le Haut conseil militaire syrien relevant de l’Armée Syrienne Libre (ASL), principale faction de l’opposition armée, afin qu’elle ne tombe pas entre les mains des groupes extrémistes.

En outre, le chef de la diplomatie du Qatar, soutenant activement l’opposition, cheikh Hamad ben Jassem Al-Thani, a affirmé que les participants à la réunion avaient pris des décisions secrètes pour modifier l’équilibre des forces sur le terrain, tout en affirmant qu’un règlement politique ne peut être réalisé qu’à travers un équilibre sur le terrain pour que le régime accepte de négocier. Partageant cet avis, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a estimé que les rebelles avaient besoin « d’un soutien accru », afin de se rendre à Genève et d’inverser la situation sur le terrain, où le régime a récemment enregistré des progrès. Il a souligné que son pays continuait à appuyer la tenue de la conférence internationale Genève-2 visant à trouver une solution politique au conflit qui a fait en plus de deux ans quelque 93 000 morts selon l’Onu.

Une fois cette décision annoncée, le chef d’état-major de l’ASL, le général Sélim Idriss, a affirmé avoir présenté une liste de demandes sur les armes. Le porte-parole de l’ASL, Louaï Moqdad, a annoncé que l’ASL a reçu récemment de l’étranger des armes modernes susceptibles de changer le cours de la bataille, notamment des armes antiaériennes et antichars ainsi que de munitions. Et d’ajouter : « Nous avons demandé à ce que nos soldats soient formés sur ces armements », a affirmé Moqdad. Justifiant ces demandes, le porte-parole de la coalition de l’opposition, Louai Safi, a affirmé : « La seule solution (pour lutter contre) le régime de Bachar Al-Assad est d’armer l’Armée syrienne libre afin de protéger les civils ».

La rébellion réclame des armes lourdes pour protéger les zones civiles de la puissance de feu du régime, qui tente actuellement de reconquérir des poches rebelles à Damas et Alep (nord), après avoir repris début juin avec l’aide du Hezbollah libanais la localité de Qousseir, bastion rebelle stratégique. Les Amis de la Syrie ont dénoncé l’intervention des milices du Hezbollah et de combattants venus d’Iran et d’Iraq, qui aident le régime à « réprimer le peuple syrien ». Ils ont exigé que ces combattants quittent la Syrie immédiatement et ont appelé le Hezbollah et le gouvernement iranien à mettre en application ce retrait et à prendre des mesures pour arrêter les tensions confessionnelles. Enfin, ils ont invité l’Iraq et le Liban à protéger activement leurs frontières pour prévenir l’entrée de combattants et d’équipements qui accentueraient la tension dans la région.

La CIA forme les rebelles en Jordanie

Le Los Angeles Times a rapporté cette semaine que la CIA et des forces spéciales américaines entraînaient des rebelles syriens en Jordanie et en Turquie depuis des mois, soit bien avant que la Maison Blanche n’annonce son intention d’accroître son aide militaire à l’opposition. Une décision démentie par le premier ministre jordanien, Abdallah Nsour. Selon le journal, qui cite des responsables américains et des commandants de la rébellion syrienne, la formation des insurgés comprend le maniement d’armes de guerre antichars et antiaériennes. Ces entraînements ont débuté en novembre 2012 dans une base américaine du sud-ouest de la Jordanie. Il s’agit de sessions de deux semaines, chaque session réunit 20 à 45 combattants syriens rebelles.

Ni l’agence de renseignements, ni la Maison Blanche n’ont voulu commenter les informations de presse. Les Etats-Unis ont annoncé avoir augmenté le nombre de leurs soldats présents en Jordanie, de 250 à 1 000, tandis que les rebelles syriens ont affirmé avoir reçu récemment de l’étranger des quantités d’armes modernes. Estimant que la Syrie avait franchi une ligne rouge en utilisant des armes chimiques, la Maison Blanche avait annoncé la semaine dernière un soutien militaire aux rebelles, sans autre précision. « Je ne peux pas commenter les détails de nos programmes liés à l’opposition syrienne », avait déclaré le président Barack Obama.

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