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Un système politique complexe

Racha Darwich, Mardi, 05 février 2019

Fondée sur les préceptes chiites duodécimains, la République iranienne possède un système politique institutionnel unique au monde.

Un système politique complexe
A l'occasion du 40e anniversaire de la Révolution, le régime iranien a organisé l'exposition « Iqtedar 40 » pour présenter les nouvelles armes iraniennes. (Photo : AFP)

La République islamique de l’Iran, fondée sur les préceptes religieux chiites duodécimains, possède des institutions élues et non élues. Le pouvoir est globalement détenu par le Guide suprême qui a le dernier mot sur toutes les affaires de l’Etat. Il est le plus haut responsable du pays qui réunit les pouvoirs politique et religieux dans ses mains. Il est le chef de l’Etat. Il détermine la politique générale du pays et arbitre les conflits entre les branches des pouvoirs. Le Guide suprême est désigné par l’Assemblée des experts, un organe composé de 86 religieux, élus pour huit ans au suffrage universel direct. Depuis 1989, l’ayatollah Ali Khameneï occupe ce poste succédant à l’ayatollah Khomeyni. Placé sous l’oeil du guide, le président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de 4 ans renouvelable une seule fois. En Iran, le président n’est pas chef de l’Etat, mais celui du gouvernement. Il exerce les fonctions du premier ministre. Bien qu’il n’ait aucune autorité sur la justice et l’armée, il nomme les ministres et les ambassadeurs, signe les traités internationaux et mène la politique économique du pays. Le modéré Hassan Rohani a ainsi eu la main libre de mener les négociations sur le nucléaire qui ont abouti à l’accord de 2015.

Le gouvernement peut cependant être renversé par l’Assemblée consultative islamique. Cet organe assume les fonctions parlementaires traditionnelles comme l’adoption des lois et du budget, et la ratification des accords internationaux. Ses 290 députés sont élus au suffrage universel direct pour quatre ans. Cinq sièges sont réservés aux représentants des minorités confessionnelles chrétiennes, juives, zoroastriennes, élus eux aussi au suffrage universel. Cependant, tous ces projets de loi doivent être approuvés par le Conseil des gardiens de la Constitution avant leur adoption. Ce dernier n’est pas élu. Sur ses douze membres, six sont des mollahs nommés par le Guide suprême et les six autres sont des juristes désignés par les parlementaires. Son rôle est de veiller à la conformité des lois avec la Constitution islamique et de valider les candidatures de tous les organes et postes élus.

En Iran, il existe aussi une dualité dans les forces armées. En mai 1979, Khomeyni, se méfiant de l’armée restée longtemps fidèle au shah et ayant été formée par les Etats-Unis, crée le Corps des gardiens de la Révolution que l’on appelle Pasdaran. Une armée parallèle dont la mission est de protéger les acquis de la Révolution islamique en luttant contre l’ennemi extérieur et intérieur.

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