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Du pharaonique au ptolémaïque à l’islamique

Doaa Elhami, Mardi, 23 octobre 2018

La longue histoire de Chali a été élucidée grâce à ses monuments et à son patrimoine immatériel.

Du pharaonique au ptolémaïque à l’islamique
Vue générale du village archéologique.

L’histoire de la ville de Chali remonte à des centaines d’années avant notre ère. La pré­sence des vestiges du temple d’Amon, le temple des prédictions, érigé pendant la XXVIe dynastie, est une forte évidence de la présence pharaonique dans cette oasis. Le temple d’Amon a vu la bénédiction du grand conqué­rant macédonien, Alexandre le Grand, et son couronnement. Il reflète l’histoire de l’oasis, notamment celle de la cité de Chali qui se com­pose de deux parties : la première est pharao­nique, la deuxième ptolémaïque.

C’est en l’an 1203 (600 de l’hégire) que la cité de Chali a été érigée. Elle avait une seule porte à la fin d’une étroite voie. « Cette porte est construite afin d’assurer la sécurité de la cité contre les attaques des Berbères », explique l’ex-ministre des Antiquités, Zahi Hawas. L’oasis de Siwa jouissait d’une autorité autonome du gouvernement égyptien. Raison pour laquelle elle était souvent exposée aux attaques des Berbères. Cette porte, nommée « Anchal », signifiant « la porte de la cité », est toujours conservée. Une deuxième porte, dont on ne connaît pas la date d’installation, a été ouverte près du pressoir de l’huile au sud de la cité. « Celle-ci, nommée Atrat, signifiant la porte neuve, a été érigée pour que les citoyens l’utilisent afin d’éviter leur passage devant l’élite de la cité. Cette porte servait aussi de refuge pour les Siwis pour fuir les attaques des Berbères. Au fil des jours et avec l’augmentation du nombre de citoyens de la cité, les Siwis plantaient des jardins d’oliviers et des palmiers avec densité », poursuit Hawas.

A cette époque, les femmes n’avaient pas le droit de sortir de leur maison. Seule une mino­rité d’entre elles sortait pour aider les hommes dans leur travail et leur fournir du combustible. Un siècle plus tard, une troisième porte a été ouverte appelée Qaddouha, nom du proprié­taire de la maison la plus proche. Depuis, les femmes sortaient de cette troisième porte seu­lement.

Si les mosquées occupent les sommets de la montagne Adrar, les maisons sont édifiées sur ses escalades. Il faudrait attendre 1820 pour que l’armée de Mohamad Ali pacha conquière l’oasis et la soumette à l’autorité du gouverne­ment égyptien. Depuis cette date, les Siwis ne souffrent plus des attaques des Berbères. Ainsi, les élites avaient pu ériger leurs maisons hors des murailles de la cité.

Outre les monuments de Chali, l’oasis de Siwa jouit encore des traditions et des cou­tumes de ses citoyens. Les Siwis, malgré leur longue histoire, ont alors leurs traditions dis­tinguées, héritées d’une génération à l’autre. Ceci est reflété par leur langue orale, leur gas­tronomie, leurs habits et leur artisanat. Ces coutumes vivantes depuis des milliers d’an­nées représentent un « patrimoine immatériel unique du monde entier qu’il faut préserver et conserver », conclut Mohamad Metwalli, directeur général des monuments islamiques, coptes et juifs d’Alexandrie, de la Côte-Nord et de Matrouh.

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