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Abou-Simbel, une ville au charme saisissant

Nasma Réda, Mardi, 18 septembre 2018

Les temples d’Abou-Simbel se préparent à accueillir le rare phénomène de la perpendicularité des rayons du soleil sur le visage de Ramsès II. Le site a été restauré et la ville s’embellit pour mieux accueillir les visiteurs.

Abou-Simbel, une ville au charme saisissant
Les temples d’Abou-Simbel éblouissent toujours les touristes.

« Toute la ville d’Abou-Simbel en Haute-Egypte s’est embellie : les routes menant au site des deux grands temples ont été retracées pour faciliter les balades, les façades des maisons ont été repeintes et même les hôpitaux ont été rénovés. Les pancartes bilingues (arabe-anglais) pour guider les visiteurs ont été rénovées », souligne Abdel-Moneim Saïd, directeur des antiquités d’Assouan et de la Nubie au ministère des Antiquités. Et d’ajouter : « Ces travaux, qui ont duré plus d’un an et ont été financés par le gouvernorat d’Assouan qui s’apprête à fêter les 50 ans du sauvetage des temples d’Abou-Simbel cette année. Dans ce contexte, un projet très attendu de réaménagement de la ville d’Abou-Simbel et des sites patrimoniaux vient d’être achevé ».

Abou-Simbel est une charmante petite ville, qui se visite facilement à pied en une journée ou deux au départ d’Assouan. On peut y accéder par bus ou par avion à partir d’Assouan, de Louqsor ou du Caire à travers la compagnie Egyptair, alors que l’idéal est de prendre une croisière sur le Nil, qui commence au sud d’Assouan.

« Ces croisières font une escale devant les temples. Les passagers ont alors la chance d’admirer non seulement les temples d’Abou-Simbel, mais en plus une vingtaine d’autres monuments sauvés au bord du lac Nasser, au clair de la lune ou au coucher du soleil », dit-il.

Un grand parking et trois héliports ont été construits pour les VIP. De même, les accès et les sorties des temples ont été modifiés. « Avec des appareils modernes, les portes d’entrée sont strictement contrôlées », dit Khaled Chawqi, directeur du temple. Séparer les portes d’entrée et de sortie a facilité l’accueil des visiteurs dont le nombre dépasse les 1 500 par jour. « Les boutiques et les magasins de souvenirs ont été réaménagés et un centre de visiteurs a été modernisé. Les allées dans la zone des bazars ont été couvertes et rénovées selon les dernières recommandations de l’Unesco, et des plantes rares ont été cultivées à ces endroits », souligne Chawqi. « Pour se rendre aux temples, une allée en pierre a été aménagée pour faciliter le déplacement des voitures électriques, qui sont au service des visiteurs âgés et handicapés », ajoute-t-il.

Un centre de documentation flambant neuf

Un centre de documentation sur les temples d’Abou-Simbel a été construit en 2016 à la place de l’ancien bureau du groupe qui a travaillé sur le projet de transfert des temples dans les années 1960. On y trouve 4 bustes appartenant aux quatre personnalités principales qui ont contribué à la campagne de sauvetage : Sarwat Okacha, Christiane Desroches Noblecourt, Sélim Hassan et Ahmad Osman (voir principal). « Ce centre a été construit en 4 mois seulement », affirme Hossam Abboud, ex-directeur du temple, qui a eu l’idée de créer ce centre pour enregistrer les détails du sauvetage. « Nous avons regroupé dans ce centre tous les messages, les cartes et les photos ayant trait au transfert des temples. Il y a aussi les noms des 51 pays qui ont aidé aux travaux de sauvetage et les dons qu’ils ont faits au projet. Les vitrines rassemblent quelques équipements et matériaux utilisés dans les travaux, tandis qu’au centre de la salle principale se trouve une grande maquette montrant le nouveau et l’ancien emplacement du temple, ce qui permet d’imaginer les efforts déployés dans le sauvetage de ces monuments gigantesques », renchérit-il.

Lors des travaux de rénovation du bureau pour créer ce centre, des documents et des pièces antiques ont été retrouvés. « Nous avons enregistré et documenté ces pièces et nous les avons stockées dans des entrepôts pour nous en servir plus tard », dit Abboud.

Son et lumière, un spectacle à ne pas manquer

Les amoureux du patrimoine et les spécialistes peuvent se rendre au dôme surplombant le temple dont la visite sera accessible pour la première fois au public. Celui-ci recouvre le haut des temples et sert à supporter la couverture artificielle rocheuse reconstituant le haut de la montagne. L’intérieur du dôme donne une idée des travaux accomplis lors du déplacement de l’édifice. « Certaines machines y ont été placées dans les années 1960 pour surveiller, mesurer et contrôler la température, l’humidité, la pression et d’autres appareils étaient placés à l’intérieur des temples », explique l’ex-directeur du temple. Des billets spéciaux pour cette visite sont accessibles au guichet.

Le spectacle de son et lumière des temples d’Abou-Simbel est à ne pas manquer. Chaque soir, les temples sont illuminés, accompagnés d’une musique très bien choisie et des lasers projetés sur les façades avec un discours retraçant l’histoire de ces édifices. « La compagnie Misr du son et lumière vient d’installer de nouvelles machines d’éclairage et de son. Elle pense ajouter à son programme la langue chinoise pour satisfaire les touristes qui viennent de Chine », explique le directeur des temples. Et de conclure : « J’espère que les 20 autres sites sauvés recevront le même intérêt que les temples d’Abou-Simbel ».

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