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Le Liban s’enfonce davantage dans le bourbier syrien

Maha Salem avec agences, Mardi, 11 juin 2013

Beyrouth connaît une vague de manifestations et de sit-in sans précédent. L'armée hausse le ton face aux risques d'embrasements, et le président Michel Sleimane prévient le Hezbollah des risques de son implication aux côtés d’Assad.

Un jeune a été tué lors des manifestations sur la question syrienne mettant le feu non seulement à la capitale libanaise mais à tout le pays. Selon l’armée libanaise, le jeune homme a été abattu après une bagarre entre manifestants anti-Hezbollah et partisans du parti chiite devant l’ambassade d’Iran, parrain politique et militaire du mouvement. Ces dernières semaines, des accrochages ont secoué le pays notamment aux frontières.

Suite à ces incidents, l’armée libanaise a mis en garde contre des complots visant à entraîner le Liban dans une guerre absurde après la multiplication des violences liées au conflit syrien.

Dans un communiqué, « le commandement de l’armée appelle les citoyens à se méfier des complots visant à faire revenir le Liban en arrière et à l’entraîner dans une guerre absurde ». Le commandement de l’armée a tenté au cours des derniers mois d’oeuvrer avec fermeté, détermination et patience pour empêcher le Liban de se transformer en un champ de bataille et d’éviter le transfert des événements syriens dans le pays.

« Mais ces derniers jours, certains groupes semblent déterminés à créer des tensions sécuritaires sur fond de divisions politiques au Liban concernant les développements militaires en Syrie », ajoute le communiqué, sans désigner explicitement l’une ou l’autre partie. Le Liban est profondément divisé entre un camp appuyant la rébellion et un autre partisan du régime syrien de Bachar Al-Assad, mené par le Hezbollah chiite qui participe aux combats en Syrie.

Pour hausser le ton, l’armée a affirmé qu’elle « répondra aux armes par les armes et n’épargnera aucun effort pour éviter que des innocents payent le prix de plans politiques qui veulent la destruction du Liban ». Ce communiqué est le plus ferme depuis le début de la révolte en Syrie en mars 2011, alors que de nombreux incidents frontaliers entre le Liban et son grand voisin, ainsi qu’entre Libanais pro et anti-Assad, ont fait craindre un débordement de la crise.

La tension politique est à son comble au Liban en raison de l’implication du Hezbollah dans les combats en Syrie, où il a joué un rôle déterminant pour la reprise de Qousseir, fief rebelle pendant plus d’un an. Dans un communiqué, le président libanais Michel Sleimane a dénoncé vendredi 7 juin « toute implication libanaise dans la crise syrienne ». Le chef de l’Etat a récemment adressé des critiques sans précédent au Hezbollah en raison de son rôle en Syrie, l’appelant à ne pas « s’embourber dans les sables » de la crise voisine .

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