Depuis le premier voyage organisé par Thomas Cook en Egypte et en Palestine en 1869, le tourisme connaît un essor continu et s’est diversifié au point de devenir l’un des secteurs économiques à la croissance la plus rapide au monde.
Aujourd’hui, le tourisme est étroitement lié au développement. Il englobe un nombre grandissant de nouvelles destinations, faisant du secteur un moteur essentiel du progrès socioéconomique. Considéré comme l’ultime tentative « sérieuse » offrant un potentiel à une croissance économique, le secteur du tourisme en Afrique contribue à la création d’un environnement macroéconomique durable pour l’investissement, le développement de l’infrastructure et la multiplication des emplois. Facteurs qui, à leur tour, apportent des ressources à l’Afrique, une amélioration du niveau de vie des Africains et de plus grands espoirs pour l’avenir du continent.
Selon l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) dépendant des Nations-Unies, le tourisme est devenu la première industrie du globe et emploie plus de 235 millions de personnes. Nous sommes passés de 25 millions de voyageurs en 1950 à plus d’un milliard en 2011.
Cependant malgré la forte croissance mondiale de cette industrie, les observateurs admettent que l’Afrique est loin de recevoir son « dû » avec seulement quelque 50 millions de visiteurs en 2011 qui ont versé dans les coffres des Etats africains uniquement 33 milliards de dollars.
Ces chiffres étant comparés aux revenus générés par le secteur — soit 199 milliards de dollars pour les Amériques et 463 milliards pour les pays d’Europe — l’Afrique est « le parent pauvre du tourisme mondial ».
Pour l’OMT, le tourisme devrait devenir « un outil-clé pour atteindre les objectifs de développement du millénaire ». C’est donc dans cet esprit qu’elle souhaite que les pays les moins développés soient soutenus afin d’utiliser le tourisme comme un « outil essentiel dans la lutte contre la pauvreté ».
Aujourd’hui la diversification des destinations touristiques et des types de tourisme (tourisme écologique, d’affaires ou de masse) fait rêver voyageurs et promoteurs. Mais le contexte de crise économique internationale — dont les retombées de la récession et la diminution du pouvoir d’achat des consommateurs occidentaux — ne joue pas en faveur du développement du tourisme en Afrique. De nombreux économistes estiment que les pays africains en voie de développement sont affectés « par la baisse probable des transferts de fonds des émigrés, des investissements directs étrangers, des recettes d’exportations et peut-être même de l’aide publique au développement ».
Apparu en 1987 dans le rapport Bruntland, le concept de « développement durable » tente de concilier le développement socioéconomique et la protection de l’environnement. Dans le secteur du tourisme, cette nouvelle approche oblige les promoteurs à explorer d’autres champs d’activités jusque-là tenus pour marginaux et à concilier le développement économique, la protection de l’environnement et le bien-être des communautés.
Certains Etats africains ont déjà commencé à élaborer pour leur secteur touristique une stratégie de développement à long terme et à définir en termes de coût les programmes d’actions à mettre en oeuvre à l’horizon 2020, date à laquelle l’OMT estime que 1,6 milliard de touristes voyageront dans le monde, dont 75 millions en Afrique.
L’OMT souligne que ce sont surtout les pays en développement qui devraient bénéficier du tourisme durable. Elle se propose d’intervenir pour les aider à traduire cette possibilité dans la réalité en offrant son assistance aux destinations pour que celles-ci se positionnent de façon durable sur les marchés internationaux.
A Madrid en novembre dernier, l’OMT lançait une campagne en ligne destinée à apporter de petits changements à la façon de voyager des touristes. Sachant que le secteur du voyage et du tourisme a le pouvoir de tirer la croissance économique et de favoriser le développement durable, la campagne qui s’intitule Un milliard de touristes, un milliard d’occasions d’agir invite chacun d’entre nous à voter pour le conseil de voyage qu’il estime être le plus bénéfique pour les populations et les environnements visités.
Cette année, lors de la réunion du Conseil des chefs de secrétariat des Nations-Unies qui se tenait également à Madrid, l’OMT et l’Office des Nations-Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC) ont décidé de lancer conjointement une nouvelle campagne de sensibilisation pour que les touristes contribuent « à réduire la demande de marchandises et de services illicites en rapport avec le crime organisé transnational ».
Le but de cette nouvelle campagne est d’attirer l’attention des touristes internationaux sur les types de marchandises et de services illicites qui leur sont souvent proposés au cours de leurs voyages et qui financent, directement ou indirectement, des organisations criminelles. Ainsi, les voyageurs « avisés » peuvent réduire la demande de ce type de produits s’ils choisissent de consommer de façon éthique.
Le trafic d’espèces protégées, de drogues, d’antiquités et d’objets illicites est notamment ciblé.
Aujourd’hui avec la diversification des destinations touristiques et l’augmentation du nombre de touristes, le touriste se doit de devenir un outil important dans la lutte pour la réduction de la pauvreté mais aussi dans la lutte pour un tourisme éthique.
Sénégal
Dans le cadre du financement du Programme de réponse à la crise alimentaire mondiale, le Sénégal vient de bénéficier d’un don de 10 milliards de FCfa, soit 20 millions de dollars, de la Banque Mondiale (BM). Selon la BM, ce don serait financé par le biais du Fonds fiduciaire et contribuerait à l’augmentation de la production de riz et à l’amélioration de la compétitivité de la production animale dans les zones d’intervention du projet. Il contribuerait à la réhabilitation de 10 000 hectares de terres.
En outre, le don permettrait l’acquisition de matériel agricole, l’amélioration des conditions de commercialisation du riz et de la production animale dans la région de la Casamance. Le premier financement de la Banque mondiale au profit du Programme de Développement des Marchés Agricoles du Sénégal (PDMAS) avait été effectué en 2006 par un crédit de 17,5 milliards de FCfa. En 2010, le PDMAS avait également reçu un financement supplémentaire de 5 milliards de FCfa, pour épauler la production rizicole nationale et atténuer la forte volatilité des prix du riz. Selon la BM, ce projet sera clôturé le 31 décembre.
Lien court: