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Islam Al-Guindi : J’aurais pu décrocher l’or, mais l’arbitrage n’était pas équitable

Mirande Youssef, Lundi, 03 juillet 2017

Islam Al-Guindi revient sur sa performance aux Championnats d’Afrique de Brazzaville.

Islam Al-Guindi

Al-Ahram Hebdo : Vous venez de décrocher la médaille d’argent aux Championnats d’Afrique. Etes-vous satisfait de votre performance ?

Islam Al-Guindi : Je suis très satisfait de ma performance car ces championnats réunissaient les meilleures nations africaines de la discipline. Je suis sûr que j’aurais pu décrocher l’or, mais le parti pris de l’arbitre, soumis à la forte pression du public, m’en a empêché. Le public était très agressif à l’encontre des boxeurs arabes égyptiens, tunisiens ou marocains. De nombreux matchs ont été reportés de plusieurs heures. Les athlètes étaient exposés à une très forte pression.

Le fait d’arriver en finale dans ces conditions est déjà un exploit. Lors du match final, l’arbitrage était favorable à mon adversaire namibien, Jonas Junias. J’ai essayé par tous les moyens de garder mon calme et de rester concentré sur mon match. Je sais que je mérite l’or, mais je suis quand même content, car mon objectif premier était de me qualifier pour les Mondiaux d’Allemagne de septembre prochain.

— Pouvez-vous nous donner plus de détails sur ce problème d’arbitrage ?

— Les arbitres étaient tous européens, mais les athlètes et les entraîneurs de certains pays exerçaient des pressions sur ces arbitres, surtout à partir des demi-finales. Ils menaçaient de battre les arbitres si l’arbitrage était favorable à leurs adversaires. La plupart des pays africains ont décroché des médailles d’or dans toutes les catégories de poids, mais je crois que l’arbitrage n’était pas du tout équitable.

— Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?

— J’ai fait un parcours très réussi lors des tours préliminaires. J’ai combattu des adversaires algériens et marocains de très haut niveau, mais j’ai réussi à les surclasser. La compétition est devenue plus rude à partir des demi-finales où je me suis battu contre le boxeur congolais Malonga Nzalamou. En finale, j’ai finalement perdu contre Jonas Junias. Je connais ce boxeur, je l’avais battu lors d’une ancienne édition des Championnats d’Afrique, et aujourd’hui encore j’avais les moyens de le battre. Mais l’arbitrage n’était pas équitable.

Comment avez-vous préparé ces championnats ?

— Nous avons commencé le regroupement de la sélection très tard à cause de la suspension des activités sportives. Au mois d’avril, la sélection a effectué un stage au Centre olympique de Maadi. Depuis les Jeux Olympiques (JO) de Rio 2016, la sélection n’a disputé aucun tournoi international. Le seul tournoi disputé dans le cadre de ma préparation a été les Jeux de la solidarité islamique en mai dernier où j’ai remporté une médaille d’argent. C’était une bonne occasion pour évaluer mon niveau, surtout que la concurrence était très forte en raison de la présence des grandes nations de la discipline comme l’Iran, la Turquie et le Kazakhstan.

— Quels sont vos succès les plus importants ?

— Mon parcours de boxeur professionnel a commencé en 2011 par une médaille de bronze aux Championnats d’Afrique. En 2013, j’ai obtenu ma première médaille d’or internationale au Championnat international d’Algérie. Puis en 2015, les succès se sont enchaînés. J’ai été sacré champion d’Afrique et j’ai terminé 3e aux Jeux africains. La même année, j’ai décroché une médaille d’or au Championnat des ceintures d’or de Roumanie.

En 2016, j’ai arrêté la compétition à cause d’une grave blessure au bras. Cette grave blessure m’a empêché de participer aux JO de Rio 2016. Et voilà que je reviens en force cette année pour continuer mon parcours.

Comment allez-vous préparer les Mondiaux d’Allemagne ? Et quels sont vos futurs objectifs ?

— Je suis très enthousiaste et j’aime me fixer toujours de nouveaux objectifs. A court terme, mon but est de travailler dur pour décrocher une médaille. Je vais commencer un stage la première semaine de juillet et celui-ci se terminera juste avant les Mondiaux. La fédération nous a promis un stage d’une semaine en Allemagne avant les Mondiaux. Je pense posséder le potentiel pour réussir, à condition de faire l’effort nécessaire. Mon objectif à long terme est de ramener l’âge d’or de la boxe égyptienne qui a connu un vrai déclin, et ce, en rééditant l’exploit des JO d’Athènes 2004 où les boxeurs égyptiens avaient décroché trois médailles olympiques.

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