Jeudi, 28 mars 2024
Al-Ahram Hebdo > Sports >

Les anciens toujours là

Amr Moheb, Mardi, 10 janvier 2017

Quatre joueurs de la génération qui a remporté la CAN en 2010 figurent sur la liste officielle de la sélection égyptienne : Essam Al-Hadari, Ahmad Fathi, Mohamad Abdel-Chafi et Ahmad Al-Mohammadi. Portraits.

Quatre joueurs de la génération qui a remporté la CAN en 2010

Essam Al-Hadari … toujours présent

Essam Al-Hadari … toujours présent
(Photo : Reuters)

Vainqueur de 4 des 7 CAN remportées par l’Egypte tout au long de son histoire, le recordman Essam Al-Hadari, actuel gardien du club égyptien de Wadi Degla, rêve d’un 5e sacre. Il remporte sa première Coupe d’Afrique des nations à l’âge de 19 ans en 1998 au Burkina Faso.

A l’âge de 44 ans et avec un palmarès étour­dissant, le gardien des Pharaons s’impose encore et toujours comme une figure impor­tante et l’un des meilleurs gardiens d’Egypte. Les titres les plus importants d’Al-Hadari, alias « sadd al-ali » (haut-barrage), sont les 4 trophées de la CAN en 1998, 2006, 2008 et 2010. Il a également été vainqueur des Jeux panarabes et des Jeux africains. Figurent éga­lement à son palmarès 2 participations à la Coupe intercontinentale des clubs et une à la Coupe du monde militaire. Avec son ancien club Ahli, il a été sacré 8 fois champion d’Egypte, 4 fois vainqueur de la Coupe d’Egypte et 4 fois vainqueur de la Supercoupe d’Egypte, en plus de 3 titres à la Ligue des champions d’Afrique, 3 titres à la Supercoupe d’Afrique, et 1 à la Coupe arabe des clubs champions, sans oublier la médaille de bronze de la Coupe du monde des clubs. Avec le FC Sion, il a remporté la Coupe de Suisse comme il a remporté, avec Al-Marrikh de Khartoum, le Championnat du Soudan, la Coupe du Soudan et la médaille de bronze de la Coupe de CECAFA. Il a également été choisi meilleur gardien de but d’Afrique pendant 3 éditions de la Ligue des champions : 2001, 2005 et 2006, et 3 fois meilleur gardien de la CAN, en 2006, 2008 et 2010.

Aucun autre gardien de but dans l’histoire de l’Afrique n’a connu un tel parcours. Mais rien n’arrête le vétéran Hadari, qui veut toujours plus d’exploits et de victoires. Ce qui est phé­noménal dans le cas d’Al-Hadari est que sa sélection en équipe nationale n’est ni un fait du hasard, ni une faveur, ni même un coup de main pour lui permettre de réaliser des rêves de records.

Si Al-Hadari a été selectionné, c’est qu’il a la capacité physique et l’expérience nécessaires pour garder la cage des Pharaons du mieux possible.

Malgré son âge, il concurrence les plus jeunes gardiens de la sélection qui ont presque l’âge de ses enfants, à l’instar d’Ahmad Al-Chennawi (25 ans). Al-Hadari a su s’impo­ser et a arraché sa titularisation en faisant preuve de talent lors des derniers matchs, lais­sant Ahmad Al-Chennawi de Zamalek et Chérif Ekrami d’Ahli sur le banc.

Dans sa longue carrière il a joué pour Damiette, Ahli, Sion (Suisse), Al-Marrikh (Soudan), Ittihad d’Alexandrie, Ismaïli, Zamalek, Wadi Degla, puis Ismaïli et Wadi Degla de nouveau.

La force d’Al-Hadari ne réside pas seule­ment dans son expérience, mais aussi dans ses performances physique, technique et morale. C’est un joueur complet. « Je m’entraîne comme un jeune joueur, avec sérieux, depuis 28 ans. Je ne porte aucune attention à mon âge. L’âge est simplement un chiffre. Ce qui importe le plus c’est l’état physique et moral. Dans le football moderne, nous jugeons un joueur selon son niveau technique et sa perfor­mance sur le terrain. Personnellement, mon mot d’ordre est la concentration », résume-t-il.

Au Gabon 2017, Al-Hadari fera peut-être d’une pierre deux coups. Il sera le gardien de but le plus âgé de l’histoire de la CAN, et s’il remporte le trophée final, il sera le joueur afri­cain le plus capé.

D’après Al-Hadari, l’Egypte « a de grandes chances de remporter la CAN 2017. Elle pos­sède actuellement une génération de bons joueurs et un staff technique de haut niveau mené par Hector Cuper. Comme dans toutes les grandes compétitions, le premier match est très important. Nous devons nous centrer sur ce match de poule contre le Mali pour gagner ses trois premiers points et prendre confiance pour la suite de la compétition », ajoute-t-il.

« Après avoir réalisé mon rêve de jouer la CAN 2017, je rêve d’une 8e Coupe d’Afrique des nations pour l’Egypte et une 5e pour moi avant de nous lancer dans les éliminatoires de notre grand rêve, la Coupe du monde 2018. Je jouerai probablement le Mondial à l’âge de 45 ans. Je l’espère en tout cas ».

Al-Mohammadi en quête d’un nouveau titre

Al-Mohammadi en quête d’un nouveau titre
(Photo : AFP)

Depuis sa participation à la dernière CAN pour les Pharaons en 2010, l’étoile Ahmad Al-Mohammadi n’a pas arrêté de briller.

L’ancien joueur de Ghazl Al-Mahalla, puis d’Enppi, a fait ses premiers pas en League 1 avec Sunderland puis avec Hull City, son club actuel. Le petit Mohammadi de 2010 a grandi. Du haut de ses 29 ans, ce latéral droit très expérimenté représente un pillier de la sélection. Tout comme Mohamad Salah d’AS Rome, Ahmad Koka de Sporting Club de Braga, et Mohamad Al-Nenni d’Arsenal, Mohammadi fait partie des joueurs qui ont l’expé­rience des clubs européens.

Bien qu’il n’ait pas été titulaire lors des derniers matchs de la sélection, le sociétaire de Hull City est souvent appelé avant les grands matchs et rejoint les préparations de l’équipe même s’il ne figure pas dans le onze partant. « C’est le point de vue du sélectionneur et je le respecte. Je suis un joueur professionnel, ma profession et mon travail c'est de m’en­traîner sérieusement et d’être toujours prêt quelles que soient les circonstances. Que je joue ou pas n’est plus de mon ressort, c’est le travail du coach et je respecte ses décisions. Cuper est un coach expérimenté qui connaît bien les besoins techniques de chaque match et appelle les joueurs dont il a besoin pour son plan de jeu. Le simple fait d’être sélectionné pour les élimina­toires du Mondial 2018 et pour la CAN 2017 est pour moi un grand honneur. Je vis de grands moments avec mon équipe Hull City d’Angleterre, mais ma plus grande fierté reste de porter le maillot de la sélection nationale égyptienne », déclare-t-il.

Pour Al-Mohammadi, les Pharaons ont une chance de rem­porter leur 8e CAN au Gabon à condition que les joueurs soient bien concentrés et se donnent au fond sur le terrain. D’après lui, le sélectionneur argentin Hector Cuper a une grande expérience, et l’équipe regorge de joueurs qui peuvent aller loin.

Abdel-Chafi, au meilleur de sa forme

Abdel-Chafi, au meilleur de sa forme
(Photo : AFP)

L’un des éléments-clés de la formation de Hassan Chéhata lors de la CAN 2010 était Mohamad Abdel-Chafi, dit « Chifo », qui est à nouveau dans le tableau des sélectionnés pour cette CAN 2017.

Après une saison sans faute avec Ahli Jeddah (Arabie saoudite), l’ancienne star de Zamalek et de Ghazl Al-Mahalla s’apprête à enfiler à nouveau le maillot égyp­tien lors de la compétition phare du continent noir. Abdel-Chafi est l’un des joueurs sur lesquels a pu compter Cuper lors des derniers matchs. Il a joué un grand rôle dans le parcours de la sélection sans faute lors des éliminatoires de la Coupe du monde, en sauvant la cage de Essam Al-Hadari qui était en passe d’encaisser un but face au Congo. Il a dégagé le ballon de la tête sur la ligne du but per­mettant ainsi aux Pharaons de battre les Congolais 2-1 à domicile. Une vic­toire-clé pour l’Egypte dans ces éliminatoires du Mondial 2018. « C’est un hon­neur pour n’im­porte quel joueur de défendre les couleurs de son pays. Nous sommes décidés à gagner cette prochaine CAN », assure-t-il.

Expérimenté et réaliste, Mohamad Abdel-Chafi (31 ans) explique que la mission de l’Egypte ne sera pas facile au Gabon. Pour lui, les Pharaons doivent suivre la même recette que celle de la CAN-2010 : se concentrer au maxi­mum sur chaque rencontre et jouer match par match. « Cela veut dire gagner le premier match de poule, puis le deu­xième, puis le troisième. Penser à la qualification au deu­xième tour et ainsi de suite. Nous allons fournir le maxi­mum d’efforts. Mais nous savons également qu’il y a beaucoup d’autres facteurs qui entrent en jeu. Ce qui est sûr, c’est que nous allons faire de notre mieux ».

Ahmad Fathi : Le guerrier

Ahmad Fathi : Le guerrier
(Photo : AFP)

Suite à la saison exceptionnelle qu’il a réalisée avec son club Ahli, Ahmad Fathi nous fait part de ses voeux quelques jours avant de s’envoler pour le Gabon. « Mon principal objectif est de contribuer au grand retour des Pharaons dans les compétitions africaines, notamment la CAN ».

Le latéral droit des Pharaons est l’un des joueurs les plus expérimentés au sein de la sélection égyptienne. Il a fait ses premiers pas à l’âge de 15 ans sous la houlette du mythique sélectionneur des Pharaons, Mahmoud Al-Gohari. Fathi est l’un des guerriers des Pharaons connu par sa combativité et sa hargne à vaincre. Il a été vainqueur de 3 CAN 2006, 2008 et 2010, et en tant que latéral droit, titulaire lors des deux der­nières. « C’est un honneur pour moi de participer à la CAN 2017 au Gabon après une absence de 7 ans des Pharaons. Nous sommes tous très concentrés et nous avons un seul objectif : faire de notre mieux pour offrir joie et fierté à nos supporters après 7 ans de décep­tion ». Pourtant, Ahmad Fathi sait bien que la mission de l’équipe ne sera pas facile et que les victoires se feront dans la lutte.

A 32 ans et avec un bon groupe de joueurs, Fathi n’est pas certain qu’il sera parmi le onze de Cuper. Mais il ne se fait aucun souci. « Que je sois titulaire ou remplaçant, je serai à la disposition du coach. L’essentiel pour moi c’est de permettre à l’Egypte de remporter la CAN », conclut-il.

Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique