Après des jours de violence entre bouddhistes et musulmans, l’armée birmane a repris samedi le contrôle de la ville de Meiktila, au centre de la Birmanie, et y a instauré l’état d’urgence. Ces récents affrontements ont fait au moins 30 morts parmi les Rohingyas musulmans, leurs cadavres calcinés gisant dans les rues. Des quartiers entiers de la ville et plusieurs mosquées sont partis en fumée. Cette brutale flambée de violence, la plus grave depuis celle survenue l’an dernier dans l’ouest du pays, fait craindre que les tensions religieuses ne s’étendent encore et menacent un pays qui mène de profondes réformes politiques.
Ces affrontements ont débuté, la semaine dernière, par une querelle entre un vendeur musulman et des clients. Ils ont ensuite échappé à tout contrôle. Inquiète, la communauté internationale a pris la crise très au sérieux, quelques mois après les violences entre bouddhistes de l’ethnie rakhine et les Rohingyas musulmans, qui avaient fait plus de 180 morts et 115 000 déplacés en 2012. Les événements de Meiktila démontrent que les tensions religieuses ne se limitent plus à l’ouest du pays. L’Onu a lancé un appel au calme et l’ambassadeur des Etats- Unis, Derek Mitchell, a exprimé ses inquiétudes auprès des responsables birmans.
Des leaders musulmans et bouddhistes ont appelé au calme dimanche dernier.
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