Je me suis vu dans le quartier de Abbassiya, à déambuler dans le monde de mes souvenirs. Je me suis souvenu de manière précise de la défunte Ein. Je lui téléphonai alors et je l’invitai à venir me retrouver à la fontaine. Je l’accueillis avec joie et le coeur plein d’émotions. Je lui proposai de passer la soirée au café
Fichaoui comme dans le vieux temps. Quand nous atteignîmes le café, le défunt et ancien patron du café nous souhaita la bienvenue tout en reprochant à Ein sa longue absence. Elle l’informa que ce qui l’avait empêchée de venir n’était autre que la mort. Mais il n’accepta pas son excuse et il riposta en disant que la mort ne sépare pas ceux qui s’aiment. Je marche sans guide et sans but, mais je rencontrai une surprise qui ne m’était pas venue à l’esprit. A chaque fois que je posais mon pied dans une rue, elle se métamorphosait en cirque. Les bâtiments, les murs, les voitures et les badauds disparaissaient pour laisser place à un grand dôme avec des estrades aux escaliers graduels, des cordes tirées et qui pendaient, des balançoires, des cages d’animaux, des comédiens, des innovateurs , des sportifs et même des clowns. Je fus surpris et très heureux, mais à force de la répétition du miracle de rues en rues, le plaisir se changea en tiédeur et l’ennui prit place. Je fus excédé de marcher et de voir le même spectacle et je rêvais de revenir chez moi. Combien je fus heureux de voir le visage de la vie et je fus confiant que la joie ne tarderait pas à venir. J’ouvris la porte et je retrouvais le clown qui m’accueillait en pouffant de rire .
Cette femme est le professeur de mes enfants, et de plus, elle discute avec eux des affaires de la vie et de la religion. Ils se dirigèrent tous vers la religiosité. Je fis part alors à cette femme de ma crainte que ce fait ne les mène vers l’extrémisme, bien que je sois heureux de leur religiosité. Elle me répondit : « Le juste est la meilleure arme contre l’extrémisme »
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