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Les médaillés africains et arabes à Rio

Mirande Youssef, Mardi, 23 août 2016

Les athlètes africains et arabes ont réalisé une moisson satisfaisante de médailles aux JO de Rio. Focus sur les vedettes.

Les médaillés africains et arabes à Rio

David Rudisha, le chef de file kényan

David Rudisha, le chef de file kényan

David Rudisha, 27 ans, s’est imposé sur le 800 m en 1:42.15, devenant ainsi le premier athlète à conserver son titre olympique sur 800 m depuis plus de 50 ans et la performance du Néo-Zélandais Peter Snell en 1960 et 1964. Il est l’actuel détenteur du record du monde du 800 m en 1:40.91, établi lors de sa victoire aux JO de Londres 2012.

Il a devancé l’Algérien Taoufik Makhloufi (1:42.61), et l’Américain Clayton Murphy (1:42.93). Perturbé par les blessures au cours des deux dernières années, le Kényan a démontré qu’il restait le patron de la discipline en réalisant le meilleur temps de l’année sur la distance.

Il est l’auteur de 6 des 10 meilleures performances de tous les temps sur 800 m. Il a remporté par ailleurs deux titres de champion du monde, en 2011 à Daegu et en 2015 à Pékin, et deux titres de champion d’Afrique, en 2008 et 2010. Il est ainsi le seul athlète de l’Histoire avec le Kényan Wilson Kipketer, recordman du monde à 3 reprises entre 1995 et 1999, à avoir remporté 3 titres olympiques ou mondiaux sur cette distance. A noter que le Kenya a remporté à Rio, à lui seul, 4 médailles d’or en athlétisme dans les épreuves de 800 m hommes, marathon femmes, 1 500 m femmes, 3 000 m steeple hommes, 4 médailles d’argent en 10 000 m hommes, 400 haies hommes, 3 000 m femmes, 1 000 m femmes. Le Kenya s’est offert tous les titres olympiques de la discipline depuis 1984.

Kipruto, la merveille

Kipruto, la merveille

Conseslus Kipruto a été sacré champion olympique du 3 000 steeple, avec en prime le record olympique 8:03.28, devant l’Américain Evan Jager (8:04.28) et le Français Mehiedine Mekhissi (8:11.52). « J’ai commencé à sprinter, j’ai vu que mes adversaires étaient loin de moi et je savais que personne ne me rattraperait. Alors, j’ai commencé à fêter ma victoire assez tôt. J’étais vraiment content, à 100 m de l’arrivée, je savais que j’allais gagner », a dit la nouvelle merveille du steeple kényan. A seulement 21 ans, Kipruto compte déjà 2 médailles d’argent aux Mondiaux en 2013 et 2015. Le jeune phénomène des barrières a été aussi champion du monde cadets sur 2 000 m steeple en 2011 en France, puis juniors en 2012 en Espagne. Kirputo fait ses débuts sur le circuit international séniors lors du meeting Herculis de Monaco où il établit la meilleure performance mondiale de tous les temps pour un athlète âgé de 18 ans, en 8:03.49. En 2015, il continue son parcours de star en se classant 2e aux Championnats du monde de Pékin. En 2016, il confirme son potentiel en battant un record de 8:00.12, en remportant le meeting de Birmingham.

Faith Kipyegon, la star de 1 500 m

Faith Kipyegon, la star de 1 500 m

Faith Kipyegon, 20 ans, a remporté l’or de 1 500 m en 4:08:92 devançant l’Ethiopienne Genzebe Dibaba (4:10.27) et l’Américaine Jennifer Simpson (4:10.53). Faith a commencé à faire parler d’elle dès l’âge de 16 ans en devenant championne du monde junior en 2011 en devançant 3 concurrentes éthiopiennes. Elle confirme son potentiel en 2012 en remportant les Championnats du monde juniors à Barcelone. En 2014, elle commence sa carrière dames en remportant la médaille d’or du relais 4x1 500 m lors des premiers relais mondiaux de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF). En 2015, elle remporte la médaille d’argent en 1 500 m lors des Championnats du monde à Pékin. En 2016, au cours du meeting de Shanghai, elle porte son premier record du Kenya 1 500 en 3:56.82.

L'Ivoirien Cheikh Cissé sacré en taekwondo

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La Côte d’Ivoire, qui n’a remporté qu’une seule médaille d’argent depuis 1984 en athlétisme avec Gabriel Tiacoh sur 400 m. Mais elle a fait coup double à Rio en taekwondo avec une médaille de bronze, puis d'or, grâce à Ruth Gbagbi et Cheick Cissé respectivement.

La moisson commence avec Ruth Gbagbi chez les femmes en moins de 67 kg. La triple championne d’Afrique de 22 ans s’était d’abord inclinée face à la future médaillée d’argent, la Française Haby Niare, avant de remporter son match de repêchage face à l’Haïtienne Aniya Necol Louissaint, puis son combat pour la médaille de bronze face à l’Azerbaïdjanaise Farida Azizova. Le même jour, leur bonheur devait se poursuivre avec le sacre historique de Cheick Cissé. Le taekwondoïste de 22 ans, lui aussi triple champion d’Afrique, devient le premier champion olympique de son pays, au terme d’une finale gagnée à la dernière seconde (8-6), face au Britannique Lutalo Muhammad en catégorie de 80 kg. « Les mots me manquent, ça fait plaisir. Je veux remercier toute ma famille, mes entraîneurs et le peuple ivoirien », a dit Cissé. Triple champion d’Afrique, vice-champion du monde universitaire, vice-champion du monde par équipe, il est également le premier et unique Ivoirien médaillé d’or, lors d’un Grand Prix en Russie en 2015. Il est aussi le seul Ivoirien médaillé d’or aux Jeux africains du Congo la même année. En 2016, il a raflé une autre médaille d’or à l’Open international d’Allemagne.

Triplé tunisien historique

Triplé tunisien historique

La Tunisie a réussi à rafler, pour la première fois de son histoire, 3 médailles de bronze en taekwondo par Oussama Ouestlati (-80 kg), en escrime par Inès Boubakri, et en lutte libre par Marwa Amri. La Tunisie avait déjà remporté 5 médailles olympiques en athlétisme, et 3 en natation. Il s’agit donc de son premier exploit en taekwondo, en lutte et en escrime.

Le taekondoïste Oussama Ouestlati, 20 ans, s’est imposé face à l’Américain Steven Lopez, par le score de 14-4. « Je suis très heureux de cette nouvelle consécration tunisienne, même si j’espérais l’or », a dit le Tunisien.

L’escrime a offert à la Tunisie, et pour tout le continent africain, une médaille de bronze par la fleurettiste Inès Boubakri. Après avoir été battue en demi-finale par l’Ita­lienne Elisa Di-Francisca, Inès Boubakri est allée au bout d’elle-même dans la petite finale en s’imposant face à la Russe Aida Shanaeva. A 27 ans, cette fleurettiste est entrée dans l’histoire de son pays en dérochant la première médaille olympique tunisienne d’escrime et une première pour une femme africaine. Elle est triple championne afri­caine en fleuret en 2008, 2009 et 2010, et médaillée de bronze aux Championnats du monde de Kazan en 2014. Quant à la lutteuse tunisienne Marwa Amry (-58 kg), elle a fait une belle surprise pour la femme et pour la Tunisie en remportant la médaille de bronze en lutte libre féminine. Battue en 8es de finale par la Japonaise Kaori Icho, la jeune Tunisienne s’est ensuite rattrapée face à la Turque Elif Jale Yesilirmak 3-1. Cette médaille est un vrai défi pour Inès après être arrivée 8e aux JO de Londres 2012.

Première médaille olympique pour la Jordanie

Première médaille olympique pour la Jordanie

Ahmad Abughaush (20 ans, -68 kg) remporte la première médaille d’or pour la Jordanie en taekwondo. Une première dans l’histoire de la Jordanie depuis sa participation aux JO en 1980. Il a pu battre en finale le Russe Aleksei Denissenko (10-6) et il a montré un très bon niveau de jeu. « Je suis très ravi d’avoir pris un départ gagnant. Je suis également très fier de remporter la première médaille d’or dans l’histoire de la discipline pour mon pays. C’est une grande fierté pour moi de remporter l’or dans la première olympique », a déclaré Ahmad. Malgré son jeune âge, il a fait un excellent parcours. En 8es de finale, il a pu battre l’Egyp­tien Ghofrane Ahmad (9-1), et en quarts de finale, il a battu le Coréen Lee Dae-hoon (11-8), et en demi-finale, il a pu battre l’Es­pagnol Joel Gonzalez (12-7). Ahmad est né en Palestine, et sa famille s’est réfugiée en Jordanie peu après sa naissance en raison des affrontements avec l’Etat israélien.

Ruth Jebet ramène l'or à Bahreïn

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Bahreïn a occupé la 11e place aux tableaux de médailles grâce à une médaille d’or remportée par Ruth Jebet en athlétisme et une autre d’argent par Eunice Kirwa, toujours en athlétisme. En fait, depuis sa participation aux JO pour la première fois en 1984, ce sont les femmes qui ont honoré Bahreïn aux JO. Aux JO de Londres, Maryam Jamal a remporté une médaille de bronze sur 1 500 m.

A Rio, deux femmes ont remporté deux médailles olympiques. Il s’agit de l’athlète bahreïnie d’origine kényane, Ruth Jebet, 19 ans, qui a terminé première de la finale du 3 000 m steeple féminine avec un temps de 8:59:75. Elle a failli battre le record du monde et a pu devancer la Kényane Hyvin Jepkemoi (9:07:12) et l’Américaine Emma Coburm (9:07:63). Autorisée à concourir sous les couleurs de Bahreïn à partir de mai 2014, elle a pu réaliser une très bonne performance dans de nombreux tournois. En 2014, elle remporte la médaille d’or aux Championnats du monde aux Etats-Unis. En 2015, elle remporte la médaille d’or du 3 000 m steeple lors des Jeux mondiaux militaires à Mungyeong.

La deuxième médaille d’argent a été remportée par Eunice Kirwa en marathon femmes. Eunice, 32 ans d’origine kényane, a été naturalisée bahreïnie en 2013. Elle termine seconde, médaillée d’argent au marathon féminin en 2:24:13, devancée par la Kényane Jemima Sumgong (2:24:04), et suivie par l’Ethio­pienne Mare Dibaba (2:24:30). Eunice a commencé à s’il­lustrer en 2014 en remportant une médaille d’or aux Jeux asiatiques, puis une médaille de bronze aux Championnats du monde de Pékin en 2015.

Le Koweïtien Aldeehani inscrit l'exploit sous le drapeau olympique

Le Koweïtien Aldeehani inscrit l

La bannière olympique a flotté haut sur le podium à Rio grâce au Koweïtien Fehaid Aldeehani. Son pays étant sus­pendu depuis 2015 par le Comité International Olympique (CIO) pour ingé­rence gouvernementale dans la Fédération olympique nationale, il ne pouvait donc pas concourir sous les couleurs de son pays. Il est devenu une légende en étant le premier athlète koweïtien à décrocher la médaille d’or en tir dans l’épreuve du double drap. C'est aussi la première médaille d'or décrochée par un athlète participant sous le drapeau olympique. Aldeehani a devancé l’Italien Marco Innocenti.

Barshim, l’oiseau rare du Qatar

Barshim, l’oiseau rare du Qatar

Mutaz Barshim (25 ans) est le premier athlète qatari à obtenir une médaille d’argent de saut en hauteur avec un cap à 2,36 m à Rio, ce qui constitue le plus grand exploit dans l’histoire olympique du Qatar. En 8 participations, le Qatar a remporté 4 médailles de bronze, 2 en athlétisme, en 1992 et 2012, une en haltérophilie en 2000, et en tir en 2012. A Rio, le Qatar a remporté sa 5e médaille olympique avec Barshim. Il a été devancé par le Canadien Derek Drouin (2,38 m) et l’Ukrainien Bohdan Bondarenko (2,33 m). Aux JO de Londres 2012, il a éga­lement remporté une médaille de bronze du saut en hauteur. En 2013, il a remporté une médaille d’argent aux Championnats du monde de Moscou.

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