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Sara Samir : J’ai seulement 18 ans et beaucoup d’objectifs à réaliser

Doaa Badr, Mardi, 16 août 2016

Sara Samir est la première Egyptienne à monter sur le podium olympique. En remportant la médaille de bronze en haltérophilie (69 kg) à Rio, Elle est en passe de devenir une légende. Entretien exclusif.

Sara Samir
Sara Samir, la première Egyptienne à monter sur le podium olympique. (Photo : AFP)

Al-Ahram Hebdo : Comment vous sentiez-vous en montant sur le podium pour recevoir votre médaille de bronze ?

Sara Samir : J’étais très heureuse de rem­porter le bronze. Des sensations de bonheur intenses m’ont envahie au moment de rece­voir ma médaille olympique. En regardant le drapeau égyptien se lever, j’ai vu ma vie défi­ler devant moi comme un film. Je me sou­viens de tous les sacrifices, de toutes les fati­gues, de toutes mes blessures et de tous les efforts que j’ai fournis, afin de réaliser ce rêve et de monter sur le podium olympique. Je me souviens de mon père qui est décédé en 2015 dans un accident après une dispute avec les entraîneurs de la sélection pour que je puisse participer aux Mondiaux juniors. Je me sou­viens qu’après sa mort, j’ai continué mon stage de préparation pour les Mondiaux où j’ai finalement remporté 3 médailles d’or, que j’ai dédiées à mon père.

— A qui vous dédiez cette médaille olym­pique ? Et que représente-t-elle pour vous ?

— Je dédie sans hésitation cette médaille olympique à mon père qui m’a beaucoup aidée afin d’arriver à ce niveau. Il m’a beaucoup encouragée et m’a toujours soutenue. Si j’ai pu monter sur ce podium, c’est grâce à lui. Cette médaille est la plus précieuse et la plus chère pour moi, c’est une médaille olympique. Obtenir cette médaille a été très difficile. Auparavant, j’ai remporté une médaille d’or aux JO de la jeunesse, mais c’était très facile. Dès mon pre­mier essai, j’ai été la première et je ne me suis confrontée à aucune concurrence.

— Racontez-nous comment était cette concurrence à Rio ?

— La concurrence était très rude, mais divisée en deux parties : une pour la médaille d’or entre la Chinoise Yanmei Xiang et la Kazakh Zhazira Zhapparkul. Et une pour la médaille de bronze entre moi et l’haltérophile colombienne, Yessenia Solis Arboleda. J’ai soulevé 112 kg à l’arraché pour occuper la 3e place devant la Colombienne avec un levé de 110 kg. Puis à l’épaulé-jeté, j’ai soulevé 143 kg, et pour essayer de me dépasser, elle a voulu soulever 146 kg, mais a échoué en se contentant de 143 kg. J’ai arraché cette médaille de bronze avec un total de 255 kg. Ce record est un record personnel. C’est la première fois de ma vie que j’essaye de soule­ver 143 kg. Dieu était avec moi ce jour-là.

— Avez-vous imaginé que vous réaliseriez cet exploit ?

— Cette médaille n’était pas une grande sur­prise pour moi. Depuis des années, je me pré­pare pour réaliser cet objectif. Selon mes records personnels, j’étais candidate pour une médaille de bronze, surtout que je me suis classée 4e aux Mondiaux seniors en 2015. J’ai fait beaucoup de sacrifices. Cette année, j’ai renoncé à passer le baccalauréat afin de mieux me concentrer sur les entraînements. J’ai effectué une demande auprès du ministère de l’Education pour passer mes examens au Brésil, mais le ministère a refusé.

— Racontez-nous vos débuts dans cette discipline ?

— J’ai commencé à pratiquer l’haltérophilie à l’âge de 12 ans suivant les pas de mon grand frère au club de l’Institution militaire d’Is­maïliya. Depuis mes débuts, cette discipline m’a plu. J’ai remporté le Championnat du Canal de Suez, puis le Championnat d’Egypte pour moins de 14 ans. Suite à ces bonnes performances, j’ai intégré la sélection nationale. J’étais la plus jeune haltérophile de l’équipe égyptienne, ce qui m’a privée de participer aux compétitions internationales. En 2012, j’ai disputé ma pre­mière compétition internationale et j’ai rem­porté 6 médailles d’or aux Championnats d’Afrique (3 avec moins de 17 ans et 3 avant mes 20 ans).

— Quelles sont vos meilleures perfor­mances ?

— J’ai commencé à récolter des médailles dès ma première participation internationale en 2012. J’ai remporté 3 médailles d’or aux Mondiaux juniors en soulevant 101 kg à l’ar­raché et 120 kg à l’épaulé-jeté. 2014 était une année exceptionnelle. J’ai remporté des médailles d’or dans tous les tournois que j’ai disputés. J’ai remporté 6 médailles d’or aux Championnats d’Afrique juniors. Mais le vrai exploit était aux JO de la jeunesse en Chine en 2014, où j’ai décroché une médaille d’or. En 2015, j’ai remporté 3 médailles d’or aux Mondiaux juniors et 3 autres médailles d’or aux Jeux arabes. Ma meilleure performance en senior était une 4e place aux Mondiaux 2015, où j’ai réussi à soulever 110 kg à l’ar­raché et 135 kg à l’épaulé-jeté.

— Après la médaille olympique, quelles sont vos ambitions ?

— J’ai seulement 18 ans et beaucoup d’objec­tifs et de rêves à réaliser. Mon objectif principal est de remporter le titre de championne du monde senior, puis le titre de championne olym­pique aux JO de Tokyo 2020. Je crois que je suis capable de réaliser cela. Dans la catégorie de mon âge, je remporte l’or facilement et je bas les Chinoises. Donc, quand j’aurais 22 ans, je serai capable de remporter l’or en senior.

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