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Solutions pour le manque de devises

Marwa Hussein, Mardi, 29 décembre 2015

Faisant face à une pénurie croissante de devises étrangères, le nouveau gouverneur de la Banque Centrale d’Egypte (BCE), a opté pour des mesures administratives pour alléger les pressions sur la livre égyptienne, ayant perdu 12 % de sa valeur face au dollar en 2015.

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L'absence du dollar augmente son prix sur le marché noir.

La semaine dernière, la BCE a annoncé de nouvelles mesures, visant à limiter les importations. Dorénavant, les banques doivent se rassurer que les importateurs de tout produit final — à l’exception des médicaments et des laits pour enfants — doivent verser aux banques un dépôt d’espèce équivalant à 100 % de la facture, contre les 50 % jusque-là exigés. La BCE a également enjoint les banques à ne pas octroyer des crédits aux importateurs pour couvrir ces sommes requises.

« L’objectif est de réguler les importations. Ces mesures vont ralentir les importations et donc les réduire sur une période donnée de temps », a déclaré Gamal Negm, vice-gouverneur de la BCE lors d’une conférence de presse le 24 décembre.

Gamal Negm avait alors déploré que les Egyptiens payent des millions de dollars, annuellement, pour consommer des produits futiles comme des « pantacourts importés pour hommes ou des chemises de nuit pour femmes », en disant que les mesures visent à soutenir l’industrie locale.

Le dollar a officiellement atteint 7,83 L.E., alors que sur le marché noir, il se vend à 8,5 L.E. malgré une réévaluation du prix officiel de la livre, en novembre.

Toutes les prévisions laissent attendre une poursuite de dévaluation de la livre, face au billet vert. Un récent rapport de la banque d’investissement EFG-Hermes prévoit un taux de change de 8,3 L.E. en 2016 et de 9 L.E. en 2017.

Le gouvernement égyptien peine à assurer des devises, dans un contexte de baisse des investissements directs étrangers et de marasme touristique. La marge de manoeuvre du nouveau gouverneur de la BCE, Tareq Amer, se trouve aussi limitée par la baisse constante des réserves de devises, comptées à 16,4 milliards de dollars, fin novembre (contre 36 milliards avant 2011), de quoi couvrir les importations pendant un trimestre.

Hesham Ramez, prédécesseur de Tareq Amer, avait adopté des mesures limitant l’accès aux devises étrangères, afin de maintenir le taux de change. C’est ce qui a affecté les industriels et provoqué un ralentissement de l’activité économique.

Le déficit de la balance commerciale a atteint 38,8 milliards de dollars en 2014/15, enregistrant une augmentation de 4,7 milliards de dollars par rapport à l’année précédente. Dans un pays qui a adopté le libre marché, depuis quatre décennies, ces restrictions imposées au commerce extérieur reflètent l’étroite marge de manoeuvre des stratègies monétaires et financières

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