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Palestine: En attendant des actes concrets

Abir Taleb avec agences, Mardi, 08 janvier 2013

Des centaines de milliers de Palestiniens ont célébré le 48e anniversaire du Fatah à Gaza. Pour la première fois, depuis que le Hamas a pris le contrôle de ce territoire, que de telles festivités sont autorisées. Elles marquent un geste de bonne volonté en vue d’une réconciliation nationale.

Il y a quelques semaines, le Hamas était en fête pour la première visite à Gaza de Khaled Méchaal, jusqu’alors en exil. Désormais, c’est au tour du Fatah du président Mahmoud Abbas, de célébrer le 48e anniversaire de la création du Fatah, une démonstration qui a rassemblé des centaines de milliers de personnes vendredi dernier à Gaza.

Un fait inédit depuis que ce parti a été chassé de Gaza par le Hamas en 2007. C’est la première fois que le Hamas autorise le Fatah à organiser de telles festivités depuis les affrontements meurtriers de juin 2007, lors desquels le mouvement islamiste a pris le contrôle de Gaza.

Dès l’ouverture des cérémonies, le porte-parole du Fatah, Fayez Abou-Eita, a affirmé que la présence de « milliers de personnes » est « un plébiscite pour affirmer que le Fatah est le pionnier de la lutte palestinienne ».

Le Fatah et le Hamas, qui gouvernent respectivement la Cisjordanie et la bande de Gaza, ont tous deux affirmé voir dans la tenue de cette manifestation une étape vers la réunification constamment retardée des deux territoires sous une même autorité, comme le prévoit l’accord de réconciliation signé en 2011. « La victoire est proche et nous vous rencontrerons à Gaza dans un proche avenir », a affirmé M. Abbas depuis Ramallah en Cisjordanie, dans une brève allocution retransmise par des écrans géants sur la place de l’ancien quartier général de la sécurité à Gaza, où était massée la foule.

Vers l’unité

Mahmoud Abbas a promis la fin des dissensions avec le Hamas. « Bientôt, nous retrouverons notre unité », a-t-il assuré, alors que, pour la première fois à Gaza depuis des années, les drapeaux jaunes du Fatah ont pour une fois remplacé les bannières vertes du Hamas, illustration de l’apaisement progressif entre les deux organisations.

« Gaza est le premier territoire palestinien débarrassé de l’occupation et de la colonisation et nous exprimons notre volonté d’une levée du siège pour qu’il soit libre et relié au reste de la nation », ajouté M. Abbas, en allusion au retrait israélien unilatéral de 2005. Il a ensuite égrener les noms de « martyrs », dont plusieurs dirigeants du Fatah et du Hamas tués par l’armée israélienne.

De son côté, le Hamas a félicité le Fatah pour cet anniversaire, qu’il « considère comme une célébration de l’unité nationale », ajoutant que « cette atmosphère positive est une étape sur la voie de la restauration de l’unité nationale ».

« Ce rassemblement est un succès pour le Fatah et pour le Hamas », s’est quant à lui félicité Sami Abou-Zouhri, porte-parole de l’organisation islamiste. « Cette atmosphère positive est un pas sur la voie d’un retour à l’unité nationale », a-t-il ajouté.

L’intransigeance d’Israël favorise le rapprochement

L’impasse dans laquelle se trouvent les négociations de paix avec Israël ont favorisé ce rapprochement, tout comme l’opération « Pilier de défense » que l’armée israélienne a menée en novembre dernier dans la bande de Gaza. Une offensive dont le Hamas est sorti largement renforcé. Depuis le cessez-le-feu conclu avec l’Etat hébreu sous l’égide de l’Egypte, Khaled Méchaal parle plus que jamais de réconciliation. Depuis 2007, les médiateurs égyptiens n’ont pas ménagé leurs efforts pour réconcilier les deux mouvements, qui ne sont toutefois pas parvenus à s’entendre sur le partage du pouvoir et le contrôle des armes. Selon un fonctionnaire égyptien interrogé par Reuters, Le Caire s’apprête à inviter les deux formations à reprendre leurs discussions dans les jours à venir.

De son côté, Israël qui ne semble avoir aucune intention de reprendre le processus de paix, ni de parvenir, à terme, à la solution des deux Etats, anticipe les faits pour justifier sa position. « Le Hamas pourrait prendre le contrôle de l’Autorité palestinienne à tout moment », a affirmé le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu. Si 2013 serait peut-être l’année de la réconciliation palestinienne, elle ne serait probablement pas, comme l’a affirmé Mahmoud Abbas lors des festivités, celle de « l’établissement d’un Etat palestinien indépendant ».

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