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Mehdi Tayoubi : Nous ne sommes sûrs de rien

Nasma Réda, Lundi, 02 novembre 2015

Mehdi Tayoubi est fondateur de l’Institut HIP et codirecteur de la mission chargée du projet Scan Pyramids. Prudent, il souhaite d’abord tester sur le terrain l’efficacité des outils de mesures élaborées.

Mehdi Tayoubi
Mehdi Tayoubi, fondateur de l’Institut HIP et codirecteur de la mission chargée du projet Scan Pyramids.

Al-Ahram Hebdo : Quand com­menceront les travaux de mesure ?

Mehdi Tayoubi : Tous les équipe­ments sont déjà arrivés en Egypte. On a déjà installé un laboratoire au Grand Musée du Caire avec les Japonais. D’autres matériels de mesure thermique arriveront bientôt, mais l’essentiel est déjà au Grand Musée et nous sommes prêts à com­mencer.

— Comment allez-vous procé­der ?

— On va mesurer tous les écarts de la température au sein de l’édifice. Ces écarts nous permettront d’émettre certaines hypothèses. On va aussi mesurer tous les muons : ceux qui pénètrent ou non à l’intérieur des pyramides. Tous ces procédés sont naturels, il s’agit de mesures.

— Etes-vous certain que ce pro­jet donnera des résultats ?

— Rien n’est sûr. Comme dans toute démarche scientifique il y a des hypothèses et des conclusions. On a un modèle théorique et on pense qu’il va fonctionner dans la pratique. Ensuite, on est confronté à la réalité qui est parfois contraire aux modèles théoriques. Le patrimoine égyptien est une formidable opportunité pour séduire les ingénieurs et les scienti­fiques. L’objectif est double : voir s’il y a ou pas des chambres secrètes cachées dans ces édifices géants et aussi faire avancer les technologies qu’on possède.

— Le projet est-il destiné à s’étendre à d’autres monuments ?

— Pour le moment, on va travailler seulement sur les quatre pyramides et dans la tombe de Toutankhamon. C’est un point de départ important. On va aussi implanter cette technolo­gie au sein du Musée du Caire pour pérenniser ses laboratoires et pouvoir les utiliser à long terme et sur les différents sites. On commence par cela et on verra ce que cela donnera.

— Ces technologies vont-elles mettre un terme au système de fouille traditionnel ?

— Non, pas du tout. C’est simple­ment un nouveau champ dans l’ar­chéologie non destructive. Il existe désormais beaucoup de systèmes pour mesurer et rechercher des don­nées sur le terrain sans toucher à celui-ci. Pour l’instant, notre rôle est de s’assurer que ces technologies sont applicables.

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