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Trésors du Canal

Doaa Elhami, Lundi, 28 septembre 2015

Un livre publié par le ministère des Antiquités et l'Institut français d'Egypte retrace l'histoire des fouilles archéologiques et des découvertes dans la région du Canal de Suez, depuis son percement dans les années 1860. Retour sur deux siècles de découvertes.

Trésors du Canal
Les citernes de Tell Al-Makhzan.

« Les fouilles archéologiques sur les rives du Canal de Suez », rédigé par des archéologues égyptiens et français et publié sous la supervision de Mohamad Abdel- Maqsoud, retrace, en une centaine de pages réparties en deux sections l’histoire des fouilles archéologiques dans la zone du Canal de Suez depuis le percement de l’isthme dans les années 1860.

La première partie du livre, composée de cinq chapitres, est rédigée en arabe, et revient sur les fouilles opérées par le ministère des Antiquités dans la région du Canal, tandis que la seconde partie, qui comprend quatre chapitres, est consacrée aux travaux des missions archéologiques françaises, comme celles des Universités de Paris- Sorbonne et Paris XIII ainsi que du Musée du Louvre. Abdel-Maqsoud est directeur général des antiquités de la région est du Delta. Les fouilles archéologiques ont permis de découvrir un nombre considérable de vestiges : cités antiques, citadelles, dépôts d’armement et objets antiques divers. Une bonne partie de ces objets est actuellement exposée au Musée d’Ismaïliya, dont l’histoire est également racontée dans le livre. Une carte permet de localiser les différents sites archéologiques dans la zone du Canal : Tell Al-Farama, Makhzan, Al-Herr, Abyad, Haboua à l’est, et Tell Al-Dafana et Tell Al-Maskhouta à l’ouest. Ces sites remontent à différentes époques. Chaque site a sa particularité qui le distingue des autres. Ainsi, le site de Tell Haboua se compose de plusieurs couches archéologiques allant du règne du roi Sénousert II (1895 av. J.-C. — 1878 av. J.-C.) de la XIIIe dynastie du Moyen Empire, et jusqu’à la XXVe dynastie (époque saïte 715 av. J.- C. — 525 av. J.-C.).

Les archéologues ont découvert dans cette région les vestiges d’une cité antique entourée d’une muraille. Elle renferme deux temples. Sous l’un d’eux se trouvait un groupe de bâtiments datant de la XVIIIe dynastie.

Des églises de plusieurs formes

Trésors du Canal

Tell Al-Farama ou Péluse est un autre site d’une grande importance, qui remonte à l’époque gréco-romaine. Les missions archéologiques y ont découvert une citadelle romaine, des salles de bains avec un réseau sanitaire et un amphithéâtre. Le plus surprenant était la découverte de plusieurs églises de styles architecturaux variés. Il s’agit d’un complexe religieux bâti autour d’une basilique avec des annexes au nord et au sud. Une église circulaire a été découverte à l’ouest de Péluse, tandis qu’au sud les archéologues ont mis au jour une église carrée dont le plafond se compose de quatre voûtes (Tetraconch). « C’est la troisième église construite dans ce style architectural en Egypte après l’église du cimetière et celle de l’autel au monastère Abou-Mina à King Marriott à l’ouest d’Alexandrie », affirme Ahmad Al-Tabeï du ministère du Tourisme, cité dans le livre. Pour conserver tous ces trésors découverts dans la région du Canal, il fallait bâtir un musée.

Ainsi est née l’idée de construire le musée d’Ismaïliya « financé par la Compagnie universelle du Canal de Suez et construit par l’architecte français André Guittier », note dans le livre May Hafez Chaaban du ministère du Tourisme. Mais l’inauguration officielle n’a eu lieu qu’en 1934. Ce musée regroupe une collection inédite de 3 300 pièces dégagées par l’archéologue français Jean Clédat. Parmi ces pièces, une statue représentative du sphinx exposée devant la façade du musée, une stèle décrivant Ramsès II en compagnie de la déesse Râ-Hour- Akhti, une statue en marbre de la déesse grecque Aphrodite et une mosaïque qui incarne les anciennes fables grecques.

Trésors du Canal

La seconde moitié du livre, composée de quatre chapitres, est rédigée en français par des archéologues français de différentes institutions scientifiques. Elle retrace également l’histoire des fouilles archéologiques aux alentours de l’isthme du Canal de Suez. Péluse a été l’un des tout premiers sites fouillés par les archéologues français. Ces derniers ont aussi opéré à Tanis à Charqiya ainsi qu’à Tennis, une île située près de la baie d’Al-Gamil, à l’est de l’actuelle ville de Port-Saïd. Enfin le livre est enrichi de plusieurs photos qui représentent les différents sites, les travaux de fouilles sur les chantiers ainsi que les objets archéologiques dégagés, sans oublier les photos du Musée d’Ismaïliya.

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