Al-Ahram Hebdo, Voyages | La grogne se fait entendre

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Abdel-Fattah El Gibali
 
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 Semaine du 14 au 20 mars 2012, numéro 913

 

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Voyages

Tourisme . Plus de huit coalitions touristiques critiquent le ministère du Tourisme dans la gestion du secteur en cette période de crise. La participation égyptienne au Salon de Berlin arrive en tête des reproches.

La grogne se fait entendre

Au cours de l’année dernière, le secteur du tourisme a souffert d’une forte crise due à la chute du nombre de visiteurs à la suite de la révolution du 25 janvier et des troubles politiques qui l’ont suivie. Cette crise avait donc des raisons politiques hors de la portée des responsables du domaine. Cette fois-ci, la crise dont témoigne le secteur du tourisme est interne. En fait, huit coalitions touristiques, entre autres la Coalition générale des opérateurs du tourisme, le syndicat général des Professionnels du tourisme et l’Union arabe des guides touristiques, ont critiqué lors d’une conférence tenue au Caire la semaine dernière les politiques adoptées par le ministère pour surmonter la crise dont souffre toute l’industrie. Le ministère n’a pas réussi, selon eux, à alléger le joug de cette crise, surtout en ce qui concerne les petites agences de voyages et les employés du domaine qui sont au nombre de plus de 2 millions.

Les critiques étaient surtout pointées sur la participation d’une importante délégation égyptienne au Salon ITB de Berlin qui s’est tenu du 7 au 11 mars en Allemagne. « Nous sommes en pleine crise, les recettes touristiques ont diminué de 30 % en 2011. Imaginez que la délégation égyptienne partie à Berlin comprenait plus de 170 personnes, parmi elle, 11 chefs cuisiniers, 96 danseuses et artistes. Combien de millions d’euros ça va coûter à l’Egypte ? », se demande Hossam Al-Akawy, président de la Coalition générale des opérateurs du tourisme. « Quelle sera la rentabilité de cette participation quand la sécurité et la stabilité ne sont pas complètement rétablies dans le pays ? Comment faire la promotion de l’Egypte dans cette atmosphère tendue ? Quelle sera notre réponse si les tour-opérateurs étrangers nous interrogent à propos des enlèvements et du vandalisme qui se sont répandus en Egypte ces derniers jours ? », ajoute-t-il.

Des questions qui, selon Al-Akawy, n’ont pas de réponses tranchées. Selon lui, il est très important que l’Egypte soit présente dans ces foires touristiques, mais à condition d’être modeste. Pour sa part, Adel Shaaban, président de l’Union des agences de voyages, estime que la situation est critique et que les événements en Egypte sont suivis de près des responsables du tourisme étranger. « Quand Abdel-Moneim Aboul-Fotouh, candidat aux élections présidentielles, a été attaqué, un tour-opérateur anglais m’a appelé pour se rassurer. Il m’a demandé comment on pouvait assurer la sécurité des touristes si on n’avait pas su assurer la sécurité d’un candidat à la présidentielle », a-t-il raconté.

Un événement spécial

Pour plaider sa cause, le ministre du Tourisme, Mounir Fakhri Abdel-Nour, a assuré que la participation de l’Egypte à l’ITB cette année n’est pas ordinaire. L’Egypte est le pays partenaire de l’ITB qui est le plus grand Salon de tourisme au monde, rassemblant presque tous les experts et les professionnels de l’industrie. Ce partenariat est un événement spécial pour le tourisme égyptien, puisque pour la première fois au cours des 46 éditions de l’ITB, un pays arabe reçoit cette honneur. Selon lui, cet événement représente une opportunité considérable pour l’Egypte de présenter sa gamme de produits et services touristiques après une année assez mouvementée sur le plan politique. « En plus, ce n’est pas moi qui ai choisi l’Egypte comme partenaire de l’ITB au moment où le secteur affronte une crise profonde. En fait, ce choix de l’Egypte est désigné depuis plus de deux ans, lorsque je n’étais pas encore nommé ministre du Tourisme. En outre, on a payé plus de 730 000 dollars pour décrocher ce partenariat », explique Abdel-Nour.

D’après Sami Mahmoud, vice-président de l’Organisation de la promotion touristique, le partenariat de l’Egypte à l’ITB lui assure une promotion touristique en Allemagne au cours de toute l’année 2012. « En plus, l’ITB a donné l’occasion à l’Egypte d’être l’invitée d’honneur lors de la cérémonie d’ouverture qui s’est tenue à l’International Congress Centrum (ICC) de Berlin en présentant à environ 5 000 invités ses atouts touristiques à côté de ses arts et de sa gastronomie. L’Egypte a été également présente au Salon à travers des manifestations culturelles et culinaires, celles-ci faisant partie d’un vaste plan de promotion élaboré pour redorer l’image du tourisme dans le pays. En outre, l’Allemagne, de son côté, lancera une campagne qui sera diffusée pendant toute l’année dans les différents médias allemands », explique Sami Mahmoud. Il ajoute que plusieurs autres festivités seront organisées au cours de 2012 en Allemagne, entre autres événements culturels et artistiques. « Tous ces festivités mettront l’Egypte sous le regard de plus de 750 000 visiteurs du Salon venant de 192 pays et plus de 111 000 professionnels du tourisme de par le monde », renchérit Mahmoud.

Quant à Salah Attiya, président de l’Association des écrivains touristiques égyptiens, il estime que pour bien juger la rentabilité de la représentation égyptienne à l’ITB, il faut parler avec des chiffres. « Le budget de la participation de l’Egypte est de 3,5 millions de dollars. Mais que gagnera-t-on en échange ? Les experts du tourisme estiment le coût de la campagne de publicité pour l’Egypte dans les différents médias allemands pour un an à 150 millions de dollars, en plus d’une salle à part pour l’Egypte parmi les 30 salles du Salon. C’est donc très rentable pour le tourisme en Egypte », conclut Attiya. En fait, les deux clans se rejettent la balle et les revenus réels restent toujours vagues. Une telle participation sera-t-elle rentable ? Il faudra attendre les retombées au cours des mois prochains.

Dalia Farouq

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L’Egypte fait polémique en Allemagne

La représentation de l’Egypte comme pays partenaire de l’ITB de Berlin n’est pas seulement critiquée en Egypte, puisqu’elle a suscité aussi des controverses en Allemagne, selon un rapport de l’agence de presse allemande. Deux jours avant l’inauguration de l’ITB, des polémiques sont apparues en Allemagne autour de l’Egypte et sa qualité de pays partenaire de l’ITB cette année. Ces controverses ont pour cause les déclarations de Claws Breiming, président du comité du tourisme au Parlement allemand et responsable du tourisme au Parti chrétien démocrate, présidé par la chancelière Angela Merkel, qui conseille de ne pas visiter l’Egypte actuellement à cause de l’insécurité et de l’irrespect des droits de l’homme et de ceux des minorités. Ces déclarations ont suscité de nombreuses critiques en Allemagne. « Ce ne sont pas seulement de mauvaises déclarations, elles sont aussi irresponsables, puisque ces avertissements contre l’Egypte ont été diffusés 2 jours avant l’ITB, le plus grand Salon du tourisme au monde », s’indigne Yurgen Buchy, président de la Fédération des agences de voyages allemandes (DRV). Il ajoute que le ministère des Affaires étrangères évalue la situation dans les sites touristiques en Egypte et assure que les stations balnéaires de la mer Rouge et les croisières sur le Nil en Haute-Egypte sont sûres. « En outre, l’Egypte a besoin de subventions, car le secteur du tourisme est crucial pour l’économie égyptienne », assure Buchy.

 

 




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