Al-Ahram Hebdo, Voyages | Une jeunesse recommence

  Président
Abdel-Fattah El Gibali
 
Rédacteur en chef
Hicham Mourad

Nos Archives

 Semaine du 14 au 20 mars 2012, numéro 913

 

Contactez-nous Version imprimable

  Une

  Evénement

  Enquête

  Nulle part ailleurs

  Egypte

  Economie

  Monde Arabe

  Afrique

  Monde

  Opinion

  Société

  Arts

  Idées

  Francophonie

  Littérature

  Visages

  Environnement

  Voyages

  Sports

  Vie mondaine

  Echangez, écrivez



  AGENDA


Publicité
Abonnement
 
Voyages

IMA. L’Institut du Monde Arabe (IMA) fête cette année son 25e anniversaire par l’inauguration de la refonte de son musée original. L’objectif est de mettre l’accent sur la diversité des traditions des pays arabes.

Une jeunesse recommence

Une petite révolution destinée à attirer un nouveau public. Jusque-là consacré à la présentation de l’art islamique, le musée de l’Institut du Monde Arabe (IMA) donne désormais la parole à toutes les cultures des 22 pays arabes cofondateurs de l’IMA et son histoire dans le temps.

Le musée de l’IMA n’avait pas été rénové depuis 1987. En effet, l’Institut du monde arabe s’était beaucoup engagé sur une politique d’expositions temporaires et avait eu tendance à négliger le musée. La refonte du musée a été initiée en 2008.

Il fallait donc quatre ans pour que la belle IMA endormie se réveille. La scénographie et le contenu du musée ont été entièrement revus. Le musée présente quelque 380 pièces provenant des collections de l’IMA et de dépôts de provenances diverses. « 2 400 m2, répartis sur quatre étages, le musée met en scène la diversité des cultures, des langues, des croyances, des modes de vie qui ont cohabité, au fil du temps, dans les pays arabes. En fait, l’élaboration de l’identité arabe est, historiquement, antérieure à l’islam », indique Mona Khazindar, directrice générale de l’Institut du monde arabe depuis mars 2011. « Comme le Louvre va ouvrir cette année un grand département des arts de l’islam où plus de 2 500 œuvres allant de l’Espagne à l’Inde du VIIe au XIXe siècles seront exposées, il n’était pas nécessaire de faire la même chose face à ce rival qu’il ne peut concurrencer. Nous avons donc choisi de nous recentrer sur l’aire des 22 pays cofondateurs de l’IMA avec la France, qui sont les membres de la Ligue arabe », reprend Mona Khazindar, qui est la première femme à occuper la direction de l’IMA. Khazindar, qui a été élue le 4 février, « Femme de l’année 2012 » par le Forum de la femme arabe, est également de nationalité saoudienne, et c’est aussi la première fois qu’un ressortissant de l’une des monarchies du Golfe accède à ce poste.

L’Arabie saoudite qui, avec un apport d’un demi-million d’euros, aux côtés du Koweït (2 millions d’euros) et de la Fondation Jean-Luc Lagardère (1 million d’euros), est l’un des trois mécènes ayant financé la rénovation des 2 400 m2 du musée, sur un coût total de 5 millions d’euros.

Il s’agit maintenant pour le musée de l’IMA d’afficher sa spécificité et de se racheter une bonne dose d’attractivité. Les dernières années, le musée n’attirait que 100 000 visiteurs par an alors que l’IMA en attire un million chaque année.

Le parcours de la visite du musée n’est pas en chronologie mais est organisé par thème. « En fait, la chronologie est parfois ennuyeuse. Mais celle-ci n’est pas tout à fait absente, parce que finalement, elle vient au fil de la visite. Le musée est devenu en fait plus dynamique grâce à Roberto Ostinelli, l’architecte italien et le scénographe du nouveau musée de l’IMA », souligne Marie Foissy, conservatrice en chef du patrimoine et chef du projet de la refonte du musée. En effet, les thématiques permettent d’aborder comme premier thème « Les Arabies, berceau d’un patrimoine commun », l’origine des Arabes du 1er millénaire av. J.-C. dans la péninsule arabique. Le deuxième thème est « Le sacré » qui permet justement d’englober dans une même vision synthétique toutes les croyances qui ont peigné le monde arabe depuis l’Antiquité, à travers les fouilles archéologiques. Le troisième thème est « Les villes », avec une très belle métaphore que l’architecte a rendue sous forme de quartier où l’on découvre les diverses activités, les différentes communautés religieuses, le mariage et la vie quotidienne. Le quatrième thème est consacré à « L’expression de la beauté », et le cinquième « Un temps de vivre » … Les objets sont présentés dans d’immenses vitrines comme des coffres, les œuvres sont suspendues, superposées et mélangées.

Le public va donc découvrir des œuvres de beaucoup d’horizons. 22 pays arabes sont présentés dans le musée. « Le visiteur sera dans un voyage qui va lui faire découvrir des choses très différentes, mais qui composent une harmonie. C’est Dominique Baudis, alors président de l’IMA, qui avait décidé en 2008 de rénover le musée. Il avait le sentiment que le musée était un peu abandonné au profit des expositions temporaires. Il était devenu la Belle au bois dormant », indique Marie Foissy. Les travaux de rénovation ont coûté 5 millions d’euros dont une grande part apportée par la Fondation Jean-Luc Lagardère, le Koweït et l’Arabie saoudite.

Pour ses 25 ans, outre la réouverture du musée, trois expositions temporaires sont prévues : en mars, « Le corps découvert » ; en octobre, « 25 ans de création » ; et en novembre, « Mille et une nuits ». Et dans une période extrêmement agitée dans plusieurs pays du monde arabe, l’IMA tente parallèlement de mettre en lumière des pays comme la Tunisie, l’Egypte, la Syrie ou la Libye.

Amira Samir

Retour au sommaire

 

Une fondation à trois objectifs

L’Institut du Monde Arabe (IMA) est une fondation de droit français à visée culturelle, réunissant la France et les 22 Etats de la Ligue arabe. L’idée de créer à Paris un institut du monde arabe remonte aux années 1970. L’objectif était de faire connaître le monde arabe contemporain et la civilisation arabo-musulmane.

Inauguré le 30 novembre 1987 à Paris par l’ex-président François Mitterrand, l’IMA est devenu aujourd’hui un véritable « pont culturel » entre la France et le monde arabe.

Fondation conçue pour faire connaître et rayonner la culture arabe, l’IMA est financée par la France et 22 pays arabes (Algérie, Arabie saoudite, Bahreïn, Djibouti, Egypte, Emirats arabes unis, Iraq, Jordanie, Koweït, Liban, Libye, Maroc, Mauritanie, Oman, Palestine, Qatar, Somalie, Soudan, Syrie, Tunisie, Comores et Yémen).

L’IMA s’est fixé trois objectifs. Le premier est de développer et approfondir en France l’étude, la connaissance et la compréhension du monde arabe, de sa langue, de sa civilisation et de son effort de développement. Le deuxième est de favoriser les échanges culturels, la communication et la coopération entre la France et le monde arabe, surtout dans les domaines des sciences et des techniques. Et le troisième est de participer ainsi à l’essor des rapports entre la France et le monde arabe, en contribuant au resserrement des relations entre celui-ci et l’Europe.

Créé par un collectif d’architectes (Jean Nouvel, Gilbert Lezenes, Pierre Soria et Architecture Studio) sur les quais, regardant le chevet de Notre-Dame, l’Institut du monde arabe est un lieu unique par la modernité de son architecture. Le bâtiment constitue une synthèse allégorique entre conceptions architecturales d’Orient et d’Occident. Toute une série d’éléments architecturaux issus de la tradition orientale constitue le bâtiment de l’IMA : moucharabiehs de la façade, cour intérieure, ziggourat de la tour des livres ... La façade sud est composée de 240 moucharabiehs dont le mécanisme est actionné électroniquement. L’ouverture des diaphragmes est réajustée toutes les heures pour s’adapter à la luminosité extérieure et créer un jeu de lumière à l’intérieur du bâtiment.

La terrasse, située au 9e et dernier étage de l’IMA, offre un point de vue imprenable sur le chevet de Notre-Dame. Cet espace à ciel ouvert de 300 m2 peut être aménagé selon la météo pour un cocktail ou un dîner assis. Il est possible de la privatiser en complément de la salle du Haut conseil, située au même étage.

Amira Samir

 

 




Equipe du journal électronique:
Equipe éditoriale: Howaïda Salah -Héba Nasreddine
Assistant technique: Karim Farouk
Webmaster: Samah Ziad

Droits de reproduction et de diffusion réservés. © AL-AHRAM Hebdo
Usage strictement personnel.
L'utilisateur du site reconnaît avoir pris connaissance de la Licence

de droits d'usage, en accepter et en respecter les dispositions.