Al-Ahram Hebdo, Francophonie | Une grande dame de la francophonie s’en va

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 Semaine du 14 au 20 mars 2012, numéro 913

 

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Francophonie

Hommage . L’Egypte a perdu la semaine dernière l’une des pionnières de la francophonie, Ragaâ Yacout Saleh. Ses œuvres, notamment ses traductions, marqueront pour longtemps le paysage francophone égyptien.

Une grande dame de la francophonie s’en va

Si l’on jette un coup d’œil sur le CV de Ragaâ Yacout Saleh, l’on découvre tout de suite la passion francophone, la rigueur académique, ainsi que l’inlassable dévouement à la langue et à la littérature françaises de cette grande dame de la francophonie, qui nous a récemment quittés. Dans le cadre des festivités de la francophonie, un hommage lui a été rendu lors d’une réception organisée à l’ambassade de Suisse au Caire. Au cours de cette réception, l’ambassadrice Naela Gabr, présidente de la commission de la francophonie au ministère des Affaires étrangères, n’a pas manqué de louer l’œuvre de cette grande dame.

Dr Ragaâ a obtenu son baccalauréat du Lycée français d’Alexandrie en 1954, sa licence des lettres de l’Université d’Alexandrie en 1957 et son doctorat de l’Université Paris X en 1973. Elle assure alors la direction d’un séminaire sur la littérature francophone en Egypte au centre d’Etudes francophones Paris IV de 1977 à 1978. Au cours de sa carrière, l’ex-doyenne de la faculté des sciences humaines de l’Université d’Al-Azhar a accumulé les postes : membre du comité de traduction au Conseil suprême de la culture ainsi qu’au Conseil suprême des affaires islamiques, membre du comité pour la promotion de l’enseignement du français au ministère de l’Education nationale. Elle a obtenu plusieurs décorations, dont celle du Chevalier des palmes académiques en 1988 et celle du chevalier de l’ordre national du mérite français en 1995.

Mais l’on retiendra surtout de son œuvre constituée notamment de publications en français et en arabe, les traductions d’importantes œuvres telles que La personnalité de l’Egypte de Gamal Hamdane, pour laquelle elle a reçu le Prix de l’Etat pour la traduction, ainsi que la traduction vers l’arabe du dictionnaire Larousse. Dr Ragaâ a également publié des écrits tels que La pensée française contemporaine, publications du Conseil suprême de la culture (en langue arabe) et La littérature française à l’époque de la Renaissance, Dar Al-Maaref, (en langue arabe).

Quant aux traductions, on retient notamment L’Introduction à la poésie moderne et contemporaine, de D. Loewers et J.L. Backès, ainsi que L’Art poétique de Boileau ou encore Les musulmans en Asie centrale et au Caucase, de l’Université d’Al-Azhar, Quelques cas de problèmes d’identité raciale : le Tajikistan (en arabe) et Les études islamiques chez les non-Arabes, de l’Université d’Al-Azhar, présentation de l’ouvrage : La Bible, le Coran et la Science de M. Bucaille.

Selon Ragaâ Yacout Saleh, la littérature d’expression française au Proche-Orient s’inscrit dans le cadre de la littérature francophone telle qu’elle s’est affirmée un peu partout dans le monde. Selon elle, ce phénomène devrait être traité sous deux angles : l’histoire du pays et le degré d’utilisation de la langue française dans le pays en question. Cette grande dame a, en outre, toujours fait la distinction entre la « francophonie » et la « francité », selon le terme de Léopold Senghor, car la francité est liée à la réalisation et à la défense des cultures respectives.

Dans ses écrits, elle s’est également penchée sur l’histoire des rapports entre la France et le Proche-Orient depuis l’antiquité, expliquant le rôle des Phéniciens dans les pays du bassin méditerranéen puis l’introduction de la civilisation et de la culture arabe en Occident. Elle s’est aussi longuement penchée sur l’expédition d’Egypte. Dans l’une de ses études, Ragaâ Yacout Saleh analyse la montée et la décadence de la langue française en Egypte, l’histoire de la création des écoles religieuses françaises jusqu’à leur nationalisation sous le régime de l’ancien président Gamal Abdel-Nasser. 

Dr Ragaâ a en outre publié de nombreux articles tels que La ferveur dans l’œuvre d’Andrée Chédid, L’islam et la femme ou encore Les ulémas ou la difficile conciliation de la tradition et du progrès.

Aïcha Abdel-Ghaffar

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