Al-Ahram Hebdo, Echangez, écrivez | Il est temps d’exploiter nos richesses

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 Semaine du 14 au 20 mars 2012, numéro 913

 

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Siwa . Une de nos lectrices décrit le terrible incendie qui a frappé l’oasis il y a quelques jours ainsi que la négligence des responsables à tirer profit des trésors naturels du pays.

Il est temps d’exploiter nos richesses

Bien que l’Egypte possède des ressources naturelles riches, la négligence frappant la plupart des institutions étatiques contribue au gaspillage d’une grande partie de ces trésors divins. C’est ce qui vient d’être dévoilé la semaine dernière suite à l’incendie de l’oasis de Siwa, avec la découverte par hasard de la présence d’une mine de soufre. Cette découverte permettra sans doute au pays de profiter de ses revenus au lieu de chercher à s’endetter de l’étranger. Mais ce qui est touchant dans cette histoire, c’est la nonchalance et le laxisme de l’Etat qui se laisse découvrir des ressources par le pur hasard au lieu d’avoir des plans stratégiques et scientifiques à cet égard permettant d’exploiter ses richesses naturelles. Ces trésors pourront relancer l’économie de l’Egypte et régler ses crises financières. Ce qui nous manque donc ce ne sont pas les ressources, mais la volonté de creuser pour le bien du pays. L’histoire a commencé par un énorme incendie dans les cultures de Machandet, au village Al-Maraki, dépendant de l’oasis de Siwa, ravageant plus de 70 feddans d’oliviers, de 2 500 palmiers et arbres. Concernant la cause de l’incendie, le général Mohamad Hani Zaher, expert en recherches militaires, a dit que l’incendie de l’oasis de Siwa n’est pas un accident naturel, mais est provoqué par les bandes internationales organisées qui font passer de la drogue et des armes en Egypte sur les frontières égypto-libyennes, et il a dit que 6 700 millions de L.E. étaient le montant des armes arrivées en Egypte. Toutefois, et malgré l’ampleur de cette catastrophe, on découvre lors du recensement de ces dégâts une mine de soufre dans Siwa.

Les experts ont mis en garde contre la possibilité d’autres incendies à cause de la nature combustible du soufre. L’un des propriétaires des terrains incendiés a assuré l’existence d’une mine de soufre dont les habitants de l’oasis connaissaient l’existence depuis longtemps. Il paraît que si les habitants se sont donné le droit d’exploiter à leur profit cette mine, c’est en premier lieu la faute d’un Etat qui néglige ses trésors et les gaspille.

Ne vaut-il pas mieux pour l’Egypte d’œuvrer pour découvrir ses ressources naturelles et en profiter au lieu de s’endetter à l’étranger ? Des dettes qui non seulement handicapent l’économie, mais aussi soumettent l’Egypte à la dépendance d’autres pays. Il est paradoxal que ces pays soient plus conscients de la richesse de l’Egypte et aspirent à les usurper alors que les Egyptiens ignorent son importance et s’abstiennent de faire le moindre effort pour les découvrir. Allez l’Egypte, il est temps de s’engager dans un travail sérieux pour avancer. Tout ce qui manque à l’Egypte c’est le dévouement au travail et la loyauté au pays, voici la feuille de route pour une Egypte riche et indépendante.

Noha Abou Al-Foutouh,
faculté d’économie et de sciences politiques,
Le Caire.

La non-vie des pauvres

La semaine passée, Am Mohamad Abou-Chaabane est décédé. Je sais que cela ne concerne pas la plupart des lecteurs, mais son décès m’a profondément touchée. Am Abou-Chaabane était le concierge de mon immeuble. Un pauvre homme de 70 ans qui est arrivé de Haute-Egypte avec de grands espoirs de mener une vie décente et de garantir à ses enfants un meilleur avenir. Au long des années, Am Abou-Chaabane était honnête. Il se réveillait tôt pour aller à la prière, ensuite, il commençait sa journée par laver les voitures de la rue. Il n’a jamais causé de problèmes, et malgré son analphabétisme, il était éveillé, conscient de ses devoirs et de ses droits. Bref, Am Abou-Chaabane, comme il aimait qu’on l’appelle, était un exemple des Egyptiens marginalisés, qui arrivent et meurent en silence sans que personne ne s’en aperçoive. Comme les pauvres Egyptiens qui meurent chaque jour de négligence dans les hôpitaux. Le décès de Am Abou-Chaabane est dû à sa pauvreté. Après avoir subi un accident de route, Am Abou-Chaabane, n’ayant pas les moyens, a été obligé d’entrer dans un hôpital gouvernemental gratuit. Et parce que l’hôpital est gratuit, personne ne s’intéressait à ces pauvres malades. Finalement, une simple jambe cassée a mené à ce que Am Abou-Chaabane perde la vie. Les espoirs d’un changement et d’une amélioration des conditions du pays qui ont accompagné la révolution se sont transformés en de graves déceptions. Rien n’a changé, le prix de l’Egyptien se détermine toujours d’après ce qu’il possède. Et les pauvres dans mon pays n’ont pas encore le droit pour vivre. Je suis sûre que Am Abou-Chaabane est maintenant dans une meilleure place, il est en repos. Adieu Am Mohamad, un Egyptien qui est mort au milieu de ce chaos, avant de pouvoir vraiment vivre.

Nadine Alfred,
Le Caire.

Les Hommes qui ne meurent pas !

La cause palestinienne et toutes les justes causes à travers le monde ont perdu un grand ami. Oui, notre ami Jean Baumgarten, succombant à une grave maladie. Il nous a quittés corporellement certes, mais il restera dans les pensées et les cœurs de tous ceux qui l’ont approché, apprécié sa combativité, voire aimé. Nous lui assurons que nous continuons son combat, notre combat, celui de défendre la justice et dénoncer les barbares de ce monde injuste qu’il a combattu lui-même durant toute sa vie.

Il fait partie des hommes qui ne meurent pas, ceux dont la mort pèse le poids d’une montagne, car leurs actes et leurs œuvres témoignent de leur grandeur, leurs souvenirs restent vivants dans chacun des esprits nobles. Et Jean Baumgarten était de ces hommes-là.

Né à Paris il y a 80 ans de parents juifs polonais ayant souffert de la persécution xénophobe, comme la majorité des juifs d’Europe de l’époque, il est venu avec ses parents s’installer en France pour éviter le pire à leur progéniture ; mais le petit Jean et ses semblables n’ont pas fait l’exception, ils ont été frappés eux aussi de plein fouet par cette ignominie de la xénophobie sous l’occupation nazie.

Il a vécu en tant qu’enfant caché, à Grenoble, jusqu’à la fin de la guerre. Jean est survivant, mais la majorité de sa famille a été exterminée par les Nazis.

Et la révolte contre l’injustice ne s’arrête pas là pour l’enfant Jean, devenu jeune garçon. Etant adolescent, il a été enrôlé dans les « Eclaireurs israélites de France » où il a été endoctriné par l’idéologie sioniste à tel point de lui demander (en 1948), comme pour beaucoup d’autres jeunes juifs, d’aller en Palestine pour combattre aux côtés de « ses frères ». Mais Jean a vite compris que cette idéologie colonisatrice était un danger pour les juifs eux-mêmes. Très jeune, Jean avait déjà choisi son chemin : la lutte contre le racisme, l’injustice et les idéologies de la haine, et clame haut et fort son anti-sionisme.

La création de l’Etat d’Israël en terre de Palestine, au détriment du peuple palestinien, lui a donné une prise de conscience supplémentaire du danger de l’impérialiste sioniste. Il s’est rendu compte que le sionisme avait exploité les victimes juives du nazisme comme un fonds de commerce pour arriver à réaliser son projet déjà conçu depuis la création de l’organisation sioniste en 1898 : l’occupation de la Palestine. C’est alors que le jeune Jean Baumgarten décide de lutter avec toutes ses forces contre le trio des « ismes » : le nazisme, le fascisme et le sionisme.

Militant engagé, notre ami Jean Baumgarten épouse la cause palestinienne et mène une lutte sans complaisance contre l’idéologie sioniste et la politique coloniale de l’Etat d’Israël. Il est aussi un écrivain polyvalent de talent. Il a écrit plusieurs pièces sur la Palestine ainsi qu’un livre intitulé En finir avec le sionisme. Son dernier livre fut L’économie mondiale à bout de souffle : l’ultime crise du capitalisme, édité en 2011 par L’Harmattan.

Chérif Boudelal,
France.

 




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