Afghanistan .
Le transfert,
d’ici six
mois, au gouvernement
afghan du
contrôle de la prison de Bagram
ouvre la
voie à un
futur
partenariat stratégique
avec les Etats-Unis.
Ce
partenariat fixera les
termes de la
présence
américaine en Afghanistan après 2014, date
du retrait
des forces étrangères.
Un
obstacle de moins
Soucieux
de conclure
un futur
partenariat
stratégique avec l’Afghanistan,
avant le
sommet de l’Otan qui
doit se
tenir en mai
à Chicago, les
Etats-Unis
ont calmé le
jeu cette
semaine avec
Kaboul afin
d’atténuer les tensions dues
à l’affaire
de l’incinération des
Corans dans
une base
militaire américaine qui
a déclenché des manifestations
en Afghanistan. Samedi, les
Etats-Unis se
sont
engagés à
transférer,
d’ici six mois, au
gouvernement afghan le
contrôle de
leur prison controversée
de Bagram,
l’une des conditions posées
par Kaboul
à la signature du
partenariat
entre les deux pays.
En fait,
ce
nouveau partenariat
fixera les
termes de la présence
américaine en Afghanistan après
2014, notamment
l’éventuel
établissement de bases
militaires permanentes,
un sujet sensible
dans un pays
historiquement
allergique
à toute
présence
militaire étrangère.
L’accord
sur le transfert de la
prison a été
signé au
lendemain d’une
conférence
vidéo
entre M.
Karzaï et son homologue
américain Barack
Obama où
ces
derniers ont «
noté des
progrès en vue de la
conclusion du
partenariat ».
En fait,
le transfert de
Bagram,
parfois surnommée le «
Guantanamo afghan »,
était
réclamé de longue date
par le président afghan.
Il est
l’une des conditions
posées par
Karzaï, fin février,
afin de signer le
partenariat avec Washington.
Parmi ces
conditions figurent le respect
de la souveraineté
nationale de
l’Afghanistan, la fin des raids
des forces internationales et le
transfert aux
autorités
afghanes du
contrôle de la prison de
Bagram,
devenue l’un des
symboles de
l’occupation américaine.
De
manière progressive
Selon
les experts, le transfert de la
prison — l’un des
symboles de
l’occupation américaine —
est
une «
victoire » pour le président
afghan. Samedi, le
ministre afghan de la
Défense, le
général Abdul Rahim
Wardak, a
salué « un pas important dans
le renforcement de la
souveraineté
nationale »
afghane, précisant
que le
transfert s’effectuerait
de manière progressive
sur six
mois. Environ 3 000 prisonniers
— talibans
ou membres
d’Al-Qaëda qui
luttent
contre les Occidentaux
à Kaboul
depuis 2001 —
sont
détenus dans
cette prison.
Redoutant
que les prisonniers de
Bagram ne
soient
désormais relâchés
à tort et à
travers par les Afghans,
l’accord du
transfert de la prison a
stipulé que
les autorités
afghanes
doivent informer les Américains
de leurs
projets de libération de
prisonniers et «
prendre en
considération favorablement
» leurs
éventuelles objections. Les
Américains y maintiendront
pendant un an
une
présence technique, logistique
et de conseil.
Or,
ce
pas sur la
voie du
partenariat
stratégique bilatéral
semble plus
ou moins
menacé, suite au massacre par un
soldat
américain de 16 civils
afghans dimanche.
Alors que
le président
Obama a
manifesté à son homologue
afghan sa « consternation » et
sa « peine
» suite à
l’accident, les talibans
ont promis
de redoubler
leurs
attaques contre les «
sauvages
américains malades
mentaux » pour
venger le massacre des
civils.
Pire encore, le Parlement
afghan a
exigé lundi
que les
coupables américains
du massacre
soient jugés
lors d’un
procès public en Afghanistan.
Maha
Al-Cherbini