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 Semaine du 7 au 13 juillet 2010, numéro 826

 

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Iraq . Le vice-président américain Joe Biden s’est rendu à Bagdad cette semaine pour tenter de trouver une issue à la crise politique, au moment où les Etats-Unis se préparent à retirer une partie de leurs troupes.

Washington veut débloquer la situation

Afin de tenter de débloquer la crise politique en Iraq, le vice-président américain Joe Biden a appelé les dirigeants iraqiens à mettre de côté leurs intérêts personnels, pour former un gouvernement et sortir l’Iraq de l’impasse politique. Biden a lancé cet appel après avoir rencontré séparément les deux principaux prétendants au poste de premier ministre, le sortant Nouri Al-Maliki, et l’ex-chef du gouvernement Iyad Allawi. « L’avancée des négociations dépend de la volonté de faire passer vos intérêts individuels après le bien commun. Je plaide auprès de vous pour que vous terminiez ce que vous avez commencé. A mon humble opinion, pour atteindre vos objectifs, il faut que chacune de vos communautés soit représentée de façon proportionnelle dans ce nouveau gouvernement », a déclaré Biden, lors de sa visite de deux jours en Iraq.

Quatre mois après les législatives qui n’ont donné à aucun parti la capacité de gouverner seul, les Iraqiens attendent toujours de connaître le nom de leur prochain chef de gouvernement et la composition de l’exécutif. Ce blocage inquiète les Etats-Unis qui doivent avoir retiré dans les deux prochains mois l’ensemble de leurs troupes de combat d’Iraq. Washington préférerait que ce départ se déroule dans un contexte politique apaisé alors que la situation reste instable sur le front de la sécurité. Sept ans après l’invasion, qui a entraîné la chute de l’ex-président Saddam Hussein, les Etats-Unis disposent actuellement de 77 500 soldats en Iraq, un contingent qui doit être ramené à 50 000 au 1er septembre.

Après des entretiens avec les deux partis, Biden a annoncé que le Bloc iraqien, l’Alliance de l’Etat de droit (AED, ndlr), l’Alliance nationale iraqienne (ANI) et l’Alliance kurde vont tous devoir « jouer un rôle important dans ce nouveau gouvernement pour qu’il fonctionne ». Le Bloc iraqien dirigé par M. Allawi, un chiite soutenu par les sunnites, est sorti en tête du scrutin (91 sièges sur 325) devant l’AED de M. Maliki. Ce dernier est parvenu à forger, avec les chiites de l’ANI, une coalition qui peut être majoritaire au Parlement avec l’appui des Kurdes, mais son maintien au pouvoir ne fait pas consensus au sein même de cette alliance. De son côté, M. Allawi fait valoir que sa victoire en nombre de sièges lui donne le droit de devenir premier ministre, et il a mis en garde contre un risque de nouvelles violences confessionnelles si la voix des sunnites n’était pas prise en compte. A cet égard, ni M. Maliki ni M. Allawi ne semblent disposés à renoncer au fauteuil de premier ministre.

De l’autre côté, le porte-parole du gouvernement, Ali Al-Dabbagh, a indiqué que M. Biden avait insisté auprès de M. Maliki sur la nécessité pour les Iraqiens de former eux-mêmes un gouvernement, sans pressions régionales. De même, le premier ministre a espéré que les rivaux iraqiens parviendraient à un accord avant le 14 juillet. Date-limite à laquelle le Parlement iraqien, qui désigne notamment le chef du gouvernement, doit à nouveau se réunir.

Contre l’ingérence américaine

En première réaction sur ces annonces, le chef radical chiite Moqtada Sadr a exhorté dans un communiqué MM. Allawi et Maliki à ne pas se laisser influencer par Washington, et plusieurs centaines de ses partisans ont manifesté à Koufa (centre) contre la présence de M. Biden. « Leurs entretiens doivent permettre d’appliquer l’agenda iraqien et non l’agenda américain », a estimé M. Sadr, dont la milice, l’Armée du Mahdi, a plusieurs fois affronté les forces américaines depuis l’invasion du pays. Défendant son pays, Biden a affirmé que les Etats-Unis n’ont pas d’agenda caché. « Tout ce que nous voulons, c’est que vous progressiez comme une démocratie indépendante et prospère. J’appelle les candidats au poste de premier ministre à privilégier l’intérêt de l’Iraq sur leur propre intérêt et à faire des concessions en faveur du meilleur candidat. Celui qui reste longtemps à ce poste risque la dépravation », a dit Moqtada Sadr.

Le mouvement sadriste avait annoncé en mai qu’il n’était finalement pas opposé au maintien au pouvoir de M. Maliki, en poste depuis 2006, tout en émettant des « réserves » sur son compte. Moqtada Sadr lui-même avait qualifié en avril M. Maliki de « menteur ». Le mouvement sadriste voue une rancune tenace au premier ministre, qui a lancé en 2008 une campagne militaire contre l’Armée du Mahdi. « Le Parlement a le devoir d’élire quelqu’un qui n’est pas un dictateur, pas l’homme d’un parti, pas un Américain, pas un membre du Baas et pas un ennemi du peuple », selon le texte.

Or, en Iraq, le choix du premier ministre dépend aussi des pressions étrangères, américaines d’un côté et iraniennes de l’autre. Si Maliki est le candidat favori du camp des chiites soutenu par l’Iran, Allawi est, lui, soutenu par les Etats-Unis. Selon les analystes, le conflit entre les deux hommes ne sera réglé qu’avec un certain compromis entre les deux puissances qui les soutiennent. « Cette rivalité au sommet reflète tout simplement le conflit entre les Etats-Unis et l’Iran. Ces deux pays ont une influence importante sur la politique intérieure de l’Iraq, ils peuvent exercer de fortes pressions sur les partis en conflit pour qu’ils se mettent d’accord sur la formation du nouveau gouvernement », explique le Dr Mohamad Al-Kadr, politologue au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram. Reste donc à trouver un compromis qui satisfait les différentes parties palestiniennes ainsi que les forces étrangères qui ont leur mot à dire.

Maha Salem

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