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 Semaine du 7 au 13 juillet 2010, numéro 826

 

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Arts

Festival de la danse moderne. Contrairement à sa discipline rebelle, la danse moderne puise dans les formes « traditionnelles » à travers cette 11e édition qui vient de s’achever.

Aux rythmes des peuples

Le hip-hop, le break dance, le tango, le flamenco, la danse africaine … étaient présents durant cette 11e édition du Festival international de la danse moderne. Au cours de trois semaines, des spectacles ont témoigné de la recherche orientée des chorégraphes vers le folklore et la tradition, tout en mettant en évidence la beauté du geste. La danse moderne,  en restant loin du ballet classique, a rejeté sa nature rebelle et a renoué des liens avec des types de danses spécifiques, aux couleurs et rythmes des peuples.

La compagnie tunisienne de Sybel Ballet théâtre, dans son spectacle intitulé « Houma », a présenté un show de hip-hop tout court. La chorégraphe Syhem Belkhodja a associé cette danse d’origine américaine à l’esprit très contestataire des jeunes dans les quartiers populaires tunisiens. Dans « Chut », donné par la même compagnie, il y avait certains mouvements adoptés du hip-hop et du break évoquant un esprit de conflit,  de concurrence et de colère. Les jeunes protestent par leurs corps.

Ce fut de même avec  la compagnie française  Pokemon Crew. Les danseurs ont réussi à transformer cette danse de la rue si violente en une chorégraphie  qui retrace l’actualité politique et économique, adoptant un langage particulier. « Le théâtre a toujours ses codes qu’on doit respecter, quant à la danse, c’est l’enjeu de chaque danseur », explique le chorégraphe et danseur de la compagnie, Ryad Fghani. 

« Le hip-hop est la danse des gangs, de la rue. Des rythmes forts et des mouvements rapides, c’est beau … mais il ne faut pas oublier la danse », souligne Walid Aouni, directeur du festival. 

Le flamenco s’est fusionné  avec la chorégraphie moderne  à travers le spectacle exceptionnel Florescencia de la compagnie suisse Flamencos en route. La chorégraphe et directrice de la compagnie Birgitta Luisa Merki suit bien les traces de son professeur, Susanna, danseuse légendaire de flamenco. Sans robes colorées ni châles traditionnels, les danseuses portent des robes ou des jupes vastes de couleurs sobres qu’elles manipulent bien en dansant, afin de changer leurs postures. Parfois, le mouvement des danseurs gagne une expression corporelle amplifiée avec la danse moderne. Et parfois une danseuse moderne, comme Karima Nayet, s’exprime juste par son corps face à un danseur de flamenco. Elle monte sur ses pieds et, lui, il se met à danser le flamenco, excellant le jeu des claquements des pieds. Une chorégraphie assez romantique et émotive.

La danse africaine aussi s’est manifestée à travers Thermomètre du chorégraphe égypto-tchadien Moustapha Haroune. Sa double culture est de mise. La fusion est donc nécessaire.

Le disco, le tango, le moderne, les gestes rituels de lamentation ou autres étaient présents dans le spectacle de l’Egyptienne Salli Ahmad, Ce n’est pas un rêve. Pour une première création, Salli, à l’origine danseuse star de la troupe Danse théâtre de l’Opéra du Caire, a voulu montrer toute son expérience en matière de danse. Malgré l’originalité de son spectacle, la pluralité des danses constituait un surplus.

Loin des danses traditionnelles, certains spectacles ont montré une chorégraphie bien élaborée où la danse se mêle aux gestes d’acrobatie, misant sur la flexibilité et la souplesse des danseurs. La société dit, de la compagnie grecque Migma, a dévoilé une expression corporelle enthousiasmée, énergétique et ardente.  Le spectacle a dénoncé les préjugés et les frustrations qu’impose la société aux jeunes. Les corps des danseurs accrochés à des cordes élastiques  permettaient de grands sauts et des spirales en l’air. 

La compagnie américaine de Natasha Carlitz a fait le pari de la danse pour la danse ; les gestes d’acrobatie ont donné lieu à des postures originales.

Même dans La feuille de l’olivier de la Tunisienne Nawal Skandrani, la danse retrouvait son énergie. Elle se mêlait aux projections vidéo et aux poèmes de Mahmoud Darwich entre autres.

« Actuellement, on ne nie pas que les concepts de la non danse sont de plus en plus répandus en Europe. Mais on a toujours envie de voir de la danse », estime Walid Aouni. Certes, les spectacles de cette édition, par rapport à ceux des deux années précédentes, ont fait revivre les danses traditionnelles.

May Sélim

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