Al-Ahram Hebdo, Arts | Un genre qui se cherche une place
  Président
Abdel-Moneim Saïd
 
Rédacteur en chef exécutif
Hicham Mourad
  Conseiller de la rédaction
  Mohamed Salmawy
Nos Archives

 Semaine du 7 au 13 juillet 2010, numéro 826

 

Contactez-nous Version imprimable

  Une

  Evénement

  Enquête

  Dossier

  Nulle part ailleurs

  Invité

  Egypte

  Economie

  Monde Arabe

  Afrique

  Monde

  Opinion

  Société

  Arts

  Livres

  Littérature

  Visages

  Environnement

  Voyages

  Sports

  Vie mondaine

  Echangez, écrivez



  AGENDA


Publicité
Abonnement
 
Arts

Cinéma.  Après Tir enta envole-toi) en 2009, Ahmad Al-Guindy renoue avec la parodie dans La taragoe wa la estesslam (sans recul, ni résignation), actuellement en salles.

Un genre qui se cherche une place

Avec Austin Powers pour les James Bond ou Scary Movie pour des films d’horreur comme Scream, les parodies hollywoodiennes sont un genre développé et apprécié. Dans le cinéma égyptien, il n’en est qu’à ses débuts avec quelques balbutiements passés. Dans les années cinquante, Ismaïl Yassine yoqabel Rayya wa Sekina (Ismaïl Yassine rencontre Rayya et Sekina), avec Ismaïl Yassine et Soraya Helmi, est une parodie de l’œuvre mythique de Salah Abou-Seif, traçant le parcours des deux criminelles Rayya et Sekina. Et dans les années 1990, Gharam wa enteqam bel satour (amour et vengeance par le couperet) de Mohamad Chebl a singé plusieurs films dont le célèbre film indien Sangam et le hollywoodien Rocky. « Ce genre à part entière a toujours été présent sur le grand écran en Occident sous forme de critique, de dérision, ou d’humour et avec en principe le but de faire rire sans pour autant chercher à nuire à l’auteur », explique le réalisateur Ahmad Al-Guindi.

Diplômé de l’Institut de cinéma en 2000, ex-assistant de plusieurs réalisateurs de renom tels Tareq Al-Eriane et Amr Arafa, Al-Guindi a toujours voulu se pencher sur un genre différent. « C’est surtout la comédie qui m’intéresse. Mais mon objectif principal est de faire une comédie inhabituelle. La parodie me paraît donc un moyen favorable, à condition qu’elle soit inhérente à la ligne dramatique, sinon elle risque d’être insignifiante et lourde ». Ainsi, après deux films comiques, il a entamé son parcours de films parodiques l’année dernière avec Tir enta  qui a fait un tabac, puis La taragoe wa la estesslam (sans recul ni résignation), actuellement en salles. Plutôt fantastique, le réalisateur a fait dans Tir enta la parodie des films indiens ainsi que des feuilletons saïdis (de Haute-Egypte), alors que La taragoe wa la estesslam est du genre comédie-action. « Dans le nouveau film, on fait la parodie du film égyptien d’espionnage Eadam mayet (condamnation d’un mort) de Ali Abdel-Khaleq. Des clins d’œil à quelques clichés que l’on retrouve dans les films égyptiens comme la fin heureuse, les chansons naïves des enfants … ». Ce genre crée sans doute une ambiance singulière. Et le rire est suscité grâce au jeu sur la mémoire collective. Ce genre implique-t-il une technique particulière ? « Tout commence au stade de l’écriture qui doit avoir un degré de représentation critique. Ensuite, la nature des scènes dicte au réalisateur sa manière de les traiter, comme c’est le cas pour les autres genres ».

Tenir l’équilibre

Les thèmes des deux films réapparaissent de manière récurrente au cinéma. Ecrit par Ahmad Al-Guindi lui-même avec comme héros Ahmad Mekki et l’écrivain Omar Taher, Tir enta a traité d’un jeune homme, terre à terre, cherchant à changer de caractère pour attirer l’attention de sa dulcinée. Dans La taragoe wa la estesslam, écrit aussi par Ahmad Al-Guindi avec Ahmad Mekki et Chérif Naguib, le scénario aborde l’histoire du sous-chef d’un gang, sans manquer de péripéties policières. L’idée est toujours simple, mais la question reste la suivante : comment réussir à tenir l’équilibre entre la comédie, la satire sociale et la réflexion sur le comportement des héros ? « Dans le cinéma, comme dans la littérature, les thèmes sont répétitifs. Mais le défi est de savoir les présenter sous une forme nouvelle et selon un rythme loin de la monotonie ». L’initiative est à saluer. Mais elle suscite quand `même l’étonnement : pourquoi envisager ce genre maintenant, alors que le cinéma égyptien souffre au niveau de ses productions ? « L’année dernière, la production d’un film de ce genre était un risque. La société de production s’y est lancée avec beaucoup de prudence. Mais cette année, la situation est différente avec le succès de l’année dernière. Je me demande pourquoi, avec le progrès technique du septième art, on accepte d’être prisonnier de la tragédie ou de la comédie. Les genres sont nombreux et flexibles, alors il est impératif de renouveler » .

Lamiaa Al-Sadaty

Retour au sommaire

 




Equipe du journal électronique:
Equipe éditoriale: Névine Kamel- Howaïda Salah -Thérèse Joseph
Assistant technique: Karim Farouk
Webmaster: Samah Ziad

Droits de reproduction et de diffusion réservés. © AL-AHRAM Hebdo
Usage strictement personnel.
L'utilisateur du site reconnaît avoir pris connaissance de la Licence

de droits d'usage, en accepter et en respecter les dispositions.