Football.
La 52e édition du championnat national commence vendredi.
Récent vainqueur de la Super Coupe d’Egypte, et face à des
adversaires empêtrés dans de nombreux problèmes, Ahli est le
grand favori pour un 5e titre consécutif.
Des prévisions en faveur d’Ahli
La
saison 2008/2009 commence ce vendredi. Certains avancent
déjà l’idée d’un cinquième titre pour Ahli, qui se trouve
sans réelle concurrence, ce qui devrait ôter tout spectacle
au jeu, à l’instar des quatre dernières saisons. Mais
d’autres, plus optimistes, espèrent voir une saison bien
différente des précédentes.
Les Rouges ont déjà rapidement confirmé leur supériorité
avec deux victoires consécutives en une seule semaine contre
leur rival, Zamalek. « Ahli a montré les dents dès le début
de la saison. C’est une équipe très puissante, stable, qui
possède un effectif très riche en talents. La puissance des
Rouges réside dans la flexibilité technique de la majorité
des joueurs. Ce qui donne à leur entraîneur le luxe de
pratiquer plusieurs tactiques sans changer le squelette de
l’équipe », explique Mahmoud Al-Gohari, directeur technique
de la Fédération égyptienne de football.
Déterminé à conserver son titre de champion d’Egypte, Ahli a
procédé à un large recrutement (9 joueurs) cet été afin de
renforcer l’effectif de l’équipe, déjà riche. A la tête de
ces recrues, on peut citer Ahmad Hassan, le capitaine de la
sélection nationale et ex-joueur d’Anderlecht (D1, Bel),
ainsi que Sayed Moawad, l’ancien latéral gauche d’Ismaïli.
Ce duo en plus de stars comme Abou-Treika, Barakat, Metaab,
Flavio et son compatriote Gilberto font d’Ahli une équipe
imbattable.
Zamalek et Ismaïli, des rivaux classiques
Contrairement à la stabilité qui règne dans la Citadelle
rouge, le climat au sein de Zamalek et Ismaïli, les deux
rivaux classiques d’Ahli, laisse à désirer. Zamalek, qui a
remporté son premier titre depuis 4 saisons (Coupe
d’Egypte), a témoigné d’un été très chaud. Les problèmes
n’ont cessé de se multiplier au sein du club : différends
entre les joueurs et l’administration, démission de
l’entraîneur, instabilité administrative surtout après
l’annulation des élections du conseil administratif du club,
qui était selon plusieurs observateurs la seule solution
pour sauver le club, et finalement un directeur technique
qui a raté la moitié de la préparation de l’équipe. Et même
si le Conseil national du sport a nommé un nouveau conseil
d’administration pour diriger le club, la situation reste
ambiguë chez les Blancs.
Côté technique, l’équipe a fait un recrutement important
avec l’arrivée de 7 joueurs, dont trois grandes vedettes à
l’image d’Aymane Abdel-Aziz, Hani Saïd et l’international
ghanéen Junior Agogo. Un recrutement qui n’a pas encore
porté ses fruits vu l’arrivée tardive de la majorité des
joueurs qui ont raté une longue partie de la préparation de
l’équipe. « C’est vrai que la performance de l’équipe
n’était pas très bonne, mais à mon avis, elle est très
satisfaisante vu le grand nombre de problèmes affrontés par
l’équipe », explique Raïner Hollman, nouveau directeur
technique de Zamalek. « Je reste toutefois sûr de la
capacité de l’équipe de retrouver sa force d’antan. On a
encore besoin de temps surtout avec les grandes
modifications qui ont eu lieu dans l’effectif de l’équipe.
Mais d’une façon globale, je ne suis pas inquiet du sort de
l’équipe cette saison, surtout après le retour de Chikabala
en novembre prochain », ajoute-t-il.
Si Zamalek souffre, la situation est pire à Ismaïli. Outre
les problèmes administratifs qui ont secoué le club à
l’intersaison, l’équipe de football du club a perdu deux de
ses grands atouts, à savoir le milieu Hosni Abd-Rabbo,
meilleur joueur lors de la dernière CAN, prêté à Ahli Dubaï,
et Hani Saïd, le libero des Pharaons transféré à Zamalek.
Une grande perte pour les Derviches, vu la grande importance
de ces deux joueurs qui figurent parmi les pions essentiels
de la sélection nationale. « On a dû vendre ces deux stars
afin de répondre aux exigences financières des autres
joueurs. C’est clair que le club traverse une grande crise
financière », confie Ali Abou-Greicha, président du comité
technique à Ismaïli.
Malgré le départ de ces deux stars, le recrutement du club
n’était pas à la hauteur des ambitions de ses supporters. A
l’exception d’Ibrahim Saïd, défenseur d’Ankaragucu (Tur),
les autres recrues sont des joueurs inconnus à l’instar de
Farid Dowidar (Gomhouriyet Chébine), Mohab Saïd (Tanta) et
Mohamad Eid (Talaë Al-Gueich). Ce qui s’est reflété sur les
résultats de l’équipe, loin d’être rassurants. Ismaïli a
quitté tôt le tournoi international d’Al-Karama qui s’est
achevé la semaine dernière en Syrie après deux nuls contre
Zofar (Oman) et Al-Karama (Syrie) respectivement 3-3 et 1-1
avant de perdre 1-2 contre la sélection syrienne juniors.
Enppi, l’étalon noir
Loin de Zamalek et d’Ismaïli, le vrai danger cette saison
vient d’Enppi. Cette équipe qui a fait parler d’elle lors
des matchs retour de la saison dernière. Les jeunes d’Anouar
Salama ont beaucoup séduit en se hissant jusqu’à la finale
de la Coupe d’Egypte et ils étaient proches du titre, mais
les Blancs, grâce à leur large expérience, ont privé Enppi
d’une coupe méritée.
C’est une équipe jeune qui possède de nombreux talents dans
son effectif, comme Ahmad Al-Mohamadi, Abdel-Aziz Tewfiq,
Islam Awad et Ahmad Raouf. La convocation de ce quatuor dans
les rangs des Pharaons explique à elle seule le succès
réalisé par Anouar Salama, directeur technique d’Enppi, qui
a réussi à construire une équipe très puissante. « Notre
objectif l’année dernière était de construire une nouvelle
équipe capable d’assurer l’avenir du club. Mais, cette
saison, je peux dire que mon équipe est fin prête pour le
titre », confie Salama. C’est vrai que le recrutement du
club a été restreint (4 joueurs), mais il est important du
point de vue qualité, surtout avec le retour de l’ancien
gardien de l’équipe Essam Mahmoud, qui va sans doute
remédier à la grande faiblesse de l’équipe au poste de
gardien.
Le trio promu
Reste Ittihad Al-Chorta, Pétrole Assiout et Olympique
d’Alexandrie, trois équipes promues en D1 cette saison. Al-Chorta
fait son retour en D1 après 33 ans d’absence, mais cette
fois, les policiers seront sous le commandement de Talaat
Youssef, qui est parvenu à se positionner à la 4e place avec
Talaë Al-Gueich la saison dernière. Ce dernier est très
optimiste quant au sort de son équipe, surtout après ses
bons résultats lors des matchs de préparation (ndlr : une
victoire 1-0 contre Ahli et un nul passif contre Zamalek),
mais en même temps il reste réaliste. « Notre objectif est
de conserver notre place en D1, et je pense que ça ne sera
pas difficile vu la grande détermination de mes joueurs et
leur bonne performance lors des matchs de préparation. Mais
ce qui m’inquiète c’est que l’équipe ne soit pas encore
parvenue à l’homogénéité nécessaire après avoir recruté 13
joueurs », explique Talaat Youssef.
De l’autre côté, Pétrole Assiout est revenu dans l’élite
après avoir passé une seule saison en D2. Pour Mohamad Amer,
directeur technique de l’équipe, cette saison sera
différente de la précédente en raison du recrutement de
plusieurs éléments expérimentés dont l’ex-capitaine d’Enppi,
Samir Sabri, et son coéquipier le gardien Moustapha Kamal.
Quant à l’Olympique d’Alexandrie, sa mission de maintenir sa
place en D1 sera très difficile surtout que le club ne
possède que peu de moyens financiers. En outre, l’équipe
aura un rendez-vous assez difficile dès la première journée
puisqu’elle rencontrera Ahli, le grand favori pour le titre.
Mohamad Mosselhi