En bref
Nucléaire
Les incidents nucléaires qui se sont multipliés ces
dernières semaines en France posent la question de la
radioactivité des déchets stockés ou entreposés sur 899
sites, tandis que certaines matières faiblement radioactives
restent disséminées dans l’environnement. Entreposés après
avoir été fondus dans du verre, les déchets hautement
radioactifs issus du cœur des centrales nucléaires ne
représentent que 0,2 % du volume total, mais dégagent près
de 92 % de la radioactivité. Une grande quantité de déchets
restent actuellement entreposés près des centrales
nucléaires, des centres de recherche ou de l’armée, ou sont
regroupés en surface en attendant leur stockage définitif.
Par ailleurs, la France compte 200 anciennes mines
d’uranium. La dernière a fermé en 2001. 19 d’entre elles qui
comportent des résidus sont surveillées. Mais lors de
l’extraction de l’uranium, des pierres dites « stériles »
ont aussi été remontées à la surface à côté du « Yellow Cake
», le minerai à enrichir. Une partie de ces caillasses a été
utilisée pour construire des remblais (comme pour les routes
ou les parkings) dont la radioactivité, faible, reste par
endroits jusqu’à plusieurs centaines de fois supérieurs à
celle du granit, selon la Commission de recherche et
d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad).
« Il nous semble tout à fait légitime de demander
l’enlèvement de ces remblais qui vont être radioactifs
pendant des milliards d’années », a déclaré Bruno Chareyron,
de la Criirad. Il ajoute que pour Areva, « le coût serait
dérisoire, alors que les coûts de gestion sur des millions
d’années pour la société seront autrement plus élevés ». A
Saint-Priest-la-Prugne, dans le massif du Forez (Loire), six
sites ont été décontaminés par Areva et deux autres doivent
encore l’être, sur environ 80 où des « stériles » ont été
utilisées. Insuffisant, selon la Criirad, qui demande à
l’exploitant nucléaire « d’assumer ses responsabilités
jusqu’au bout ». Areva, qui emploie 100 personnes et dépense
40 millions d’euros par an pour la surveillance des
anciennes mines, estime que la radioactivité près des
anciennes mines est proche des valeurs naturelles.
Le groupe reproche à la Criirad « d’utiliser les mesures sur
le thème de la peur », selon Yves Dufour, son porte-parole
sur les activités minières. L’augmentation de la
radioactivité dans les anciennes régions minières est de
l’ordre du millisievert par an, une quantité inférieure à la
radioactivité naturelle moyenne, souligne M. Dufour.
Mississippi
Plus de 300 membres des services d’urgence tentaient la
semaine dernière de contenir une grave pollution au fioul à
l’embouchure du Mississippi, dans le sud des Etats-Unis,
près de La Nouvelle-Orléans, provoquée par une collision
entre un pétrolier et une barge. Près de 1 600 tonnes
d’hydrocarbures ont été déversés dans le fleuve quand un
pétrolier battant le pavillon libérien, le « Tintomara », et
une barge de la compagnie American Commercial Lines, tirée
par un remorqueur, se sont heurtés, selon les garde-côtes
américains. L’accident n’a fait aucun blessé. Le pétrolier
de 183 mètres n’a pas été endommagé, mais la barge a été
quasiment brisée en deux et une épaisse nappe de fioul s’en
est dégagée.
Après avoir été interdit sur 160 km, de La Nouvelle-Orléans
(Louisiane, sud) au Golfe du Mexique, le trafic fluvial a
été rouvert la semaine dernière, mais au compte-gouttes,
selon les garde-côtes. Des barrages flottants ont été
installés afin de contenir la pollution.
De son côté, les responsables de La Nouvelle-Orléans, dont
le maire Ray Nagin, ont indiqué aux habitants que l’eau du
robinet restait potable, bien qu’une tenace odeur
d’hydrocarbures flotte dans l’air de la métropole, déjà
éprouvée à la fin de l’été 2005 par l’ouragan Katrina.
La fermeture du port de La Nouvelle-Orléans a pour
conséquences des pertes de quelque 100 millions de dollars
par jour, et l’impact économique sur toute la zone touchée
atteint 275 millions de dollars quotidiens, a affirmé le
président du port, Gary LaGrange, cité par le journal local
New Orleans Times-Picayune.