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 Semaine du 6 au 12 février 2008, numéro 700

 

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Economie

Tunisie. C’est le premier pays de la rive sud de la Méditerranée à avoir intégré début 2008 la zone de libre-échange avec l’Union européenne. Focus. 

Un grand pas vers l’Europe 

Le premier janvier 2008 a marqué l’entrée de la Tunisie dans une zone de libre-échange avec l’Union européenne pour les produits industriels. Il s’agit en fait du premier pays de la rive sud de la Méditerranée à avoir achevé les différentes étapes de la mise en place d’une zone de libre-échange avec l’Union européenne. Et cela vient couronner un long processus de préparation qui a commencé dix ans plus tôt avec la Déclaration de Barcelone.

Quatre listes de produits avaient été établies et la levée des taxes douanières sur les produits n’ayant pas de similaires fabriqués en Tunisie, a été accélérée, depuis 1996. C’est ainsi que la première liste (12 % des importations) a concerné les matières premières et les équipements. La deuxième liste, sur une période de 5 ans, a porté sur les produits semi-finis et une troisième liste (sur 12 ans : 1996-2007) sur les produits ayant leurs similaires fabriqués en Tunisie, jugés compétitifs, avec le maintien d’une taxe de 1,72 %. La quatrième liste, touchant les produits semi-fabriqués qui ont leurs équivalents nationaux et ayant la capacité de concurrencer les produits européens, comme le marbre, le papier, les pièces détachées des automobiles et le prêt-à-porter, a été entamée en 2001, la levée des taxes s’est effectuée sur 8 ans et s’est achevée le 31 décembre 2007.

Pour les produits agro-alimentaires, la levée des taxes a concerné uniquement le volet industriel du secteur, alors que le volet purement agricole (taxe de 10,43 %), a été maintenu pour permettre à ce secteur de gagner en performance. Une liste négative a été établie, comportant les produits non concernés par la levée douanière (pâtes alimentaires, yaourt, tapis). Au cours de la prochaine étape, la Tunisie engagera des négociations avec l’UE pour la libéralisation des échanges dans l’agriculture et les services.

Pour l’instant, le dada de la Tunisie c’est le jean qui est devenu le premier produit tunisien exporté. En 2006, 396,8 millions d’euros ont été enregistrés pour plus de 36 millions de pièces exportées. Le principal débouché du jean tunisien est essentiellement l’Europe. Les Italiens sont les Européens qui enfilent le plus le jean « Made in Tunisia ». La Tunisie se classe quatrième fournisseur de jean de « l’UE à 25 » avec près de 23 % des approvisionnements après la Turquie, le Bangladesh et la Chine. « Si les pays pétroliers ont recours au pétrole comme arme stratégique, nous, la nôtre avec l’Union européenne ce sont les pantalons », ironise un homme d’affaires tunisien.

Or, malgré ce pas notoire en matière de partenariat avec l’UE, beaucoup d’experts craignent que cette zone de libre-échange n’ait des retombées néfastes sur la production nationale. Selon Moncef Mouallehi, chef d’entreprise, « les consommateurs tunisiens se tourneront vers les produits étrangers au détriment des produits locaux, ce qui entraînera par la suite la fermeture d’un bon nombre d’entreprises et une hausse du chômage », ajoutant qu’« en l’absence de protection, la Tunisie se contentera d’être un marché de consommation des produits de la machine industrielle européenne ». « La zone de libre-échange entre la Tunisie et l’Union est une arme à double tranchant », explique la directrice du Centre des jeunes dirigeants, Monia Jeguirim Essaidi. Les entreprises tunisiennes pourront désormais assurer une promotion efficace de leurs produits en Europe, mais à la seule condition qu’elles modernisent leurs outils et leurs processus de production. Et d’ajouter : « Si les entreprises tunisiennes continuent d’appliquer leurs méthodes traditionnelles et obsolètes, elles péricliteront et disparaîtront ; ce qui entraînerait de plus grandes difficultés sur le marché de l’emploi et les conditions économiques en général ».

Le gouvernement se frotte les mains en arborant des chiffres plus que bons. Les exportations vers l’Union européenne ont enregistré une progression annuelle moyenne de 10 % de 1996 à 2006, alors que les importations ont progressé moins vite avec un taux de 7,5 %, ce qui a influé positivement sur l’équilibre de la balance commerciale.

Et pour apaiser la crainte du spectre du chômage, le gouvernement souligne avec les chiffres que le nombre d’entreprises créées en partenariat avec l’Europe est passé de 40 à 160 par an, plus de 2 000 unités européennes opèrent actuellement en Tunisie. La machine est donc lancée et le bilan est à venir.

Ibtessam Zayed

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