Al-Ahram Hebdo,Monde | Olmert ignore les critiques
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 Semaine du 6 au 12 février 2008, numéro 700

 

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Israël. Le gouvernement d’Ehud Olmert s’accroche au pouvoir malgré le rapport Winograd sur les ratés de la guerre du Liban en juillet 2006, qui a dénoncé des manquements graves au niveau militaire et politique.

Olmert ignore les critiques

La publication du rapport Winograd sur les défaillances de la guerre du Liban, en été 2006, n’a pas réussi à affaiblir le gouvernement bien que la majorité du peuple israélien (plus de 57 %) réclame la démission immédiate du premier ministre Ehud Olmert. Le chef du parti de droite Likoud et ancien premier ministre Benyamin Netanyahu a appelé M. Olmert à démissionner le plus vite possible : « L’Etat est dirigé par un premier ministre inapte qui ne mérite pas d’être aux commandes », a-t-il fustigé. Selon tous les sondages, Netanyahu serait le favori des élections au cas où Olmert démissionnerait.

Plus fort, surtout que le rapport Winograd l’avait « épargné personnellement », M. Olmert a répondu qu’il n’avait l’intention ni de démissionner ni d’organiser des élections anticipées. Il a seulement affiché sa bonne volonté de « corriger les erreurs » du passé. Le cabinet d’Olmert a même confirmé qu’il allait « continuer à travailler » et ses alliés politiques confient qu’il envisage un élargissement de sa coalition pour poursuivre le chemin escarpé des négociations de paix engagées avec les Palestiniens sous la pression du président américain George Bush. Selon les analystes, cette disculpation d’Olmert a renforcé sa volonté de rester au pouvoir et conforté sa position politique.

Marchant sur les traces d’Olmert, le porte-parole de l’armée à Tel-Aviv s’est empressé, dimanche, de redorer le blason des militaires en soulignant qu’« un processus de correction des erreurs a été engagé en 2007 ». Parallèlement, le chef du Parti travailliste israélien, le ministre de la Défense Ehud Barak, a annoncé, dimanche, qu’il restait au gouvernement en dépit des critiques de la commission d’enquête : « J’ai décidé de rester au gouvernement car je suis conscient des défis auxquels Israël fait face », a déclaré M. Barak, en référence notamment à la bande de Gaza, au Hezbollah libanais, à la Syrie et à l’Iran. La décision de M. Barak de rester au gouvernement, en contraste avec des engagements antérieurs, évite pour l’heure une crise majeure qui aurait entraîné des élections anticipées.

Mercredi dernier, le président de la commission d’enquête israélienne sur la guerre de l’été 2006 au Liban, le juge Eliyahou Winograd, avait annoncé que des « manquements graves » avaient été constatés au plus haut niveau des échelons militaire et politique durant le conflit. Il a cependant souligné que le premier ministre Ehud Olmert avait agi conformément à ce qui lui paraissait être dans l’« intérêt de l’Etat d’Israël ». Le chef du gouvernement israélien semble de fait sortir relativement « indemne » de ce rapport. De vives critiques auraient pu le fragiliser et compromettre ses objectifs de signer un traité de paix avec les Palestiniens dans un délai de 12 mois. Winograd a qualifié cette guerre de « conflit sans victoire » car l’armée israélienne n’avait pas apporté de réponse efficace aux tirs de roquettes du Hezbollah.

Ce même rapport israélien a été fustigé par Amnesty International pour avoir négligé d’enquêter sur les stratégies militaires qui n’ont pas fait de différence entre la population civile libanaise et les combattants du Hezbollah, et entre les cibles militaires et les infrastructures et propriétés civiles. « Le rapport est centré sur les erreurs stratégiques d’Israël et non pas sur les meurtres aveugles de civils libanais, dont 900 ont trouvé la mort en 33 jours de conflit, contre 159 Israéliens, des soldats pour la plupart », critique l’organisation.

Or, ce rapport n’intéresse pas seulement les Israéliens. D’autres aussi l’attendaient avec impatience tels les Américains. Déjà, les responsables de la diplomatie à Washington ne le cachent pas. Pour eux, le maintien au pouvoir d’Olmert est très important car tout changement à la tête d’Israël risquerait de compromettre l’initiative du président américain George W. Bush visant à relancer le dialogue israélo-palestinien. Plus grave encore, le départ d’Olmert laisserait la porte ouverte à Benyamin Netanyahu, opposé au processus de paix, pour occuper le poste de premier ministre. Selon tous les sondages, en cas d’élections anticipées, l’opposition de droite dirigée par le chef du Likoud, l’ancien premier ministre Benyamin Netanyahu, l’emporterait haut la main. Aussi, le chef du Likoud s’est-il dit favorable, vendredi, à un recours aux urnes pour redonner à Israël un « leadership responsable ». Une hypothèse qui jette l’effroi dans le cœur des Américains qui n’ont d’ailleurs pas épargné leurs efforts pour protéger le gouvernement Olmert. En utilisant leur veto pour empêcher l’adoption d’une résolution condamnant le blocus israélien imposé à la bande de Gaza au Conseil de sécurité de l’Onu, ils voulaient éviter à Olmert d’être sous les feux de la critique de la communauté internationale au moment où le rapport serait rendu public en Israël.

Côté libanais, ce rapport risque de déclencher une vive controverse sur cette guerre entre les partisans du Hezbollah, qui voient dans ce rapport une confirmation de la victoire du mouvement, et ceux qui estiment que le Hezbollah, en enlevant deux soldats israéliens en juin 2006, a provoqué une guerre qui a détruit le pays et tué des civils. Quant aux Palestiniens, ils semblent soulagés par ce rapport car ils considèrent Olmert comme un partenaire de paix et espèrent en finir avec le cauchemar israélien s’il poursuit le processus de paix. « La voie serait désormais dégagée pour un processus de paix sérieux qui aboutirait à la fin de l’occupation israélienne », espère le négociateur palestinien, Saëb Ereqat.

Maha Al-Cherbini

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