Al-Ahram Hebdo, Dossier | Kamal Khalil, « Tous les peuples commencent par l’économique pour aller vers le politique » 
  Président Morsi Attalla
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 25 au 31 Juillet 2007, numéro 672

 

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Dossier

Malaise Social . Kamal Khalil, président du Centre des recherches socialistes, explique les causes de l’extention de la protestation civile en Egypte.

« Tous les peuples commencent par l’économique pour aller vers le politique »  

Al-Ahram Hebdo : L’expansion des manifestations, des grèves et des sit-in dont on témoigne actuellement constitue-t-elle un phénomène nouveau ?

Kamal Khalil : La grève de 25 000 ouvriers du textile à Mahalla, le 8 décembre 2006, suivie d’une autre, celle des ouvriers de ciment, ensuite ceux des chemins de fer et du métro, représente une nouvelle vague de protestations que le pays est en train de vivre. Une situation qui n’est pas moins que celle qui a prévalu dans les années 1920 suite à la première guerre mondiale et la crise qui a suivi, et dans les années 1940, à l’occasion de la deuxième guerre mondiale. Cette vague s’explique essentiellement par la crise économique. En plus, ce nouveau phénomène n’est pas limité seulement aux ouvriers, mais la fièvre des manifs a gagné les enseignants dépendant du ministère de l’Education, qui ont exigé un cadre spécial pour eux, et ont obtenu gain de cause. Ce qui a encouragé les professeurs d’Al-Azhar presque dans tous les gouvernorats à exiger un statut similaire. L’aspect protestataire s’est étendu aux manifestations contre la pénurie d’eau de Borollos et celles contre le droit à l’habitat des citoyens de Qaleat Al-Kabch. L’esprit consistant à réagir a commencé à se transmettre spontanément, des usines à la campagne et aux rues, un peu partout. Aussi, ce phénomène a commencé à passer des simples groupes politiques aux classes sociales. C’est une chose positive, bien qu’il ne s’agisse que de revendications économiques. Mais les protestataires ont obtenu leurs droits, et l’esprit même de contestation s’est propagé à d’autres milieux que ceux traditionnels.

— Pensez-vous que des manifestations du même genre et intensité pourraient éclater pour des raisons politiques ?

— Tout mouvement au sein des ouvriers commence par une contestation du système économique avant de passer au niveau politique. Ces protestations ne sont pas de nature exclusivement économique. Elles sont contre les lois qui régissent l’organisation des sit-in de ces ouvriers et aussi les lois qui organisent les grèves. Dans presque tous les cas, les ouvriers ont cassé les lois, retiré leur confiance à leurs syndicats. Il s’agit d’une prise de position politique et pas seulement économique. Tous les peuples commencent par l’économique pour aller vers le politique.

— Ce phénomène peut-il être le début d’une révolution ?

— Bien sûr que ce phénomène peut progresser et présenter un début de révolution. Nous assistons à un mouvement croissant de grèves qui a totalisé 1/2 million d’ouvriers. Autrefois, les intellectuels taxaient le peuple égyptien de lâche, mais voici qu’il a prouvé le contraire et qu’il réagit.

— Trouvez-vous que ce phénomène remonte au mouvement Kéfaya ?

 — Il faut avouer que Kéfaya a brisé la barrière de la crainte qu’avaient les citoyens de sortir dans les rues, de s’exprimer et de se plaindre. Cela dit, les grèves des ouvriers et autres n’ont aucune relation avec Kéfaya ou même d’autres mouvements politiques, mais c’est une réaction spontanée constituant un mouvement populaire.

Propos recueillis par Chérine Abdel-Azim

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