Des
sources de l’Onu ont déclaré que l’organisation internationale
avait demandé aux agences de secours qui lui sont affiliées de
ne pas s’entretenir avec les responsables politiques du
mouvement de résistance islamique (Hamas) et de limiter leurs
contacts aux experts techniques du nouveau gouvernement
palestinien. L’Onu a ainsi suivi la lignée adoptée par Israël
puis par les Etats-Unis et l’Union européenne. Celle-ci a pour
objectif de couper tout contact avec le nouveau gouvernement
palestinien dirigé par le Hamas. Cela dit, la décision de l’Onu
a maintenu les contacts avec le gouvernement du Hamas au niveau
technique pour expédier les affaires courantes. Cette décision
signifie d’une manière ou d’une autre que l’organisation
internationale soutient les efforts déployés par les Etats-Unis
pour isoler le gouvernement. En fait, les pressions exercées par
les parties internationales ont des visées politiques : obliger
le gouvernement à se plier aux trois conditions posées par
Israël puis adoptées par Washington et Bruxelles. Ces conditions
sont : reconnaître l’Etat d’Israël, reconnaître les accords
signés entre l’OLP et l’Etat hébreu et rejeter la violence.
Il était possible de négocier avec le Hamas
en ce qui concerne ses conditions politiques, et tenter de le
gagner. Cependant, la manière dont les pressions sont exercées
ne peut en aucun cas conduire à des résultats positifs. En effet,
les parties internationales jouent sur les aides humanitaires
dont le peuple palestinien ne peut se passer car elles sont
liées à ses besoins fondamentaux. Les pressions sur le Hamas
sont exercées par l’intermédiaire de l’oppression du peuple
palestinien, en lui imposant un blocus et en le réduisant à la
famine. Ces procédés ne peuvent contribuer à poser les
fondements d’un règlement ou d’une cohabitation pacifique dans
la région.
Tout ceci se déroule alors que le
gouvernement du mouvement Hamas effectue des tentatives
d’adaptation représentées par la révision de ses idées et de ses
positions. La lettre adressée par le ministre palestinien des
Affaires étrangères, Mahmoud Zahar, au secrétaire général de
l’Onu ainsi que les propos du premier ministre Ismaïl Haniyeh
sur la possibilité d’effectuer un référendum populaire sur la
reconnaissance d’Israël s’inscrivent dans ce cadre. Mais, le
principal problème réside dans le fait que les différentes
forces internationales ne donnent pas l’occasion au Hamas
d’effectuer une véritable révision de ses idées et positions. Le
mouvement avait demandé à connaître le prix de sa soumission aux
trois conditions posées par Israël, et c’est son droit. Mais il
n’a obtenu aucune réponse. Si les parties internationales
veulent avancer sur la voie du règlement pacifique, elles
doivent mettre un terme à ces pressions outrageuses sur le
peuple palestinien. Elles doivent également essayer de coopérer
avec le Hamas. De plus, cette dernière doit songer sérieusement
à former un gouvernement de coalition nationale .