Je pense que la francophonie n’a
jamais périclité vraiment en Egypte. Autrement dit, elle ne
s’est pas perdue, elle a peut-être diminué un petit peu mais
elle est restée quand même importante et assez forte, depuis
déjà la colonisation anglaise et bien après, elle est restée
tout de même vivace. Il est vrai qu’à un certain moment il y a
certaines écoles francophones qui ont fermé leurs portes, il y a
eu un regain de la place de l’anglais à travers beaucoup
d’écoles et beaucoup d’intérêt pour cette langue-là, mais
l’impact français reste important, du point de vue aussi de
l’importance qu’a la France en tant que telle au sein de l’Union
européenne et en tant que pays à rapports privilégiés avec le
Moyen-Orient et avec l’Egypte surtout. Par ailleurs, du point de
vue francophone, si nous parlons de la francophonie, je suis
sûre que l’Université française va jouer un rôle de plus en plus
important, tout d’abord par le nombre de ses étudiants qui
seront diplômés éventuellement, et en grandissant avec le temps
...
— Combien d’étudiants comptez-vous ?
— Pour le moment, nous en avons 350. Je sais
que ce n’est pas un très grand nombre, mais nous sommes très
confiants dans l’avenir, par la qualité des étudiants qui vont
bientôt terminer leurs études cette année à l’université et qui
vont commencer à travailler. Les rapports de stages sont un
autre indice, puisque tous les étudiants passent par un
entraînement depuis la première année jusqu’à la quatrième dans
des entreprises de renom.
— L’Université française puise-t-elle à
partir d’une grande population estudiantine ?
— Je ne peux pas parler encore d’un grand
nombre d’étudiants de l’Université française encore ... Tout
d’abord, on vient de réinstaurer par exemple le bac français
dans plusieurs écoles, il y a des écoles anglaises qui
commencent à avoir des filières francophones parce qu’il y a un
intérêt des parents et un souci de les voir éduqués en français,
puisque tous ceux qui apprennent le français apprennent le
français et aussi très bien l’anglais et en même temps pour nous
en tant qu’université, on se veut aussi jouer un rôle de
rayonnement dans la société égyptienne. Ainsi, à travers notre
centre de recherche, nous avons signé trois conventions avec les
ministères de l’Industrie, de l’Investissement et celui du
Pétrole pour former des cadres, pour enseigner la langue et
éventuellement aussi pour mener des recherches mutuelles.
— Dans quel sens l’Université suit-elle les
normes internationales modernes ?
— Nous présenterons depuis l’année prochaine
un Master, magistère, puisqu’en France ils suivent la discipline
L.M.D : licence, Master, doctorat, etc. C’est le nouveau système
dans toute l’Europe. Notre Master verra le jour grâce à la
collaboration de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris
à travers sa succursale à Beyrouth ... L’entreprise qui embauche
les étudiants qui ont terminé leurs études et qui travaillent
pour elle va subventionner ce Master afin d’encourager
l’alternance entre les études et l’emploi. C’est une toute
nouvelle formule que nous présentons sur le marché égyptien et
nous avons déjà contacté plusieurs entreprises multinationales
qui étaient très intéressées par ceci. Nous commencerons donc
l’année prochaine dans le domaine surtout de la question de
l’entreprenariat et des finances.
— Et comment vous adaptez-vous aux besoins du
marché ?
— Nos spécialités sont aussi des spécialités
pointues, de nouvelles voies qui n’existent pas sur le marché
égyptien.
Nous nous sommes tournés bien sûr vers les
études de marché et nous avons vu que la demande du marché
primordiale était celle des langues appliquées qui sont les
langues de spécialité. C’est pour cela que nous avons la faculté
des langues appliquées qui enseigne trois langues sur le même
niveau d’excellence, l’arabe, le français et l’anglais, dans les
domaines concernant le droit, le commerce et l’économie. D’un
autre côté, nous avons la faculté de gestion et d’informatique,
qui est basée sur les connaissances en questions de base et la
nouvelle technologie, et la faculté d’ingénierie. J’espère que
nous allons ouvrir la quatrième faculté concernant la
planification urbaine et la restauration des antiquités.
J’espère aussi que nous aurons un impact plus fort dans le
marché du travail et dans la société qui nous entoure.