Aymane Nour, l’opposant de 41 ans condamné à
5 ans de prison en 2005 pour falsification des mandats
nécessaires à la fondation de son parti Al-Ghad, défraie
toujours la chronique.
Le Comité des libertés du Syndicat des
journalistes a invité cette semaine les partisans de Nour à
participer à une marche pour protester contre les mauvais
traitements infligés à Nour en prison. « Aymane Nour est membre
du syndicat. Nous avons demandé aux autorités de bien le traiter
jusqu’à ce que la Cour de cassation examine son recours au mois
de mai prochain », assure Mohamad Abdel-Maqsoud, chef du comité.
Les partisans de Nour se sont rassemblés
samedi devant le syndicat en brandissant ses portraits et des
pancartes réclamant sa mise en liberté et d’autres critiquant le
régime car il n’a fait aucune réforme politique. Ils ont scandé
: « A bas le régime ! A bas le président de la République ! », «
La liberté pour Aymane Nour ». « De sa prison, Nour appelle à la
liberté de la nation ».
Le cortège s’est ensuite dirigé vers le siège
de l’Organisme général des prisons situé rue Chanan à 2 km du
syndicat. Les autorités pénitentiaires avaient interdit à Nour
de remettre à sa famille son éditorial qui paraît dans le
quotidien Al-Ghad, organe d’expression de son parti. « Nous
exigeons que cette décision soit annulée. Nous sommes venus ici
pour présenter une demande officielle au directeur de
l’organisme par l’entremise de nos avocats. Il n’est pas dans
son bureau mais nous reviendrons », lance Chaïmaa Arafat, membre
du comité supérieur du parti.
Les partisans de Nour affirment qu’il est
maltraité en prison. « Nous avons peur pour sa santé », assure
Gamila Ismaïl, l’épouse de Nour. Elle affirme que son mari lui a
assuré être détenu dans une cellule où sont emprisonnés 15
détenus atteints de la gale. « Pourquoi ces malades ne sont-ils
pas placés dans des hôpitaux ? On les laisse en prison pour
terroriser mon mari », assure Gamila Ismaïl. Et d’ajouter : «
Mon mari n’a commis aucun crime. Il a des problèmes de santé ».
Nour avait fait en effet un coma diabétique et il souffre de
troubles cardiaques. Il avait été hospitalisé d’urgence durant
sa détention provisoire en décembre dernier. Nour a affirmé
devant le Parquet général la semaine dernière qu’il avait
l’intention d’engager une procédure contre les autorités de la
prison de Tora pour lui avoir interdit d’envoyer son éditorial
hebdomadaire au journal Al-Ghad et d’avoir confisqué ses livres.
Pour Ahmad Fayeq, membre de l’équipe d’avocats de Nour qui
participait à la manifestation : « Nous avons fait plusieurs
procès verbaux au commissariat de Maadi où se trouve la prison.
Nous avons engagé une procédure devant le Conseil d’Etat contre
le refus des autorités pénitentiaires d’hospitaliser Nour »,
explique-t-il. Plusieurs centres des droits de l’homme ont
exprimé leurs craintes quant aux conditions de détention de Nour.
L’administration pénitentiaire reste muette et s’abstient de
tout commentaire.
Ola Hamdi