Luis Ernesto Derbez : Notre objectif en ce
moment est de multiplier les liens avec le gouvernement égyptien
et de mettre en place un programme conjoint visant à renforcer
la présence mexicaine dans le monde arabe. La deuxième raison
est la signature d’un accord qui nous permet d’être désormais
des observateurs permanents à la Ligue arabe.
— Quels sont les aspects de la coopération
entre l’Egypte et le Mexique et comment l’améliorer dans les
domaines politique, économique et culturel ?
— En ce qui concerne l’Egypte, nous aimerions
travailler ensemble sur la réforme des Nations-Unies et trouver
une position commune avec les pays arabes au sein de cette
organisation. De plus, étant donné notre entrée en tant
qu’observateur au sein de la Ligue arabe, nous aimerions étudier
toutes les possibilités de travail avec cette organisation, et
ce en vue de renforcer la présence mexicaine dans cette région.
— Et du point de vue économique, quelles sont
les possibilités de coopération ?
— Sur le plan économique, une délégation
d’hommes d’affaires mexicains se rendra en Egypte au mois de
juin pour étudier les possibilités d’investissement dans le
domaine de la construction et de l’énergie. Et une délégation
d’hommes d’affaires égyptiens doit se rendre au Mexique au mois
de septembre prochain avec à sa tête le ministre du Commerce et
de l’Industrie, Rachid Mohamad Rachid.
— Avez-vous des projets dans le domaine
culturel, où l’Egypte et le Mexique partagent de nombreux points
communs ?
— Nous cherchons à promouvoir des expositions
d’antiquités égyptiennes. Cette semaine la directrice de
l’Agence mexicaine de la culture doit venir en Egypte avec
l’objectif de lancer un programme culturel comprenant notamment
des expositions, et pour renforcer les échanges culturels entre
les deux pays.
— Des communautés importantes d’origine arabe
vivent en Amérique latine, comment peuvent-elles contribuer au
rapprochement entre le Mexique et le monde arabe ?
— La présence de communautés arabes au
Mexique et principalement celles d’origine palestinienne et
libanaise nous aide beaucoup dans notre contact avec la Ligue
arabe, ainsi que les pays de la région. Beaucoup d’hommes
d’affaires ont intérêt à travailler avec cette région car ils
ont leurs racines dans le monde arabe, ce qui fait qu’ils ont
une bonne compréhension de la région et peuvent apporter leur
contribution pour résoudre les nombreux problèmes de la région.
— Un sommet a réuni le monde arabe et
l’Amérique latine à Brasilia l’année dernière. Quelle est la
position du Mexique vis-à-vis de ce groupe, envisagez-vous d’en
faire partie ?
— Non. Nous sommes en train de promouvoir
notre propre rapprochement avec le monde arabe. Nous sommes en
train de faire cela à travers la signature d’accords aussi bien
avec la Ligue arabe qu’avec l’Egypte, le Maroc et l’Algérie. Et
nous voulons étendre ce type de relation avec le Liban et
l’ensemble des pays du monde arabe.
— Comment le Mexique peut-il contribuer à
l’initiative du dialogue des civilisations ?
— Nous sommes en train de donner notre appui
à l’initiative de dialogue des civilisations lancée par le
gouvernement espagnol. Et ceci nous permet de travailler pour ce
projet avec l’aval des Nations-Unies.
Propos recueillis par
Randa Achmawi