Circulation. Une de nos lectrices trouve que le lancement du projet du taxi de la capitale apportera de la discipline à la rue égyptienne, mais s’oppose à ses tarifs.

Bienvenue aux taxis jaunes, mais …

Il y a quelques semaines le nouveau projet des taxis a été lancé. Pour ma part, je vois que ces taxis ont donné un nouvel aspect pour la discipline dans notre pays, d’autant plus que la plupart des modèles des taxis traditionnels sont très anciens. Cependant, j’estime que ce projet ne va pas durer longtemps, pourquoi ? Tout d’abord, ce taxi est très coûteux. Dès qu’on monte dans le véhicule, le compteur commence à fonctionner avec 3,5 L.E. incluant le premier kilomètre, ensuite, chaque km enregistré coûte 1 L.E. Ceci signifie que ce taxi est destiné à une catégorie spéciale des citoyens. Il s’agit des riches seulement ou des gens qui ont les moyens financiers qui leur permettent de verser environ 20 L.E. pour un trajet de 15 km. A part ces riches, il faut penser mille fois avant de faire signe au taxi de la capitale pour le prendre. A mon avis, la seule personne de la classe moyenne qui va prendre une telle décision sera celle qui habite dans les villes nouvelles comme Cheikh Zayed ou Al-Rihab. Les habitants de ces villes sont les victimes des chauffeurs des taxis ordinaires.

Il est également à souligner que ce taxi est lancé pour servir une autre catégorie. Il s’agit des touristes qui préfèrent passer leurs vacances en Egypte. Ces touristes vont payer quelles que soient les sommes indiquées par le compteur. Et du fait qu’il soit climatisé et de modèle récent qui va éviter tout genre de panne, le taxi de la capitale sera pour eux beaucoup plus pratique et moins cher que les anciens taxis qui les exploitent.

Ceci veut dire que l’Etat, en lançant ce projet, n’a pas pris en considération de résoudre le problème des citoyens défavorisés. Je ne sais pas quand et comment ces derniers figureront-ils en priorité dans les projets du gouvernement ?

Hala Youssef,

Guiza.

Pour que les attitudes changent

Je trouve que l’article de Monsieur Salama Ahmad Salama, publié dans le numéro 603 d’Al-Ahram Hebdo et intitulé Les musulmans en Europe et en particulier son dernier paragraphe concernant les communautés musulmanes installées en Europe, montre une rare intelligence et compréhension de la problématique d’intégration de cette communauté au sein des Européens. En effet, c’est en intégrant les comportements sociaux majoritaires et visibles des Européens que les musulmans seront non seulement acceptés, mais aussi reconnus comme faisant partie de la société européenne. Rien n’empêche de vivre son islam chez soi mais tout signe de prosélytisme même infime (le foulard) est ressenti comme une agression et un refus de vivre dans la société où ils ont choisi de venir travailler. Comme par ailleurs un nombre important de terroristes se revendiquent de l’islam et crient en pleine action criminelle Allahou Akbar sans que le monde occidental ne voie de manifestations importantes de rejet de ces actions et qu’au contraire pour quelques malheureuses caricatures parues dans un journal inconnu et lues par quelques dizaines de personnes, des manifestations avec incendies et dizaines de morts ont été déclenchées dans tout le monde musulman. Le résultat a été que ces manifestations ont, au contraire, renforcé la peur des musulmans et de leur agressivité en montrant qu’ils sont intolérants, meurtriers, dangereux et n’ont aucun recul vis-à-vis de l’événement. Le résultat de ces manifestations a été que tout le monde occidental et extrême-oriental a été au courant et a vu ces caricatures et beaucoup d’entre eux n’y a vu rien de répréhensible même s’ils ont pensé qu’elles ne faisaient pas montre d’une grande intelligence ni ouverture d’esprit de la part des journalistes concernés, mais en tout état de cause, sans ces réactions intempestives, personne n’aurait vu ou entendu parler de ces dessins. Il est par ailleurs malheureux que les quelques oulémas qui se sont élevés contre ces comportements n’ont pas été suivis, donnant l’impression qu’ils sont écoutés quand certains d’entre eux « cassent » de l’occidental, et complètement laissés à l’écart quand ils prêchent la voie d’Allah pour la tolérance et l’amitié entre les peuples. Drôle de psychologie collective ! Il est à se demander comment des peuples abreuvés à longueur de journée et de nuit des sourates du Coran sont incapables de mettre en œuvre et de vivre selon ses préceptes ? Est-ce que à force d’entendre rabâcher, heure après heure, le Coran, personne n’écoute, n’entend ni ne comprend réellement les saintes paroles et les comportements de vie qu’il prône et que ce n’est qu’un bruit de fond sans réelle signification ? En tout cas, c’est l’impression que cela donne.

Claude Routledge,

France.

La guerre de Taïwan

Aujourd’hui, les Etats-Unis se montrent en apparence inquiets devant la crise que traversent Taïwan et la Chine continentale, suite à l’abolition de l’organe consultatif, pour leur réunification, mais demain, leurs faucons pourraient réaliser que le meilleur moyen de ralentir la fulgurante progression de cette dernière serait le déclenchement d’un durable affrontement entre les frères ennemis, ce qui minerait son économie et ferait reculer son influence dans le monde.

Avec le support et les garanties nécessaires, le président taïwanais Chen Shui-bian et son parti (de tendance indépendantiste) pourraient bien commettre l’irréparable. Il suffirait d’une étincelle pour mettre le feu aux poudres. Certes, la Chine en sortirait tôt ou tard gagnante, mais appauvrie, à la grande satisfaction de ses ennemis. Il ne serait pas impossible non plus qu’on vienne à bout du Parti communiste chinois de Mao Ze-dong et du monopartisme. Le cas échéant, Jiang Jieshi (Chiang Kai-shek) aura bien eu sa revanche.

Sylvio Le Blanc, Montréal.

 

Hommage à Salah Jahine

Dans quelques jours, nous célébrerons la mémoire du grand Salah Jahine, mort le 21 avril 1986. Il était à la fois poète, acteur, journaliste, caricaturiste et scénariste sans oublier ses participations efficaces au théâtre des marionnettes. Il a chanté pour la Révolution de 1952, exprimant ses principes socialistes. Son génie paraît évidemment dans ses Quatrains où le poète présente toute sa philosophie, ressemblant à Jacques Prévert dans ses Paroles. Il est à noter que Salah Jahine est influencé par la poésie française ; n’a-t-il pas écrit un poème intitulé Le loup et l’agneau, emprunté à La Fontaine. De plus, il a écrit sept sonnets dont chacun est composé de quatorze vers. Grâce à son art poétique, Jahine reste à jamais un des pionniers de la poésie écrite en dialecte égyptien.

Ayman Elghandour, Tanta.

Que font les Arabes ?

Personne ne voit ce qui se passe dans ce monde transformé en un champ de bataille, de violence, où les chats mangent les souris facilement, où « la loi du plus fort est toujours la meilleure ». Les prédateurs chassent leurs proies tranquillement, d’autres utilisent l’islam comme une arme pour tuer des innocents ... ils oublient que l’islam est une religion de paix et d’autres pénètrent dans nos pays pour mettre la pagaille, comme ce qui se passe en Afrique avec ses génocides, fusillades et bombardements, mais personne ne dit rien. Nous pouvons dire autant du monde arabe, uni dans le passé pendant des années, mais malheureusement devenu maintenant un vrai champ de bataille.

Regardons en Palestine où nous assistons quotidiennement à des meurtres, des prisonniers, des démolitions de maisons, des viols de femmes et d’autres massacrées. Tout cela parce qu’ils réclament uniquement leur terre. Et de l’autre côté, il y a l’occupation israélienne qui se sent plus forte. Situation pareille en Iraq où l’occupant américain prétend vouloir installer une démocratie meurtrière après avoir complètement démoli le pays. Les prisonniers sont torturés physiquement et moralement, et actuellement, on s’approche d’une guerre civile. A qui donc le tour : la Syrie ou l’Iran ? Et les pays arabes restent toujours dans leur coin sans bouger, dans un profond sommeil.

Ali Moissi,

étudiant comorien au Caire.