Dans un nouvel épisode de la lutte contre les
Talibans, les forces américaines ont lancé cette semaine une
importante offensive dans l’est de l’Afghanistan pour reprendre
le terrain stratégique occupé par les rebelles talibans ces
dernières semaines à coups d’attentats et d’opérations
commandos. Quelque 2 500 militaires américains et afghans ont
participé à l’offensive « Mountain Lion (Puma) », qui a débuté
par des bombardements aériens de la vallée de la Pech, dans la
province orientale de Kunar (est), selon les forces armées
américaines. Dimanche matin, sept civils afghans ont été tués
lors d’un affrontement entre les forces de la coalition et des
Talibans dans la province de Kunar. Les troupes au sol ont fait
appel à un appui aérien et à des tirs d’artillerie durant
l’affrontement où les forces de la coalition internationale et
des troupes afghanes ont lancé l’une des plus importantes
opérations depuis ces derniers mois contre des Talibans. L’armée
américaine a indiqué, samedi, avoir réussi à mettre la main sur
des dizaines de roquettes de 82 millimètres, après, une
importante bataille, vendredi, qui a coûté la vie à une
quarantaine de rebelles, selon les autorités afghanes. Quarante
et un Talibans et six policiers afghans ont été tués vendredi au
cours de la bataille qui a eu lieu au sud-ouest de Kandahar (sud
de l’Afghanistan), dans un ancien fief du chef des rebelles
islamistes, le mollah Omar, a déclaré le gouverneur de la
province. Les Talibans ont reconnu seulement deux morts dans
leurs rangs et ont affirmé samedi que les autres victimes
étaient des civils.
En fait, ces affrontements directs sont
devenus moins fréquents en Afghanistan où les rebelles talibans
préfèrent désormais les bombes télécommandées et les attentats
suicide. Selon le colonel Jim Yonts, porte-parole de l’armée
américaine à Kaboul, les Talibans ont complètement « changé de
tactique », préférant les attentats aux attaques de groupes
armés : « Cette tactique est couronnée de succès et c’est très
difficile à combattre », avait souligné le colonel, jugeant que
seule une réponse globale, mêlant technologie, renseignement et
coopération régionale, pouvait régler le problème.
Selon les experts militaires, l’opération «
Mountain Lion » s’inscrit dans « une stratégie de riposte
systématique » : « Elle traduit la volonté américaine d’occuper
le terrain, d’impressionner les néo-Talibans et de stopper
l’impression qu’ils ont le dessus », aussi bien aux yeux de la
population afghane que de l’opinion publique internationale,
surtout dans l’est afghan qui est une des régions, avec le sud,
où les rebelles talibans sont les plus actifs. Lors de cette
opération, les Américains se sont donné des moyens matériels
très importants, ce qui rapproche « Puma » de celles de grande
ampleur qui ont été menées dans le pays fin 2001 et début 2002,
après la chute du régime des Talibans, estiment les experts
militaires européens, ajoutant que le fait d’avoir associé
l’armée afghane à l’opération est aussi une manière d’aguerrir
ces troupes au combat et de les habituer à opérer à grande
échelle.
Maha Al-Chérbini