Al-Ahram Hebdo, Afrique | Entre la peste et le choléra
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 Semaine du 19 à 25 avril 2006, numéro 606

 

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Afrique
Tchad. Menacés d'expulsion, les réfugiés soudanais au Tchad restent la principale victime de la récente escalade. La communauté internationale est sommée d'agir au plus vite pour leur venir en aide.

Entre la peste et le choléra

Véritable casus belli entre N'Djamena et Khartoum depuis trois ans, la crise du Darfour est considérée par le régime tchadien comme la principale source de déstabilisation de son pays, et les camps de réfugiés soudanais installés dans l'est de son territoire comme l'un des « réservoirs » des rebelles du Front Uni pour le Changement (FUC) qui veulent le renverser. Mais loin des considérations politiques, le climat d'hostilité croissante entre le Tchad et le Soudan place les quelque 200 000 réfugiés soudanais installés dans l'est du Tchad en mauvaise posture. La menace brandie par le président tchadien Idriss Deby de les expulser inquiète de plus en plus, même si elle semble concrètement difficile à exécuter. Cependant, samedi dernier, le premier ministre tchadien Pascal Yoadimnadji a réitéré l'ultimatum du président en donnant « jusqu'à fin juin 2006 » à la communauté internationale pour leur trouver d'autres pays d'accueil.

Face à cet état des lieux, la communauté internationale, impuissante, s'est contentée de dénoncer les menaces des autorités tchadiennes, sans pour autant présenter d'alternatives à même de sauver les réfugiés du péril qui les menace. Le représentant du secrétaire général de l'Onu au Soudan, Jan Pronk, a ainsi averti le Tchad qu'une telle mesure violerait le droit humanitaire international. Le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés (HCR) s'est de son côté déclaré samedi « très inquiet » pour la situation des réfugiés. Anna Liria-Franch, représentante du HCR à N'Djamena, a tenté de calmer les esprits en déclarant avoir eu « l'assurance que ces réfugiés ne seraient pas expulsés ». Mais le problème reste entier puisque trouver un autre pays d'accueil n'est pas chose facile. « Les réfugiés ont déjà suffisamment souffert au Darfour, nous ne voulons pas qu'ils payent pour les tensions entre les deux pays », a déclaré Mme Liria-Franch.

Les Etats-Unis ont également donné un ferme avertissement au Tchad pour qu'il n'expulse pas les réfugiés, jugeant inacceptable une telle mesure. Washington, par la voix du porte-parole du département d'Etat Sean McCormack, a appelé « le gouvernement du Tchad à respecter ses engagements (...) pour fournir une protection à ces réfugiés ». Toutefois, Washington s'est dit incapable de dire si le Soudan est impliqué dans la rébellion contre le gouvernement du Tchad. Si une preuve était établie, « ce serait très gênant », a-t-il reconnu.

Une éventuelle preuve dans ce sens changerait donc la donne et rendrait encore plus difficile toute action de la communauté internationale en faveur des réfugiés. En attendant, les quelque 200 000 réfugiés soudanais restent pris au piège des conflits. Retourner au Darfour où la situation reste hautement critique ou rester au Tchad, où leur survie est également menacée, ils font face à un choix difficile et n'ont plus qu'à attendre que la communauté internationale, jusque-là incapable de résoudre le conflit, bouge enfin.

Abir Taleb

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