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 Semaine du 13 au 19 décembre 2006, numéro 640

 

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Economie

Environnement des affaires . « Business Start Up Simplification », un projetd’allégement des procédures d’investissement, initié par la Société Financière Internationale (SFI), a été lancé dans le gouvernorat d’Alexandrie. Une première qui pourrait être étendue au reste du pays. 

Alexandrie, pôle d'attraction

Si pour s’implanter dans un gouvernorat d’Egypte un investisseur étranger doit se battre pendant des mois au Caire pour décrocher les autorisations nécessaires, Alexandrie compte désormais se distinguer de cette norme handicapante. Le projet « Business Start Up Simplification », lancé en décembre et monté par la société financière internationale SFI, (rattachée à la Banque mondiale et chargée des opérations avec le secteur privé) avec l’Organisme de l’investissement, l’Association des hommes d’affaires d’Alexandrie, l’Organisme du développement industriel et le gouvernorat d’Alexandrie, vise en effet à simplifier les démarches des investisseurs. L’initiative s’inscrit dans le cadre d’un autre grand projet de la SFI intitulé « Alexandrie pôle de développement » (Alexandria Growth Pole) dont le budget atteint est de 30 millions de dollars et consacré au développement d’Alexandrie.

Avec le projet « Business Start Up Simplification », d’un budget de 2 millions de dollars, il s’agit, en premier lieu, d’assouplir les démarches d’enregistrement et d’obtention de licences très lentes et compliquées. « Changer une loi nécessite des années. Alors que notre objectif est de faciliter le travail des hommes d’affaires. Nous voulons réduire le temps nécessaire, et donc les coûts, pour obtenir les nombreuses autorisations nécessaires à leurs activités », affirme Jesper Kjaer, directeur général du Partenariat pour l’Entreprise Privée au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (PEP-MENA).

Alexandrie a, en fait, déjà créé il y a deux ans, au sein de la Zone franche, le One Stop Shop, à l’instar de celui du Caire, pour faciliter aux investisseurs l’obtention des licences et autorisations. Mais il n’a pas permis de régler l’ensemble des problèmes, car l’obtention de certains documents ne peut se faire qu’au Caire. « En dépit des efforts du gouvernorat d’Alexandrie et de l’Organisme de l’investissement, la bureaucratie demeure le principal obstacle entravant l’investissement. L’obtention des permis, notamment celui de construire, reste une tâche fatigante qui fait perdre un temps fou », souligne Mohamad Ragab, président de l’Association des hommes d’affaires d’Alexandrie.

 

Première étape vers la décentralisation

Alexandrie a donc décidé d’entreprendre une première étape vers la décentralisation. « La centralisation qui caractérise l’Egypte lui coûte cher. Les investisseurs préfèrent aller dans des pays où l’environnement de l’investissement est plus facile et rapide, comme Dubaï, par exemple. Pourquoi perdre du temps et de l’argent en Egypte s’il existe d’autres alternatives plus attrayantes et moins coûteuses ? », explique un homme d’affaires égyptien qui a requis l’anonymat. Il raconte que pour entamer un projet à Alexandrie, il lui a fallu 6 mois de procédures administratives au Caire. Si l’expérience est réussie à Alexandrie, fenêtre de l’Egypte vers le monde extérieur, elle pourrait être appliquée dans d’autres gouvernorats du pays.

Car depuis la nomination du cabinet Nazif en juillet 2004, l’Egypte a choisi l’outil de l’investissement pour se développer. Toutes les lois, les réformes sont orientées vers la simplification des procédures d’investissement. A cet égard, le gouvernement a fait pas mal de chemin. Même s’il reste long, comme les responsables du gouvernement l’admettent. Ahmad Darwich, ministre du

Développement administratif, a reconnu lors de la conférence organisée la semaine dernière pour le lancement du projet « Business Start Up Simplification » que les investisseurs en Egypte se heurtent à de trop nombreuses difficultés. « Pour entamer un projet, un investisseur doit passer par sept étapes : l’étude de faisabilité, le terrain, la construction des locaux, l’enregistrement, les autorisations, les équipements et le fonctionnement. Rien que l’étude de faisabilité, qui se heurte à un manque d’informations énorme, rend le commencement du projet quasi impossible ! », reconnaît le ministre. Il souligne la nécessité de créer une administration chargée de fournir aux investisseurs les informations nécessaires à l’établissement d’une étude de faisabilité. « Il ne s’agit pas seulement de simplifier les mesures nécessaires pour commencer un investissement, mais d’en annuler une bonne part », estime aussi Ahmad Darwich.

Même son de cloche chez Amr Assal, président de l’Autorité du développement industriel (IDA), qui regrette qu’un investisseur soit confronté à près de 52 obstacles, dont 27 ont été réglés mais le reste nécessite une modification de la législation. « Comment un investisseur étranger pourrait-il retenir l’Egypte pour le développement de ses affaires ? », se demande-t-il.

La liste des revendications des hommes d’affaires est longue et la promulgation d’une nouvelle loi sur la construction arrive en tête. « Cette nouvelle loi sur la construction unifiée peut être un véritable tournant pour l’investissement. Il s’agit, avant tout, de faciliter l’obtention des permis de construire et d’assurer la transparence pour mettre fin au versement des pots-de-vin », dit Chérif Hamdi, directeur du projet « Business Start Up Simplification » à Alexandrie. Ziad Bahaeddine, président de l’Organisme de l’investissement, admet que le gouvernement doit jouer un plus grand rôle pour aplanir les obstacles entravant l’investissement en Egypte. Mais, selon lui, différents acteurs doivent aussi mettre la main à la pâte pour améliorer la situation. « Le gouvernement, le secteur privé et même la société civile doivent coopérer afin d’aboutir à cet objectif. On doit préciser le rôle de l’Organisme de l’investissement. Celui-ci ne peut pas tout faire tout seul. Nous cherchons à avancer mais parfois, il est difficile d’atteindre les objectifs visés. D’accord, on exagère en disant sans cesse que tout va bien. Mais nous sommes aussi victimes d’abus de critiques. Mettons tous nos différends de côté et œuvrons ensemble à relancer notre économie », conclut-il.

Névine Kamel
Ibtessam Zayed

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3 QUESTIONS à

Thomas Moulier,
directeur du Partenariat pour l’Entreprise Privée au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (PEP-MENA) au bureau de la Société Financière Internationale du Caire (SFI).

 « Si les parties concernées coopèrent, la tâche sera facile » 

Al-Ahram Hebdo : Le gouvernement égyptien a déjà procédé à de nombreuses réformes pour attirer les investissements. Mais sans résultats tangibles. Pourquoi à votre avis ?
Thomas Moulier :
C’est vrai. On ne peut pas minimiser l’importance des réformes douanières, des impôts, du secteur bancaire, de la législation sur la concurrence. Mais il faut admettre que l’environnement des affaires en Egypte n’est pas facile à réformer. Le défi est de réussir à réduire les coûts de l’investisseur ainsi que le temps consacré aux formalités pour créer un meilleur climat d’investissement. Et cela nécessite le dialogue avec les autorités pour les encourager à adopter de meilleures pratiques internationales, mettre fin à la bureaucratie qui domine tous les organismes gouvernementaux, former les cadres administratifs. Si les parties concernées coopèrent, la tâche sera facile. Dubaï, par exemple, a réussi à se créer une place. C’est un chantier qui a commencé il y a plusieurs années, et en Egypte on ne peut pas changer la situation du jour au lendemain.

— Comment le projet Business Start Up Simplification pourra-t-il améliorer la situation actuelle ?
— L’idée du projet est de simplifier les procédures pour investir à Alexandrie. Il s’agit en fait de réduire de 50 % le temps et le nombre de démarches auxquelles est confronté l’investisseur. Et c’est ainsi que les hommes d’affaires seront encouragés à investir dans le pays. Le problème du secteur informel qui compose une grande partie de l’économie égyptienne sera aussi réglé. Grâce à la simplification des procédures d’investissement, nombreux sont ceux qui rejoindront le secteur formel et profiteront de ses privilèges. Car tous ceux qui œuvrent dans le secteur informel ne peuvent pas accéder par exemple aux financements. Ils n’ont pas non plus le droit de s’implanter à l’étranger et d’exporter.

— Pourquoi avoir choisi Alexandrie pour démarrer ce projet ?
— Alexandrie, la deuxième ville d’Egypte, a beaucoup progressé pour promouvoir le climat de l’investissement. Cette ville est tournée vers l’extérieur, vers les réformes, bref vers la décentralisation. Elle a entamé il y a plusieurs années une série de réformes. Elle a crée le One Stop Shop il y a deux ans et elle reconnaît l’importance du secteur privé dans le processus de la réforme. 

 

 




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