Al-Ahram Hebdo, Opinion | Bassam Bounenni, La Divine Comédie
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 Semaine du 4 au 10 octobre 2006, numéro 630

 

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Opinion

La Divine Comédie
Bassam Bounenni
chercheur tunisien en géopolitique

Que l’homme de lettres italien Dante Alighieri m’excuse pour l’emprunt du titre de sa majestueuse « bêtise » littéraire. J’en fais usage pour évoquer une bêtise moins fameuse, une bêtise humaine au sens moderne du terme.

Les « festivals » se multiplient au Liban, depuis quelques jours. Et chacun crie victoire. Ou, à défaut d’exploit politique et militaire, crie scandale.

Dans un camp, on parle de « victoire divine ». Dans un autre, on entame le bal par une messe. Bref, politique et religieux s’enchevêtrent, ajoutant du burlesque répugnant à un discours de haine, de part et d’autre. Et le Liban dans tout cela ?

Nul ne peut nier que le Hezbollah a eu le mérite de secouer toute la région, lors de son face-à-face avec Israël. Des médias et des intellectuels insistent à l’immortaliser comme étant « la VIe guerre israélo-arabe ». Le Parti de Dieu a, en effet, mis un terme à la règle respectée, à tort ou à raison, par les Etats majors arabes, laquelle exclut l’éventualité d’une nouvelle guerre avec l’Etat hébreu.

Mais cette guerre qui a coûté très cher aux Libanais a-t-elle permis au pays du Cèdre de finir avec le schisme général qui ravage toute une nation ?

Les populations arabes ont vite adhéré à une guerre qui n’était pas la leur. En l’absence de perspectives politiques et sociales sous leurs cieux, ils ont cherché exploit ailleurs. Ajoutant un zeste de fatalisme — la guerre ou rien — à une recette déjà amère.

Chez « l’ennemi » israélien, pourtant, le cours des événements prend une autre tournure : enquête sur le comment de la déroute, baisse de popularité pour le duo trop politicien de Olmert-Peretz.

Les pratiques démocratiques, solidement consolidées en Israël, ont imposé cette « rétrospective » qui pourrait faire des victimes autant que la guerre n’en a faites.

Mais, au Liban, ainsi que dans les pays arabes, l’heure n’est pas encore aux comptes. Elle ne l’est pas et ne le sera jamais. Même lorsque Hassan Nasrallah avait déclaré qu’il n’aurait certainement pas pris en otage des soldats israéliens s’il avait su que la riposte israélienne serait aussi disproportionnée, la rue arabe y avait vu un « lapsus ». Certains sont même allés jusqu’à critiquer le chef du Hezbollah pour son « franc-parler » déplacé et pouvant minimiser l’impact de sa « victoire ».

Et les monarchies pétrolières d’entamer leur kermesse. La surenchère « humanitaire » a, d’ailleurs, atteint son paroxysme. Sauf qu’on a toujours omis que le Liban n’a vraiment pas besoin de charité. Loin s’en faut. Le pays du Cèdre a plutôt besoin de stabilité, à la fois institutionnelle et inter-confessionnelle. En somme, un nouveau visage où priment l’unité et l’intérêt nationaux.

Le cas du Liban n’est pas si méconnu pour les pays arabes les plus influents. L’Iraq est l’autre face de la monnaie.

Dans les deux « tragédies », il est un point commun on ne peut plus capital : en Iraq, comme au Liban, force serait de tourner la page du passé. Car, il est inconcevable de voir des mains ensanglantées signer ou aspirer à signer des alliances de bonne entente ou des codes de bonne conduite. Quelle crédibilité pour les thuriféraires du mal, ici et là ?

Faut-il passer par La Haye, me diriez-vous ? Ce n’est pas l’objectif. Du moins, pour l’instant. Mais, tant que l’impunité permet à des criminels de guerre de jouer un rôle prépondérant dans les assises du « dialogue national », les débouchés ne seront pas prometteurs.

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