Effet collatéral
Les
djihadistes islamistes qui
ont commis l’attentat terroriste qui a coûté la vie à 16
soldats égyptiens au Sinaï ne savaient probablement pas
que leur acte odieux allait servir des intérêts
complètement à l’opposé des buts recherchés. Ces
partisans du djihad, la guerre sainte, ont comme but
ultime l’établissement d’un Etat islamique et
l’application stricte de la charia. Pour y parvenir, ils
utilisent la manière forte, la violence armée contre
leurs ennemis qui les empêchent d’atteindre leur but. Il
s’agit des régimes politiques en place, mais aussi des
ennemis extérieurs, Israël et Etats-Unis en tête, ceux
qui oppriment et asservissent le plus les Arabes
musulmans, en Palestine et ailleurs.
Mais par leur acte meurtrier, ces
salafistes, nostalgiques de l’âge d’or de
l’islam, ont finalement rendu service à leurs pires
ennemis, Tel-Aviv et Washington. Alors que leur objectif
lors de l’attentat du Sinaï était d’attaquer Israël via
la frontière commune avec l’Egypte, ils ont finalement
précipité et renforcé la coopération sécuritaire et de
renseignement entre les deux pays, au même moment où les
Egyptiens viennent d’élire un président islamiste, issu
des Frères musulmans, plus que réfractaire, ou plutôt
hostile à toute idée de coopération de quel type que ce
soit avec l’Etat juif. Les informations sont
concordantes : la coopération sécuritaire et la
coordination entre les armées et les services de
renseignements des deux pays contre les terroristes
islamistes n’ont jamais été aussi importantes depuis
l’attentat du 5 août.
Autre effet collatéral de la même nature : l’Egypte, où
les Frères musulmans sont en passe de devenir les
maîtres du pays, a accepté de renforcer sa coopération
sécuritaire avec les Etats-Unis. Après avoir refusé de
par le passé une assistance « technique »
américaine dans le contrôle des frontières avec Israël,
Le Caire est aujourd’hui disposé à l’accepter et a même
montré sa volonté d’accélérer les discussions avec
Washington sur une « enveloppe » d’aide, incluant
l’interception par les Américains d’appels téléphoniques
de suspects et l’octroi d’images satellites ou prises
par d’avions et de drones. Alors que l’armée égyptienne
avait, selon des sources américaines, refusé en 2009 une
assistance américaine similaire pour le contrôle de la
frontière avec Israël, en raison des risques
d’empiètement sur la souveraineté nationale, Le Caire
accepte aujourd’hui l’offre de la Maison Blanche.
Service rendu par les
salafistes-djihadistes.