Al-Ahram Hebdo, Egypte | La controverse reste actuelle

  Président
Abdel-Fattah El Gibali
 
Rédacteur en chef
Hicham Mourad

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 Semaine du 15 au 21 août 2012, numéro 935

 

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Egypte

Conseil Consultatif. Au-delà des débats autour de la nouvelle Constitution, c’est le sort même de l’assemblée constituante qui se trouve fragilisé.

La controverse reste actuelle

Dans un communiqué de presse publié récemment, les partis issus de la « mouvance révolutionnaire », les Egyptiens libres et l’Egyptien social-démocrate, ainsi que le parti de gauche Al-Tagammoe et celui de tendance nassérienne Al-Karama annonçaient leur « rejet total » de l’assemblée constituante actuelle formée selon eux sans consensus national, « ce qui rend nul et non avenu tout projet de Constitution qui en émanerait ». Les quatre partis ont réitéré leur demande d’une Constitution rédigée par « une assemblée représentative de tous les courants religieux et intellectuels, sans distinction ni marginalisation ».

Les profonds désaccords autour de la composition de l’assemblée constituante avaient déclenché une bataille juridique. La justice avait été saisie pour dissoudre cette assemblée de 100 membres, formée sur des bases inconstitutionnelles selon ceux opposés à l’écrasante majorité des islamistes en son sein. Ces derniers, de leur côté, avaient demandé la récusation du tribunal chargé d’examiner cette affaire, laquelle a été suspendue jusqu’au 24 septembre.

L’assemblée constituante pourrait utiliser cette trêve pour accélérer son travail et trancher quelques débats cruciaux comme ceux relatifs aux pouvoirs du président, à ceux du Parlement ou au rôle de l’appareil militaire dans la nouvelle loi fondamentale. L’hypothèse du « fait accompli » est fort plausible aux yeux de Refaat Al-Saïd, chef du parti Al-Tagammoe.

Celui-ci accuse les membres de l’assemblée constituante de tenir un double discours, rappelant que son porte-parole, Wahid Abdel-Méguid, avait souligné le besoin d’un délai supplémentaire de trois mois pour achever la Constitution.

« Les déclarations de Abdel-Méguid ne correspondent pas à la réalité et contredisent celles de Sobhi Saleh (cadre des Frères musulmans) qui a assuré que la Constitution serait finalisée d’ici la fin du mois du Ramadan, soit le 19 août », note Al-Saïd. « Le but est d’accélérer la rédaction de la Constitution pour la soumettre à un référendum au plus vite en partant du principe que la volonté du peuple a force de loi, voire est au-dessus de toute loi », ajoute-t-il. « Le texte sera sûrement adopté à une majorité écrasante grâce au discours des Frères où le oui rime avec paradis, et le non appartient aux impies », regrette Al-Saïd.

 

« Un nouveau Vatican »

Pour Nabil Abdel-Fattah, du Centre d’Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram, les membres de la constituante auront largement le temps de forger une Constitution adaptée aux intérêts et aux objectifs des Frères musulmans et des courants salafistes. « Des textes ont été insérés pour restreindre les libertés religieuses et d’autres accordent une suprématie à Al-Azhar en termes de législation pour en faire un nouveau Vatican », déplore-t-il. « Ce ne sera pas une Constitution durable dans la mesure où elle restera en deçà des ambitions démocratiques des Egyptiens », s’attend le chercheur.

Marguerite Azer, ex-députée, estime elle aussi que les membres de la constituante « se livrent à une course contre la montre » pour finaliser le projet de Constitution et le soumettre à référendum avant que la justice ne se prononce sur les recours déposés à leur encontre. Mais comme beaucoup de figures libérales, Azer ne compte pas l’attendre comme une fatalité. Elle a déposé une plainte en justice pour engager le Conseil suprême des forces armées à former une nouvelle constituante. En vertu de l’article 60 de la Déclaration constitutionnelle, le Conseil militaire a le droit de former une nouvelle assemblée constituante en cas de dysfonctionnement de l’actuelle assemblée. C’est sur cet article que reposent les tentatives juridiques de ceux qui craignent une Constitution islamisée.

Mohamed Abdel-Hady

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