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Abdel-Fattah El Gibali
 
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 Semaine du 4 au 10 juillet 2012, numéro 929

 

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Président. Dans son discours d’investiture, Mohamad Morsi, premier président élu, a évoqué plusieurs questions laissant retracer les grandes lignes de la politique étrangère de l’Egypte post-Moubarak.

 

Un retour au panarabisme

 

 

A la nassérienne, Morsi a affirmé l’ancrage de « l’Egypte au sein de la nation arabe », dans son premier discours officiel, devant une foule de politiciens, hommes d’Etat et militaires à l’Université du Caire. Lorsqu’il parle politique étrangère, il parle monde arabe.

 

 Ainsi, il a souligné l’importance d’œuvrer pour la concrétisation de l’unité arabe en œuvrant pour un accord de défense arabe, un marché arabe commun et des relations solides sur tous les plans. Il a également mis en relief la protection de la sécurité nationale arabe. « L’Egypte n’acceptera pas la violation de la sécurité nationale arabe, soutiendra la paix globale et juste et affrontera les défis qu’encourt la nation arabe », a-t-il dit. Des questions fortes saluées par Amr Moussa, ex-candidat à la présidentielle et ex-secrétaire général de la Ligue arabe, qui a qualifié son discours « d’extrêmement positif », notamment en ce qui concerne la sécurité nationale égyptienne et son rapport avec la sécurité nationale arabe. La seule fois où il s’est adressé aux Occidentaux était apparemment pour apaiser leurs appréhensions sur le sort du traité de paix signé avec Israël il y a 35 ans. Le nouveau président s’est ainsi engagé une fois de plus à respecter les traités internationaux. Néanmoins, il a ajouté que l’Egypte ne cédera pas aux droits légitimes du peuple palestinien. « L’Egypte se tient au côté du peuple palestinien pour qu’il obtienne tous ses droits légitimes, et nous allons œuvrer à réaliser la réconciliation palestinienne », a-t-il promis. Un soutien à une cause à laquelle la rue égyptienne est fort attachée.

 

 Mais dans les détails, Mohamad Morsi s’adresse aussi à la Syrie. « L’effusion du sang du peuple syrien doit cesser. Nous ferons de notre mieux et nous déploierons tous les efforts pour y parvenir dans un avenir proche », s’est-il engagé. « L’Etat égyptien, son gouvernement, ses institutions et l’institution de la présidence se rangent aux côtés des peuples palestinien et syrien jusqu’à l’obtention de leurs droits », a-t-il encore dit. Le Printemps arabe inquiète dans ce monde arabe, il le sait. De quoi justifier un autre message pour rassurer les pays du Golfe qui, depuis le Printemps arabe, craignent que leur régime ne soit, à tour, affecté. « Nous sommes porteurs d’un message de paix au monde. L’Egypte n’exportera pas la révolution à d’autres pays et ne s’ingérera pas dans les affaires intérieures des autres pays, comme elle ne permettra pas aux autres pays d’intervenir dans les siennes », s’est exprimé Morsi.

 

 Conscient de l’importance stratégique des relations avec les pays du Golfe, vu le grand nombre d’Egyptiens travaillant dans ces pays et le besoin de l’Egypte des aides provenant de ces pays, le nouveau président vise à rassurer ces pays. C’est de ces pays d’ailleurs que beaucoup d’argent est sorti pour contrer la révolution égyptienne, d’où la référence à l’ingérence étrangère dans les affaires du pays. Ce qui lui a valu une plus grande popularité après des décennies de politique de profil bas adoptée par Moubarak.

 

 Achraf Al-Chérif, professeur de sciences politiques à l’Université américaine du Caire, estime que le discours de Morsi sur la politique étrangère s’est basé sur la valorisation du rôle régional de l’Egypte qui a beaucoup régressé sous Moubarak. « Les paroles de Morsi dévoilent qu’il vise à récupérer ce rôle au Moyen-Orient sans toucher à ceux des autres pays », ajoute-t-il.

 

 Selon ces positions, explique le politologue, « la réactivation des initiatives de coopération et d’unité entre l’Egypte et les pays arabes et musulmans est susceptible de permettre à l’Egypte de récupérer son rôle de leader sans entrer en conflit avec quiconque ». De plus, Morsi pense que les dossiers palestinien et syrien ont été traités avec assez de lucidité.

 

Reste à savoir comment ce monde arabe, aux aguets à la suite de la chute de Moubarak, réagira-t-il, notamment l’Arabie saoudite, forte alliée de l’ancien régime. Morsi entame son mandat d’ailleurs avec une crise diplomatique avec les Emirats arabes unis, l’un des grands donateurs de l’Egypte. Son chef de police a fortement critiqué, voire insulté, Morsi sur son compte Twitter tout en présentant ses condoléances aux Egyptiens pour sa victoire. L’ambassadeur des Emirats au Caire à été convoqué au ministère des Affaires étrangères pour des explications. Abou-Dhabi a dépêché des émissaires pour des excuses officielles. Le monde arabe ne serait apparemment pas le dossier le plus simple pour le président Morsi .

May Al-Maghrabi

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