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 Semaine du 6 au 12 juin 2012, numéro 925

 

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Alexandrie . L’emplacement du futur musée d’archéologie sous-marin de la ville n’est toujours pas déterminé. Pourtant, les travaux auraient dû commencer dès 2010.

 

Le musée sous-marin

toujours en attente

 

Les fouilles dans la baie d’Alexandrie ont mis au jour de nombreux vestiges et statues dans un état de conservation quasi parfait. Des trésors alors accessibles uniquement aux plongeurs. Pour exposer ces somptueuses découvertes à Alexandrie, un projet gigantesque de musée sous-marin a été lancé.

 

Il s’agit d’un musée révolutionnaire. Pour la première fois, il sera possible de visiter un musée sous l’eau, mais à sec. Pas la peine donc de se mouiller.

 

Le projet de la construction du musée d’archéologie sous-marin d’Alexandrie n’a encore ni calendrier, ni budget précis, et pourtant, il suscite déjà maintes curiosités et convoitises. Sa réalisation devrait débuter en 2012-2013, mais jusqu’à aujourd’hui, le projet n’a pas été lancé. Car les choses ne sont pas toujours faciles : outre le coût qui sera sans doute exorbitant, l’emplacement du musée suscite un important débat entre responsables et archéologues.

 

Le ministre des Antiquités égyptiennes, Mohamad Ibrahim, vient de demander à l’Unesco de contribuer au projet de la construction du musée d’archéologie sous-marin au pied du Fort de Qaïtbay d’Alexandrie. Et là vient le problème de l’emplacement du futur musée. Mais le projet devrait être réalisé sur le site du Port Est de la ville, selon les études préliminaires et l’accord signé avec l’Institut européen d’archéologie sous-marine qui ferait don de 1,2 million de dollars pour faire les premières études du projet.

 

« La construction du musée d’archéologie sous-marin dans le site du Port Est vise à redonner à la ville son rôle de capitale culturelle, en rappelant la présence de l’antique Grande bibliothèque d’Alexandrie, la grandeur passée du Portus Magnus ... C’est le meilleur endroit pour construire le musée de la Perle de la Méditerranée. Le site du Port Est possède une longue histoire. C’est là que se trouvaient autrefois les plus beaux palais d’Alexandrie », précise Ibrahim Darwich, expert en archéologie sous-marine et ex-directeur du Musée national d’Alexandrie.

 

Son point de vue est partagé par la majorité des archéologues égyptiens et étrangers. Quant au site du Fort de Qaïtbay, la mer plus agitée rend la construction plus complexe. « Si le ministère des Antiquités construit le musée sur le site de Qaïtbay, il perdra le soutien de l’Institut européen d’archéologie sous-marine et de l’Unesco qui soutient le projet de la construction du musée au Port Est », explique un archéologue égyptien qui a requis l’anonymat.

 

Troisième option

D’autres archéologues pensent que le futur musée d’archéologie sous-marin d’Alexandrie doit être construit dans un troisième emplacement : à Abou-Qir, un lieu situé à 23 km au nord-est de la ville. Car les vestiges et les statues qui y seront « exposés » viennent en grande partie de la baie d’Abou-Qir. « Il est vrai que les deux villes antiques englouties, celle d’Héracléion et celle de Canope ainsi que beaucoup d’antiquités ont été découvertes près de la baie d’Abou-Qir. Mais ces sites se trouvent actuellement à 12 km du rivage. C’est très difficile de construire un musée à une telle distance. Le Port Est est plus accessible », indique Ibrahim Darwich.

 

La réalisation de ce projet féerique se heurte aussi à d’autres obstacles, comme par exemple la pollution qui trouble les eaux de la baie. En ce qui concerne ces défis techniques, il faudra trouver un moyen de rendre transparentes les eaux tumultueuses de la baie d’Alexandrie, pour une bonne visibilité des œuvres, et de s’assurer la solidité de la structure, malgré les courants marins parfois très forts.

 

Autre dilemme moins compréhensible : la somme destinée aux recherches sur le projet a été consacrée aux études d’un autre musée, celui de Charm Al-Cheikh. Cette somme a été prêtée par l’Institut européen d’archéologie sous-marine pour les études de la construction du musée d’Alexandrie, mais a été dépensée à Charm Al-Cheikh.

 

Les travaux d’études de la construction du musée ont été confiés à l’architecte français Jacques Rougerie, spécialiste des « habitats sous terre » qui a notamment œuvré pour l’Océanopolis de Brest. Jacques Rougerie a participé en 2005 à un concours international en concevant une structure à moitié terrestre et à moitié sous-marine, ancrée dans la baie, face à la Bibliotheca Alexandrina. Les travaux auraient dû commencer en 2010 et durer deux ans et demi. Ils ont été remis à 2011, puis à 2012. Et nous voilà aujourd’hui au milieu de l’année et les travaux n’ont toujours pas commencé .

Amira Samir

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Un voyage sous-marin magique

 

Les importantes découvertes archéologiques faites dans la baie d’Alexandrie au cours des deux dernières décennies seront exposées dans ce gigantesque musée à l’architecture audacieuse et à moitié immergé.

 

 

Le concept du futur musée d’archéologie sous-marin consiste à faire découvrir aux visiteurs les trésors des pharaons qui ont été découverts à la baie d’Alexandrie. Il s’agit d’un musée unique au monde qui sera installé sous la mer, à 7 m de profondeur dans la baie à côté de la grande Bibliothèque.

L’accès au musée se fera par la terre ferme. Un immense dôme, construit le long de la baie, accueillera visiteurs et chercheurs. Le musée sera composé de deux grandes parties. La première est constituée par une immense stèle, comme « suspendue » au-dessus de la mer et appelée le « jardin des statues ». Et en dessous de ce jardin, des salles souterraines exposeront les premières œuvres des civilisations égyptienne, grecque et romaine. Puis, un long tunnel sous-marin conduira les visiteurs vers une expérience unique : la découverte de vestiges de cités englouties. Un voyage sous la baie. Le visiteur se perd dans l’histoire et le temps, comme par magie, dans le décor féerique et aquatique d’Alexandrie.

Le bout du tunnel s’ouvrira sur un immense patio aquatique, baigné de soleil. Les passionnés d’art ancien découvriront alors de magnifiques trésors antiques : Sphinx, sculptures monumentales, palais en ruine et vieilles carcasses de navires, témoins des fières civilisations passées. On pourra admirer ces trésors à l’endroit même où ils reposent depuis des milliers d’années.

Et l’un des points forts de cette visite, unique au monde, sera aussi l’observation en direct du travail des archéologues sous-marins. Ils accompliront sous les yeux des visiteurs leur long et passionnant travail de recherches. En effet, beaucoup de trésors restent encore cachés sous les eaux mystérieuses d’Alexandrie. Le public assistera ainsi, en direct, au travail de fouille et de nettoyage des archéologues. Toute l’architecture et toute la scénographie du musée seront conçues pour que chacun ressente, le temps d’une visite, le mystère des richesses millénaires englouties. Le visiteur déambulera de découverte en découverte, dans une ambiance qui rappellera celle des sites archéologiques immergés.

Souvent délaissée par les vacanciers et les touristes au profit de Charm Al-Cheikh et de Louqsor, Alexandrie pourrait alors retrouver une partie de sa splendeur passée et attirer des millions de visiteurs pour son futur musée d’archéologie sous-marin. Sur les plans initiaux, il est indiqué que le musée pourrait accueillir 3 millions de visiteurs par an .

 

Amira Samir

 

 

 

 




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