Politique .
Une de nos lectrices exprime sa colère concernant
la difficile situation dans laquelle se trouve le pays en ce
moment.
La situation est désolante
Les résultats du premier tour de l’élection présidentielle
ont été pour nous une catastrophe car on ne veut ni Ahmad
Chafiq ni Mohamad
Morsi comme président. On a
senti que la révolution du 25 janvier n’avait pas porté ses
fruits. C’est vrai que les Egyptiens ont pu choisir
librement entre 13 candidats de différents mouvements
(islamistes, libéraux, révolutionnaires et
feloul). Mais les
résultats sont choquants. Un an et demi après le
déclenchement de la révolution, les révolutionnaires n’ont
pas trouvé la chance. Pourquoi se trouve-t-on devant deux
choix dramatiques ? En réalité, j’ai voté pour Amr Moussa et
j’avais l’espoir qu’il réussirait, car il nous faut
quelqu’un de fort pour dépasser cette période dure. Amr
Moussa a de bonnes relations avec les pays étrangers, il a
la capacité de ramener la sécurité et développer l’économie.
Mais, il n’a pas réussi. Si les candidats tels que
Hamdine
Sabbahi, Khaled Ali et Aboul-Foutouh
s’étaient unis, les résultats auraient été différents.
Le 16 juin sera le résultat final entre les deux candidats
Morsi et
Chafiq, qui essayent de gagner des voix. On se
retrouve face à deux scénarios catastrophiques. Si les
Frères musulmans présentés par Morsi
arrivent au pouvoir, ils ne lâcheront plus cette fonction et
élargiront leurs pouvoirs. C’est un parti qui veut le
pouvoir par tous les moyens, et il ne cesse de mentir pour
gagner des voix. Les Frères musulmans ont remporté le
Parlement, mais depuis, ils ont travaillé pour leurs uniques
intérêts.
Mais si Chafiq prend le pouvoir,
que se passera-t-il pendant quatre ans ? Il ne nous reste
qu’à prier Dieu pour sauver l’Egypte.
Nada Mahmoud,
Le Caire.
Voter pour
Chafiq
J’ai
été choquée de voir Chafiq et
Morsi arrivés en tête à
l’élection présidentielle. Je ne veux voter ni pour
Chafiq ni pour
Morsi, mais après avoir
réfléchi, je décide de voter pour
Chafiq. Pourquoi ? Si Chafiq
est le président de l’Egypte, cela sera moins risqué pour
nous et on pourra changer de président dans quatre ans. Mais
si Morsi arrive, la situation de
l’Egypte sera catastrophique, car les Frères musulmans ont
déjà la majorité dans le Parlement. Or,
Morsi n’est qu’un soldat qui obéit aux ordres du
guide spirituel. Les Frères musulmans influeront sur tous
les moyens d’informations du pays. Et ils resteront à jamais
au pouvoir. Alors, je décide de voter pour
Chafiq. C’était un militaire
fort, donc il peut ramener la sécurité, il a des idées
économiques pour développer le pays. Il veut lancer un
projet concernant le Canal de Suez en le transformant en un
projet international de transport et d’installations
commerciales. Il y a un autre projet dans la zone du lac
Nasser et du Haut-Barrage d’Assouan pour améliorer et
développer le domaine de l’agriculture et de pêche. Mais
n’oublions pas que si la loi de l’isolement politique
s’applique à Chafiq dans les
jours à venir, il sera écarté de la présidentielle qui devra
être réorganisée.
Galila
Al-Kady,
6 Octobre.
Qui aime l'Egypte ...
La situation est très grave en Egypte, et nous devons nous
unir pour prouver que nous aimons notre pays et pour le
faire sortir de cette difficile phase transitoire. L’Egypte
en sortira sans doute mais non sans des dégâts. Une question
que beaucoup doivent poser : qui aime notre chère Egypte ?
Je pense que toutes les tractations politiques qui ont lieu
en ce moment n’ont pour but que « le fauteuil du
président ». Parlons avec un peu de franchise. Si un
seul des candidats pensait sincèrement et profondément à
l’Egypte, les choses ne se seraient pas développées ainsi.
Pourquoi ne pas élire un président qui puisse vraiment
promettre un gouvernement d’union nationale où toutes les
forces politiques et sociales seraient représentées pour
diriger le pays ? Pourquoi tous les courants ne peuvent-ils
pas s’unir pour ne pas avoir peur ? Pour ne pas avoir peur
de Chafiq et pour ne pas avoir
peur des Frères qui si, par malheur, ils gagnent, ils auront
tous les pouvoirs entre les mains ? Les Egyptiens doivent se
sentir concernés et aller tous voter quelles que soient
leurs opinions.
Ahmad Hassan,
Le Caire.
Un verdict politisé
L’ancien président Mohamad Hosni Moubarak vient d’être
condamné à la prison à vie pour le meurtre de manifestants.
Comment acquitter tous les adjoints de l’ex-ministre de
l’Intérieur après tous les meurtres commis ? Comment se
fait-il que Alaa
et Gamal, fils de l’ex-président Moubarak, soient libérés ?
Quoi d’autres encore ... Pourquoi et comment ? Il est vrai
qu’un procès politique entraîne forcément un jugement
politique. Comme beaucoup d’Egyptiens, je dois dire que je
suis profondément triste de ce jugement qui ne rend
nullement justice. Tout le monde parle du procès du siècle,
mais le jugement est loin d’être celui du siècle. Je prie
pour que l’Egypte soit protégée de tous les malheurs. Car
tous les événements portent à croire que demain sera très
inquiétant pour notre pays à tous les niveaux.
Mona Hassan,
Le Caire.
Retour aux manifestations sanglantes
La semaine dernière, le bureau de campagne d’Ahmad
Chafiq, candidat à la
présidentielle en Egypte, a été incendié quelques heures
après la déclaration de la commission électorale disant que
le second tour de la présidentielle se déroulera les 16 et
17 juin entre Chafiq et
Morsi.
La révolution n’a pas éclaté pour qu’on choisisse entre
Chafiq et
Morsi et pour qu’ils soient les deux candidats pour
le deuxième tour de l’élection présidentielle. Les Egyptiens
sont descendus dans les rues pour demander un changement de
régime, plus de liberté et d’égalité sociale.
Le problème est maintenant que la plupart des Egyptiens ne
veulent ni un retour à l’ancien régime, ni un pouvoir
religieux. Donc, qu’est-ce qu’on peut faire ? Un retour aux
manifestations sanglantes ? Est-ce le bon moment pour
manifester de cette façon ?
Nader Ahmad,
Héliopolis.
Un choix difficile
Je ne pourrais jamais voter pour Ahmad
Chafiq parce que la révolution n’a pas été menée pour
que l’ancien régime revienne. Même s’il pourra ramener la
sécurité et démarrer des projets économiques, ma conscience
ne me permet pas de le choisir. Je ne cesse de me rappeler
ce que Ahmad Chafiq a dit : « Malheureusement,
la révolution a réussi ! ». Pourquoi n’a-t-il pas
réfléchi avant de prononcer cette phrase ? Qu’a-t-il fait
pour révolutionnaires lors de la bataille du chameau ? Rien.
On n’a que deux choix : Chafiq
ou Morsi, et les deux sont très
difficiles. Le jour de la déclaration des résultats des
élections, je suis resté devant la télévision, choqué ; je
voulais que Hamdine
Sabbahi atteigne le tour final
car c’est l’un des révolutionnaires. Mais si
Chafiq gagne, on acceptera le
résultat des élections en attendant quatre ans pour choisir
un nouveau président. Car nous ne voulons pas de sang qui
coule à nouveau.
Mounir Chafiq,
Guiza.
Un été très chaud
Les vacances, cet été, seront complètement différentes. On
n’a plus ce sentiment de sécurité pour voyager. La raison
n’est pas seulement l’élection présidentielle, mais aussi la
situation du pays. Des questions me taraudent
l’esprit : est-ce qu’on va sentir la sécurité une autre
fois ? Le prochain président va-t-il travailler pour le bien
du pays ? Est-ce qu’il a des projets clairs pour le dossier
économique ? Si le président élu n’est pas à la hauteur de
cette mission, on va descendre une autre fois à la place
Tahrir pour faire une autre
révolution.
Mostafa
Ismaïl,
Guiza.