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 Semaine du 7 au 13 septembre 2011, numéro 887

 

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Feuilletons . Une de nos lectrices s’étonne de voir qu’en ces temps de bouleversements politiques, certains feuilletons diffusés cachent à peine un éloge islamiste.

Etrange message

L’un des feuilletons qui a attiré un grand nombre de téléspectateurs est celui d’Al-Rayane. Celui-ci raconte l’histoire d’Ahmad Al-Rayane, un homme d’affaires, à l’origine de controverses. Car Ahmad Al-Rayane a été la cause de divers problèmes économiques qui ont secoué le pays dans les années 1980. Même après une vingtaine d’années, des victimes d’Al-Rayane n’ont pas encore été compensées.

Pour revenir au feuilleton, le scénario a été tiré de l’autobiographie d’Al-Rayane lui-même, ce qui explique pourquoi on a essayé de montrer son côté humain. Ainsi, même s’il est excellent au niveau de la mise en scène et de la représentation, rien n’est vraiment objectif.

Lorsque j’ai vu les annonces du feuilleton sur différentes chaînes de télé, je me posa la question suivante : pourquoi avoir choisi ce mois du Ramadan, après la révolution du 25 janvier et l’apparition des islamistes, pour évoquer la vie d’Al-Rayane, qui compte aussi parmi les hommes d’affaires islamistes visant un rôle en politique ? La date de sa diffusion porte-t-elle une certaine signification ? Est-on en train de justifier ce qu’a fait Ahmad Al-Rayane ? Personnellement, je pense qu’Al-Rayane est loin d’être un simple feuilleton ramadanesque. Et dans les circonstances que nous vivons, nous devons savoir que les islamistes fanatiques qui ont des ambitions politiques peuvent tout faire pour atteindre leurs buts, même en utilisant le moyen des feuilletons, très prisés par les Egyptiens pendant le Ramadan.

Nadia Ghanem,
Le Caire.
 

Israël : sur quel pied danser ?

L’Egypte va-t-elle à la rupture diplomatique avec Israël ? Car Israël vient de commettre une grave erreur en s’attaquant à la garde-frontière égyptienne, après des attentats commis par des résistants palestiniens à l’intérieur de « ses » frontières. Cette agression a provoqué la mort de cinq soldats égyptiens et en a blessé d’autres. Le gouvernement égyptien a convoqué l’ambassadeur israélien au Caire pour protester contre les actes graves et exigé des excuses officielles du gouvernement israélien. Arrogants qu’ils sont, les dirigeants israéliens considèrent qu’il s’agissait d’une erreur et qu’ils n’ont pas à donner des excuses, mais ils expriment oralement « leurs regrets » ; ce que le gouvernement égyptien considère insuffisant en restant sur sa position.

Israël s’est habitué à tuer plusieurs soldats égyptiens, chaque année, sur les frontières en évoquant « des incidents commis par erreur », ce que le régime de Hosni Moubarak acceptait « avec plaisir » ! Cette fois, il semble que le gouvernement provisoire égyptien ne l’entend pas de cette oreille et considère ce comportement israélien très grave. Faut-il s’attendre à un point de non-retour diplomatique entre l’Egypte et Israël ? En tout cas, c’est ce que des milliers de manifestants ont clairement réclamé.

Ces manifestants se sont rassemblés devant l’ambassade d’Israël au Caire ce dimanche, ils réclament le renvoi de l’ambassadeur israélien et la rupture des relations de leur pays avec l’entité sioniste. Le drapeau israélien qui flottait sur l’ambassade a été arraché par un jeune manifestant qui a escaladé l’immeuble de plusieurs étages et l’a remplacé par le drapeau égyptien. Et la colère des Egyptiens n’a pas l’air de se calmer.

Israël va-t-il vers sa fin en tant qu’Etat ?

C’est fort probable. Les changements qui s’opèrent dans le monde arabe inquiètent ses dirigeants qui ne savent plus sur quel pied danser. Alors ils commettent des erreurs en essayant de montrer qu’ils sont les plus puissants dans la région, en montrant leurs muscles. Ils n’ont tiré aucune leçon du passé. Ils pensent que leur puissance militaire suffit pour mettre à genou les peuples, en oubliant que la détermination des peuples est plus forte que les armes les plus sophistiquées ; elle peut même faire tomber les montagnes, et de ce fait elle est invincible.

Chérif Boudelal,
France.

 La bonne initiative d’Al-Azhar

Bonne fête aux pays arabes et musulmans. J’espère que tous les musulmans passeront une bonne fête après les révolutions qui ont éclaté dans plusieurs pays arabes. Permettez-moi aussi de faire le point sur le nouveau projet d’Al-Azhar, qui a vu la lumière cette année pendant le mois du Ramadan, et concernant les bénéficiaires de la zakat (aumône). Car c’est la première fois en Egypte que nous payons la zakat dans les bureaux de poste. En effet, les responsables d’Al-Azhar ont signé un accord avec la direction de la Poste pour accomplir cette mission. Ma mère et moi, nous sommes heureuses de ce projet car toutes les années passées, elle allait elle-même à la mosquée pour donner l’argent de la zakat. Cette année, elle est allée au bureau de poste le plus proche de nous, ce qui facilite la tâche aux gens. Je félicite Al-Azhar d’avoir pris cette initiative pour diminuer la souffrance des personnes âgées.

Abir Ismail,
Guiza.

 Le scandale des hôpitaux

Sur la page de leur groupe sur Facebook, les jeunes du mouvement du 6 Avril ont publié des photos de l’intérieur d’un hôpital public à Alexandrie. J’ai été choquée par de telles photos prises dans un hôpital. Tout d’abord, les photos montrent que l’hôpital est surpeuplé et que plusieurs personnes attendent leur accès au traitement. Ensuite, une autre photo montre un jeune assis sur un lit extrêmement sale et plein de taches de sang. Pas besoin de mentionner que des déchets sont par terre.

Nous savons tous que les services publics ont gagné la réputation d’être ceux qui présentent les plus médiocres services. Mais je n’avais jamais pensé qu’un hôpital, où d’habitude l’on va pour guérir, pouvait être aussi la cause de maladies dans notre pays.

Que dit le ministre de la Santé sur cette catastrophe ? Où est M. Charaf, premier ministre actuel, dans ce chaos scandaleux ? Les pauvres de ce pays vont-ils toujours vivre dans cette misère même après la révolution ?

Je demande qu’une enquête soit ouverte sur les responsables de cet hôpital alexandrin et qu’ils soient arrêtés ou transférés à des tâches administratives. Ils ne méritent même pas de garder le titre de docteurs.

Nermine Hassan,
Le Caire.

 Nos héros sont nombreux

Tous les indices assurent que l’on suit la logique de la célèbre chanson « patriotique » de Chaabane Abdel-Réhim, qui dit : « Je hais Israël, j’aime Amr Moussa … ». Tous les Egyptiens, maintenant ivres d’un certain enthousiasme patriotique émotionnel, jugent les événements selon leurs émotions. Et dans ce chaos ambiant, ceux qui veulent être écoutés lancent des déclarations qui, au fond, touchent les émotions du peuple.

Exemple : un homme politique célèbre qui, suite à la mort de trois Egyptiens par balles israéliennes, demande au gouvernement de préparer un terrain sur la frontière entre l’Egypte et Israël pour que les Egyptiens puissent manifester et livrer leur colère contre Israël. Pas besoin de dire que ce politicien a été acclamé dans les rues égyptiennes. Un autre exemple : celui, il y a deux semaines, du jeune Ahmad Al-Chahhat (d’autres disent que c’est Moustapha Kamel) qui a pu escalader l’immeuble de plus de 15 étages, où se trouve l’ambassade d’Israël. Le « spiderman égyptien » a pu grimper en un temps record, 20 minutes environ, pour enlever le drapeau israélien et le remplacer par l’égyptien. Il y a ceux qui disent qu’il ne peut être qu’un voleur professionnel en raison d’un tel exploit.

 D’autres disent qu’il a pu le faire parce qu’il est simplement en bonne forme. Mais loin de tout cela, le fait de transformer ce jeune en un héros parce qu’il a retiré le drapeau israélien est absurde.

De nombreux jeunes sont de vrais héros et méritent d’être entourés d’attention et écoutés par les responsables.

Arrêtons d’être guidés par nos sentiments. Il est temps de réfléchir avec plus de raison.

Ahmad Adel,
Le Caire.

 




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